ROBINSON, sir ROBERT, capitaine dans la marine royale, théoricien très célèbre en ce qui a trait à la pêche à Terre-Neuve, gouverneur des Bermudes, né vers 1624, décédé en 1705.

Armateur d’origine inconnue, Robinson obtint un grade dans la marine en octobre 1652. Sa carrière active dans la marine royale fut longue et fructueuse et il se distingua en particulier lors de la seconde campagne contre la Hollande. En 1668, il assuma le commandement d’une escadre dans la Manche et en 1675, en récompense de ses services en mer, il fut fait chevalier.

C’est en 1661 que Robinson vint pour la première fois à Terre-Neuve. C’était à l’époque où Lord Baltimore tentait d’y fonder une colonie dotée d’un gouvernement autonome. Il y revint en 1665, en 1668 et en 1680, à titre de commodore du convoi annuel. À compter de 1668, il soumit plusieurs projets relatifs au commerce et aux pêcheries et joua un rôle de premier plan dans la longue lutte que se firent les colons de Terre-Neuve et les commerçants du sud-ouest de l’Angleterre. Robinson préconisa fortement la nomination d’un gouverneur chargé d’administrer les pêcheries et la protection des établissements de la colonie contre les attaques des Français. En 1669, il présenta à Charles Il une pétition en vue d’obtenir le poste de gouverneur, et poursuivit durant plusieurs années sa campagne en faveur de l’institution d’un gouvernement formé de citoyens.

Pendant toute la fin du xviie siècle et le début du xviiie, nombreuses furent les requêtes et les propositions semblables pour l’établissement d’un tel gouvernement, mais aucune ne fut acceptée. Le pouvoir demeura aux mains des Western Adventurers, qui s’opposaient fortement à l’établissement d’un gouvernement civil permanent. La seule autorité extérieure qu’ils toléraient était celle du commodore du convoi annuel, dont la tâche consistait à aider les amiraux de la pêche à maintenir l’ordre dans les différents havres, mais non à intervenir dans les questions relatives aux pêcheries. Le commodore représentait donc l’autorité maritime, mais non l’autorité civile que Robinson et, plus tard, Sir John Gibsone et le commodore Kempthorne préconisèrent.

En 1682, l’ordre fut donné de traduire Robinson devant un tribunal de guerre, parce qu’il était soupçonné d’avoir permis la dispersion d’un convoi en provenance de Cadix. Mais apparemment il ne subit aucun procès. Il fut nommé gouverneur des Bermudes en 1686, mais tout le temps qu’il occupa ce poste on l’accusa de malversations et, à sa demande, il fut rappelé en 1690. Sa carrière était désormais terminée. Toutefois, en 1693 et en 1696, il écrivit d’autres brochures sur Terre-Neuve. Elles ne faisaient guère que répéter l’exposé de ses opinions. Il demanda, mais vainement, à être réintégré dans ses fonctions de gouverneur des Bermudes. Il reçut la solde de retraite d’un vice-amiral jusqu’à sa mort à l’âge de 81 ans.

C. M. Rowe

PRO, Acts of P.C., col. ser., 1613–80, 1680–1720 ; CSP, Col., 1661–68, 1669–74, 1675–76, 1677–80, 1685–88, 1689–92, 1699, 1700.— Charnock, Biographia navalis, I.— C. B. Judah, The North American fisheries and British policy to 1713 ( « University of Illinois studies in the social sciences ». XVIII, nos 34,1932, mis en vente en 1933).— Lounsbury, British fishery at Nfld.— Prowse, History of Nfld.

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C. M. Rowe, « ROBINSON, sir ROBERT », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 4 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/robinson_robert_2F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    1991
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