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OSLER, FEATHERSTONE LAKE, ministre de l’Église d’Angleterre, né le 14 décembre 1805 à Falmouth, Angleterre, fils d’Edward Osler et de Mary Paddy ; le 6 février 1837, il épousa à Budock Water, Angleterre, Ellen Free Pickton, et ils eurent six fils, dont Britton Bath*, Edmund Boyd* et William*, ainsi que trois filles ; décédé le 16 février 1895 à Toronto.
Featherstone Lake Osler, qui appartenait à une famille d’armateurs, passa la majeure partie de son temps en mer entre 1821 et 1832, tout d’abord sur des navires marchands, puis avec la marine royale. Dans les lettres qu’il écrivit au cours de cette période, il est peu question de religion ; on y trouve, par contre, de nombreux passages concernant l’étiquette de la marine et les beautés latino-américaines. En 1832, les amis sur qui il avait compté pour obtenir de l’avancement dans la marine ne jouissaient plus de la faveur officielle. Ils avaient toutefois conservé leur influence dans les milieux évangéliques de l’Église d’Angleterre et persuadèrent Osler de faire des études à Cambridge afin d’entrer dans les ordres. Il obtint donc une licence ès arts en 1837 puis une maîtrise en 1843.
En 1834, quelques amis influents d’Osler avaient fait les premières démarches en vue de mettre sur pied la Upper Canada Clergy Society, et l’expérience d’Osler semblait le désigner pour assumer la responsabilité d’une nouvelle mission dans cette province. Comme il avait d’abord rêvé d’un bénéfice agréable en Angleterre, c’est un peu à contrecœur qu’il accepta sa nomination dans les cantons de Tecumseth et de West Gwillimbury. En 1837, après avoir été ordonné successivement diacre puis prêtre, il rejoignit son poste, où il dépassa les attentes de la société. Osler voyait à ce que sa paroisse ait toutes les installations nécessaires, et il voyageait beaucoup dans la région environnante pour y célébrer le culte et encourager la construction de temples. Lorsque, 20 ans plus tard, il devait quitter sa fonction, il put revendiquer l’honneur d’avoir organisé 28 congrégations et autant d’écoles du dimanche. Il mit également sur pied une bibliothèque de prêt, distribua des petites brochures de piété chaque fois que l’occasion se présentait et exerça la fonction d’inspecteur des écoles. Son entreprise la plus ambitieuse fut la création, à Bond Head, d’une école non officielle pour la formation de « ministres de brousse » chargés de le remplacer dans ses missions éloignées.
Au milieu des années 1840, Osler, dont les réalisations faisaient pourtant l’admiration de tous, était découragé par ce qu’il considérait comme un manque d’appui de la part de l’évêque John Strachan* de Toronto. Il se plaignait du fait que celui-ci détournait certains de ses diplômés vers d’autres parties du diocèse. De plus, il acceptait mal la préférence que manifestait l’évêque à l’égard du collège théologique fondé par Alexander Neil Bethune* à Cobourg, en 1842, d’autant plus qu’il considérait l’enseignement de Bethune comme entaché par « les erreurs de l’hérésie d’Oxford » et qu’il voyait en Strachan un « austère moralisateur ». En plusieurs occasions, il laissa entendre qu’il songeait à retourner en Angleterre, mais il abandonna cette idée lorsqu’on le releva de ses fonctions dans le canton de West Gwillimbury en 1851. Soucieux de son état de santé et de l’éducation de ses enfants, cependant, Osler demanda qu’on l’affecte à un poste moins difficile et, en 1857, il devint rector à Ancaster et à Dundas, où il succédait à William McMurray. Il continua d’y pratiquer sa vigoureuse politique de remboursement des dettes et d’organisation d’installations destinées au culte et à l’enseignement. Malheureusement, son style de commandement, acquis dans la marine, provoqua du ressentiment, surtout à Ancaster où un conflit au sujet de la construction d’une nouvelle église entraîna pratiquement une rupture des relations entre lui et une partie de ses paroissiens. En 1882, il se retira à Toronto. Devenu doyen rural de Simcoe en 1849, il avait acquis le même titre pour Wellington (comprenant Halton) en 1867, et pour North Wentworth et Halton, en 1875. On le nomma chanoine de la cathédrale Christ Church à Hamilton en 1883.
Chez Featherstone Lake Osler la confiance en soi frisait parfois l’arrogance, mais elle était tempérée par une sincère bienveillance envers son prochain. Si ses convictions de tendance évangélique le forçaient parfois à refuser les sacrements même à des paroissiens mourants incapables de faire une authentique profession de foi envers le Christ, il était, par contre, un hôte accueillant et un compagnon agréable. Pasteur et administrateur efficace tout au long de sa carrière, il laisse surtout le souvenir d’un missionnaire héroïque et inventif de l’ère des pionniers qui, avec son épouse Ellen, fonda une famille très en vue.
AO, MS 35, letter-books, 1839–1843, 1839–1866, 1844–1849 ; MU 2291–2305.— AN, MG 17, BI, C/Que. and U.C., box IVA/41, folder 492 ; C/Tor., box IV/42, folder 508 ; X.7, particulièrement les rapports de 1839–1840 ; X.8 ; X.156 (infra).— EEC, Diocese of Toronto Arch., R. W. Allen papers, 34, R. W. Allen, « Notes on the county of Simcoe » (copie dactylographiée, 1945) ; F. L. Osler file ; « Parish of Tecumseth, 150th anniversary, 1833–1983 » ; St John’s Church (Tecumseth Township), docs. concerning transfers of property ; vestry minutes and accounts ; Trinity Church (Tecumseth Township), vestry minutes and accounts ; General Synod Arch. (Toronto), M 69-1 (F. L. Osler papers) ; H. B. Osler, « Early history, Lloydtown parish » (brochure imprimée, [Toronto], 1900).— Records of the lives of Ellen Free Pickton and Featherstone Lake Osler ([Oxford, Angl.], 1915).— Church of England Magazine (Londres), 27 juill. 1839.— Globe, 18 févr. 1895.— Prominent men of Canada [...], G. M. Adam, édit. (Toronto, 1892), 393–394.— A. C. [Boyd] Wilkinson, Lions in the way : a discursive history of the Oslers (Toronto, 1956).— Anglican (Toronto), 26 (1983), n° 6 : 5.— W. P. Bull, From Strachan to Owen : how the Church of England was planted and tended in British North America (Toronto, 1937).— W. A. Craick, A short sketch of the Osler family, 1837–1913 (Toronto, 1938 ; réimpression à partir du Maclean’s (Toronto), mars 1913). Cet ouvrage est mentionné surtout à cause du fait qu’on ne peut s’y fier. [j. w. g.].— T. D. J. Farmer, A history of the parish of St. John’s Church, Ancaster, with many biographical sketches [...] (Guelph, Ontario, 1924).— J. L. H. Henderson, « John Strachan as bishop, 1839–1867 » (thèse de
John Webster Grant, « OSLER, FEATHERSTONE LAKE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 21 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/osler_featherstone_lake_12F.html.
Permalien: | https://www.biographi.ca/fr/bio/osler_featherstone_lake_12F.html |
Auteur de l'article: | John Webster Grant |
Titre de l'article: | OSLER, FEATHERSTONE LAKE |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1990 |
Année de la révision: | 1990 |
Date de consultation: | 21 déc. 2024 |