RINTOUL, WILLIAM, ministre presbytérien, missionnaire, professeur et éditeur, né le 31 octobre 1797 à Kincardine (Kincardine-on-Forth, Écosse), fils de Robert Rintoul et de Sophia Aitken ; il épousa à Maryport, Angleterre, Christian MacGibbon, et ils eurent six fils et une fille ; décédé le 13 septembre 1851 à Trois-Pistoles, Bas-Canada.
William Rintoul, second fils d’un marchand, fit ses études à l’University of Glasgow. Il fut ordonné ministre de l’Église d’Écosse par le consistoire de Dunblane en 1821, après avoir accepté de devenir pasteur à Maryport, en Angleterre ; pendant qu’il exerçait ce ministère, il obtint une maîtrise ès arts de l’University of Edinburgh en 1826. Une brochure qu’il rédigea cette année-là, intitulée Remarks on the claims of Scotsmen abroad, on the Christian sympathy and exertions of their countrymen at home, révéla son intérêt prononcé pour le travail missionnaire et attira sur lui l’attention des autorités ecclésiastiques qui s’occupaient des missions. En 1830, la Glasgow Colonial Society reçut une lettre de William Morris, éminent presbytérien du Haut-Canada, lequel affirmait qu’un groupe de fidèles presbytériens, formé depuis peu de temps à York (Toronto), avait besoin d’un ministre écossais « ayant une formation supérieure » et offrait un intéressant salaire de £200 par année durant trois ans. En septembre 1830, la société proposa le poste à Rintoul, et celui-ci accepta, mais il remit son départ au printemps afin de permettre à ses deux jeunes fils jumeaux de faire le voyage sans danger.
Les Rintoul arrivèrent à Québec le 25 mai 1831 et se rendirent en toute hâte à Kingston, où un congrès des ministres canadiens de l’Église d’Écosse était prévu pour les 7 et 8 juin. Rintoul assista à la séance de la deuxième journée, au cours de laquelle fut créé le synode de l’Église presbytérienne du Canada affiliée à l’Église d’Écosse, et il fut nommé secrétaire du comité des missions de cet organisme. Il partit ensuite pour York avec sa famille.
L’église de Rintoul, St Andrew, fut ouverte au culte le 19 juin 1831 ; initié à son ministère par le révérend Robert McGill, Rintoul fut le premier à prêcher dans ce temple. Capable d’accueillir 900 personnes, l’église était fréquentée par le 79e d’infanterie et par un grand nombre d’immigrants écossais, dont celui qui en avait dessiné les plans, John Ewart. Rintoul s’acquitta consciencieusement de ses devoirs et organisa des écoles du dimanche, des cours de catéchisme et des visites pastorales, mais à cause d’une mésentente avec certains fidèles qu’indisposaient les manières austères de leur pasteur et son habitude de lire ses sermons, son engagement ne fut pas renouvelé à la fin des trois années de son mandat. Après son départ, au printemps de 1834, sa place en chaire fut provisoirement occupée par le révérend John Bayne, jusqu’au retour d’Écosse du nouveau titulaire, le révérend William Turnbull Leach*.
Les événements survenus à l’église St Andrew étaient probablement ce qui pouvait arriver de mieux à Rintoul, car c’était dans le travail missionnaire qu’il excellait. En qualité de secrétaire du comité des missions du synode, il avait parcouru toutes les régions du Haut-Canada, à la recherche des communautés presbytériennes auxquelles manquaient les services de ministres de l’Église d’Écosse, et il avait exposé leurs besoins à la Glasgow Colonial Society dans de longues lettres qui « contribuèrent largement à susciter de plus grands efforts au profit des colons presbytériens ». Il rédigea également un long rapport qui parut en 1835. Son travail dans ce domaine s’avéra un tel succès qu’à l’expiration de son contrat à St Andrew, il fut immédiatement nommé surintendant des missions par son synode. Son salaire demeura à £200 par année, la Glasgow Colonial Society ajoutant £50 aux £150 offertes par le synode. En décembre 1835, Rintoul décida que, tout en conservant ses fonctions missionnaires, il allait accepter l’année suivante de devenir le pasteur d’un petit groupe de fidèles presbytériens à Streetsville (Mississauga), dans le Haut-Canada, où le révérend Andrew Bell était prêt à lui céder sa place. En 1836, il fut nommé modérateur du synode.
Les difficultés considérables que Rintoul éprouva lorsqu’il voulut faire venir des ministres compétents au Canada expliquent dans une large mesure l’intérêt qu’il portait depuis longtemps à la création d’un séminaire canadien. Après des années d’efforts, il devint finalement l’un des fondateurs du Queen’s College à Kingston et, en 1840, il se rendit en Écosse avec le révérend John Cook*, de Québec, afin de recueillir des fonds pour le collège. La somme de £2 000 qui fut amassée apparut comme un résultat décevant. En outre, les rapports de Rintoul avec le Queen’s College ne durèrent pas longtemps. La scission qui éclata au sein de l’Église d’Écosse en 1843 eut des répercussions au Canada et divisa l’Église canadienne l’année suivante [V. Robert Burns*]. Le Queen’s College, qui avait donné ses premiers cours de théologie en 1842, demeura avec l’Église d’Écosse, tandis que Rintoul et ses fidèles de Streetsville se joignirent à ce qui fut communément appelé l’Église libre ; Rintoul fut choisi comme premier secrétaire du synode. En 1847, il résigna ses fonctions et alla s’établir à Toronto où il enseigna l’exégèse biblique et l’hébreu au séminaire de l’Église libre (devenu le Knox College après 1858) jusqu’au moment où, quelques sessions plus tard, la chaire fut abolie. Comme Rintoul était sans emploi et qu’un poste était vacant à Montréal auprès de la congrégation de l’église Scotch Presbyterian, qui allait plus tard s’appeler l’église St Gabriel Street, les fidèles de cet endroit firent appel à lui ; il accepta l’invitation et, le 3 juillet 1850, il entreprit sa nouvelle tâche avec ardeur.
Comme toujours, cependant, le travail missionnaire demeura l’un des principaux intérêts de William Rintoul. Pendant son séjour à Montréal, il édita l’Ecclesiastical and Missionary Record [...] et il fit des voyages de mission. En septembre 1851, tandis qu’il se rendait à Métis (Métis-sur-Mer), dans le bas Saint-Laurent, il attrapa une maladie que l’on crut être le choléra, et il fut obligé de s’arrêter à Trois-Pistoles. Ayant déjà souffert de ce mal, il était sûr qu’il allait se rétablir cette fois encore, mais sa condition empira et il mourut. Un de ses fils et un médecin, venus tous deux de Montréal afin d’être auprès de lui, se conformèrent au désir qu’il avait exprimé d’être enterré dans le cimetière protestant le plus proche et transportèrent sa dépouille mortelle à Fraserville (Rivière-du-Loup). Une notice nécrologique publiée dans le Globe fit observer que sa femme et un de ses enfants, qui, croyait-on, étaient en route pour le Canada, au retour d’un voyage en Écosse, allaient apprendre la nouvelle de son décès au moment de leur arrivée.
William Rintoul est l’auteur de : Remarks on the claims of Scotsmen abroad, on the Christian sympathy and exertions of their countrymen at home (Édimbourg, 1826) ; A sermon on dancing (Toronto, 1843) ; du sermon dans Sermon and addresses, on the occasion of the admission, by the Presbytery of Toronto, of the Rev. John Barclay, A.M., to the pastoral charge of the congregation of St. Andrew’s Church, Toronto, on the 6th December, 1842 (Toronto, 1843), 3–20 ; ainsi que de plusieurs déclarations officielles au nom de l’Église, y compris : Report of a committee of the Presbytery of Toronto, on the subject of a theological seminary (Toronto, 1836) ; et A pastoral address from the Synod of the Presbyterian Church of Canada, in connexion with the Church of Scotland ([Niagara-on-the-Lake, Ontario]), 1837). En sa qualité de secrétaire du comité des missions du synode, il était aussi chargé de publier Report of the missions of the Synod (Toronto), 1833–1834. [e. a. k. mcd.]
GRO (Édimbourg), Tulliallan, Perth, reg. of births and baptisms, 5 nov. 1797 ; reg. of proclamations of marriages, 23 mai 1794.— UCA, Biog. files ; Glasgow Colonial Soc., corr., II (1829–1830), nos 174, 206, 219, 223 ; III (1831–1832), no 56 ; VI (1836–1838), no 274 ; VII (1839–1843), nos 5, 96 ; letter-books, II, Robert Burns à Rintoul, 8 juin 1831 ; minute-books, I, 21 juill., 20, 22 sept., 8 nov. 1830, 12 janv. 1831.— Croil, Hist. and statistical report (1868), 39–40.— Ecclesiastical and Missionary Record for the Presbyterian Church of Canada (Toronto), 7 (1850–1851) : 182.— Glasgow Colonial Soc., Report (Glasgow), 1831 : 14–15 ; 1832 : 12–13 ; 1835 : 24.— Globe, 20 sept. 1851.— Scott et al., Fasti ecclesiæ seoticanæ, 7.— Campbell, Hist. of Scotch Presbyterian Church.— Gregg, Hist. of Presbyterian Church.— S. C. Parker, The book of St. Andrew’s : a short history of St. Andrew’s Presbyterian Church, Toronto (Toronto, 1930), 10–20.
Elizabeth Ann Kerr McDougall, « RINTOUL, WILLIAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/rintoul_william_8F.html.
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Auteur de l'article: | Elizabeth Ann Kerr McDougall |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1985 |
Année de la révision: | 1985 |
Date de consultation: | 19 déc. 2024 |