PEIRAS, JEAN-BAPTISTE DE, conseiller au Conseil souverain de la Nouvelle-France, né à Paris vers 1641, fils de Jean de Peiras, conseiller du roi, et de Denise Marion ; mort à Québec en septembre 1701.

Orphelin de père, Jean-Baptiste de Peiras passa en Nouvelle-France vers 1670, avec sa mère (qui sera inhumée à Québec en 1677) et ses sœurs Marie-Madeleine et Denise ; la première épousera Paul Denys de Saint-Simon et la seconde, Joseph Giffard, fils de Robert Giffard*, premier seigneur de Beauport. Le jeune homme avait hérité des qualités de son père en matière légale et il ne tarda pas à les faire reconnaître officiellement. Protégé par Buade* de Frontenac, il était nommé au Conseil souverain en janvier 1673, à la place de Nicolas de Mouchy*, et le roi le nommait conseiller à vie deux ans plus tard. En 1674 deux causes célèbres furent plaidées devant le conseil : celle de l’abbé de Fénelon [Salignac*] et du sieur Perrot*. Or ces deux derniers récusèrent Peiras et deux autres de ses collègues parce qu’ils étaient « des créatures de M. de Frontenac, leur seul ennemi ». En 1675, Peiras fut mêlé à la querelle de préséance entre le curé de Pointe-Lévy, le notaire François Genaple, les marguilliers et les habitants.

Voulant reconnaître les talents de son protégé, ou le remercier de ses bons services, Frontenac concédait, le 6 mai 1675, au sieur de Peiras un fief de deux lieues de front sur le fleuve Saint-Laurent « à commencer au milieu de la rivière appelée Mitis [...] en descendant le d. fleuve [...] », sur deux lieues de profondeur, avec les trois îles Saint-Barnabé. Le tout était en fief, seigneurie et justice. Le roi confirmait cette concession le 12 mai 1677. Devenu seigneur, Peiras s’occupa de traite et acheta diverses propriétés à Québec et à Sillery. Après quelques années il fut en mesure de prêter de l’argent, de louer ses fermes, et d’obtenir du gouverneur plusieurs congés de traite aux pays d’en haut. En 1696, Frontenac, en sa qualité de syndic des Récollets de Québec, lui fit un échange très avantageux d’une propriété sise rue Saint-Louis à Québec. Cinq ans plus tard, soit le 6 septembre 1701, Peiras était inhumé au cimetière des pauvres de l’Hôtel-Dieu. Le 8 mai 1702, il était remplacé au Conseil souverain par Mathieu-François Martin de Lino.

Jean-Baptiste de Peiras avait épousé à Québec, le 18 août 1671, Anne Thirement, fille de Jacques et de Marie Hubert, de la paroisse Saint-Sulpice à Paris, qui lui donna une fille, Élisabeth, héritière de la seigneurie de Peiras, et deux fils dont Louis, l’aîné, eut M. de Frontenac pour parrain. Il semble que les deux fils passèrent leur vie en France après le décès de leur père. Anne Thirement mourut prématurément en 1679, laissant à Paris une rente annuelle de 10# dont Catherine de Peiras, tante et procuratrice de Jean-Baptiste, reçut les arrérages en 1689.

Roland-J. Auger

AJQ, Greffe de Romain Becquet, 10 nov. 1677, 26 avril et 30 oct. 1678 ; Greffe de Pierre Duquet, 9 nov. 1680 ; Greffe de François Genaple, 6 oct. 1696 ; Greffe de Gilles Rageot, 6 mars 1691.— AQ, Jean-Baptiste Peiras ; NF, Ins. Cons. sup., I ; 160 ; VI : 163, 187, 207–209.— Le Procès de l’abbé de Fénelon devant le Conseil souverain de la Nouvelle-France en 1674, RAPQ, 1921–22 : 154, 164.— Ord. comm. (P.-G. Roy), I : 306.— RAC, 1899, Suppl., 59, 61, 63s., 248, 350.— P.-G. Roy, Inv. concessions, III : 149–153.— J.-E. Roy, Histoire de la seigneurie de Lauzon (5 vol., Lévis, 1897–1904), I : 281.

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Roland-J. Auger, « PEIRAS, JEAN-BAPTISTE DE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/peiras_jean_baptiste_de_2F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    1991
Date de consultation:    2 déc. 2024