BELL, ANDREW, ministre presbytérien, né le 5 septembre 1803 à Londres, fils aîné de William Bell et de Mary Black ; le 1er mai 1832, il épousa Christian Dalziel, puis le 21 novembre 1833 Eliza Thomson, et ils eurent deux fils et une fille, et finalement en février 1840 Elizabeth Notman, et de ce mariage naquirent deux fils et une fille ; décédé le 27 septembre 1856 à L’Orignal, Haut-Canada.

Andrew Bell connut bien des déplacements durant son enfance. Il passa les premières années de sa vie à Londres, et en 1810 sa famille alla s’établir en Écosse, demeurant d’abord à Rothesay, puis habitant plusieurs résidences temporaires jusqu’à ce qu’elle immigre à Perth, dans le Haut-Canada, en 1817.

Élevé dans un milieu presbytérien de tendance évangélique, Bell décida de devenir pasteur comme son père. En juin 1823, après que ce dernier eut presque exclusivement assuré son instruction, il s’embarqua pour l’Écosse afin d’y terminer ses études. Pendant les trois années qui suivirent, il étudia à l’University of Glasgow ainsi qu’à l’école de théologie de l’Associate Synod of Scotland. Il se rendit compte, toutefois, que les années passées dans les deux Canadas avaient si profondément modifié sa façon de voir que l’Écosse lui semblait dès lors un milieu étranger et qu’il rêvait de retourner vivre dans la société plus libre du Haut-Canada, sous des cieux plus cléments. Sans avoir terminé ses études théologiques, il revint dans le Haut-Canada au mois d’avril 1826 et y exerça les fonctions de précepteur auprès d’une famille d’Albion Mills (Hamilton). Toujours désireux de devenir ministre, il fut pris à l’essai par des membres de l’United Presbytery of Upper Canada, au nombre desquels figurait William Jenkins*, et obtint l’autorisation de prêcher le 25 septembre 1827 à York (Toronto). Peu de temps après, il accepta de devenir ministre à Streetsville (Mississauga) et reçut les ordres le 15 juillet 1828. Pendant son séjour là-bas, il entreprit une tournée missionnaire de huit semaines dans la région et prépara un volumineux rapport sur ses constatations. En 1830, il alla s’installer dans le canton avoisinant de Toronto, sans toutefois abandonner son ministère à Streetsville, qu’il exerça jusqu’à ce qu’il résigne en faveur du révérend William Rintoul en 1835. Il contracta mariage pour la première fois en 1832, mais son épouse, invalide, mourut la même année.

Bell ne tarda pas à devenir une figure marquante de son consistoire qui, en 1831, se réorganisa et prit le nom de United Synod of Upper Canada. Persuadé que les presbytériens devaient s’unir pour pouvoir exercer quelque influence dans la société, il insista auprès de son synode pour qu’il fusionne avec les adhérents canadiens de l’United Associate Synod of the Secession Church, au sein duquel le révérend William Proudfoot faisait figure de chef, ou encore avec le synode de l’Église presbytérienne du Canada affiliée à l’Église d’Écosse. Lorsque ce dernier proposa officiellement l’union avec l’United Synod of Upper Canada en 1832, Bell fut au nombre des négociateurs de son groupe. Les pourparlers ainsi que les désaccords au sujet du bien-fondé d’accepter des subventions de l’État ébranlèrent son synode. Dans la confusion qui suivit, lui et trois autres ministres, dont James George*, se joignirent à l’Église presbytérienne du Canada en 1834. Même s’il présenta peu de motions et qu’il mena rarement les débats, Bell y joua un rôle important comme organisateur en participant à de nombreux comités et en s’acquittant, de 1843 à 1856, de la lourde tâche de secrétaire, poste qu’il avait également occupé dans le synode précédent.

Bell demeura dans le synode de l’Église presbytérienne du Canada après la scission de 1844, au moment où plusieurs de ses membres quittèrent les rangs pour aller fonder ce que l’on appela communément l’Église libre [V. Robert Burns*]. Après que le révérend Mark Young Stark*, ministre à Dundas et à Ancaster, se fut joint à l’Église libre, ses anciens fidèles offrirent à Bell de devenir leur pasteur. Celui-ci accepta l’invitation au mois de février 1847 et demeura auprès d’eux jusqu’en octobre 1852. Désireux d’augmenter sa rémunération et escomptant qu’un changement de milieu profiterait à sa santé, il se rendit alors à L’Orignal et à Plantagenet où les congrégations de fidèles étaient depuis longtemps abandonnées à leur sort.

Collègue sympathique et père de famille dévoué, Andrew Bell ne montra jamais le même caractère passionné et la même ferveur religieuse que son père. Il s’occupait consciencieusement de ses fidèles, et dans tous les endroits qu’il desservit il ne manqua pas de faire les tournées missionnaires épuisantes qui étaient pratique courante à l’époque. Mais c’est pour son passe-temps, la géologie, qu’il manifestait le plus d’enthousiasme ; il devait en acquérir une profonde connaissance. En 1854, il fit partie d’un comité spécial mis sur pied par l’Assemblée législative et chargé de se prononcer sur les travaux de William Edmond Logan* et de la Commission géologique du Canada, dont Robert Bell*, son fils, allait devenir plus tard le directeur. Selon ses vœux, son importante collection de fossiles et de minéraux fut offerte au Queen’s College, de Kingston, après son décès.

Harry Bridgman

Andrew Bell est l’auteur d’un appendice destiné à l’ouvrage de son père William Bell, Hints to emigrants ; in a series of letters from Upper Canada (Édimbourg, 1824). Ce texte d’une clarté remarquable, intitulé « Appendix to letters from Perth », reçut un accueil favorable. Il est également le compilateur de : A collection of such acts of the Synod of the Presbyterian Church of Canada, in connection with the Church of Scotland, as appear to contain standing laws and rules of the church (Toronto, 1847).

Les principales sources concernant la vie de Bell sont : QUA, William Bell papers et Bell-Williamson correspondence dans les Queen’s Univ. letters ; APC, MG 24, 810 (photocopies) ; et la correspondance des consistoires et synodes mentionnés dans le texte. On peut trouver une documentation additionnelle dans APC, MG 9, D7, 4 et 25, et dans le dossier Bell aux UCA, Biog. files. Contrairement à ce qui est mentionné dans Union list of mss (Maurice), 1 : 79, les UCA ne possèdent pas de correspondance d’Andrew Bell.

Canadian Christian Examiner, and Presbyterian Magazine (Toronto), 3 (1839) : 302–304.— Canadian Miscellany ; or, the Religious, Literary & Statistical Intelligencer (Montréal), 1 (1828) : 111.— Croil, Hist. and statistical report (1868), 9, 48, 82, 99–100.— Presbyterian, 1 (1848) : 5 ; 5 (1852) : 178 ; 9 (1856) : 163, 178.— Bathurst Courier, 10 oct. 1856. Cette notice nécrologique a été écrite par son père.— Christian Guardian, 18 déc. 1830, 9 mai 1832, 4 déc. 1833.— The matriculation albums of the University of Glasgow from 1728 to 1858, W. I. Addison, compil. (Glasgow, 1913).— Scott et al., Fasti ecclesiæ scoticanæ, 7.— Gregg, Hist. of Presbyterian Church.

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Harry Bridgman, « BELL, ANDREW (1803-1856) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/bell_andrew_1803_1856_8F.html.

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Auteur de l'article:    Harry Bridgman
Titre de l'article:    BELL, ANDREW (1803-1856)
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
Année de la révision:    1985
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