OGILVIE, JOHN, ministre de l’Église d’Angleterre, né à New York en 1724, fils de William Ogilvie, lieutenant dans l’armée britannique ; le 15 septembre 1751, il épousa Susanna Catharine Symes, de New York, et cinq enfants naquirent de ce mariage, puis, en secondes noces, Margaret Marston, veuve de Philip Philipse, de New York, le 17 avril 1769 ; décédé à New York le 26 novembre 1774.

John Ogilvie s’inscrivit en 1745 au Yale College de New Haven, dans le Connecticut, et, avant la fin de ses études, il devint candidat à la prêtrise dans l’Église d’Angleterre ; il fut alors prédicateur laïque dans deux missions. Diplômé en 1748, il s’embarqua pour l’Angleterre après avoir été recommandé à la Society for the Propagation of the Gospel comme étant « un jeune gentleman fort doué [...] très pieux et zélé, et menant une existence vertueuse ». Ordonné diacre à Londres le 27 mars 1749, il fut élevé à la prêtrise le 2 avril. Le 30 juin, il fut autorisé à remplir les fonctions de missionnaire de la Society for the Propagation of the Gospel, et, le 30 novembre 1749, il était de retour à New York.

Ogilvie commença à faire du ministère le 31 mars 1750 à l’église St Peter à Albany, New York ; cette mission était chargée de s’occuper des Indiens qui vivaient à Fort Hunter, distant de quelque 40 milles à l’ouest. Pendant dix années d’agitation et de guerre, il exerça son ministère en anglais et en hollandais auprès de la société bigarrée de cette région frontalière. Il fut bientôt en mesure de lire le texte des offices dans la langue des Agniers, mais il recourait à un interprète pour prêcher aux Indiens. Des années plus tard, s’intéressant encore à la communauté de Fort Hunter, il dirigea la publication du second livre de prières écrit en agnier. Il s’agissait de la réédition d’une traduction parue en 1715. Révisé sous la direction d’un ancien missionnaire de Fort Hunter, Henry Barclay, le livre, mis sous presse en 1763, ne fut prêt qu’en 1769, par suite du décès de Barclay et de certaines difficultés relatives à la publication. Christian Daniel Claus, qui prépara une troisième édition en 1780, affirma par la suite que celle de 1769 était « remplie d’erreurs ».

Avant la guerre de Sept Ans, Ogilvie prêcha occasionnellement aux militaires ; le 1er septembre 1756, sur la recommandation de sir William Johnson, il fut nommé aumônier d’un corps d’armée nouvellement constitué, le Royal American Régiment (62e,plus tard 60e)En cette qualité, il se joignit à l’expédition menée par Johnson et le général de brigade John Prideaux contre le fort Niagara (près de Youngstown, New York) à l’été de 1759, puis il revint passer quelque temps à Albany après la capture du fort. Il servit également en qualité d’aumônier des soldats d’Amherst à Oswego, New York, et, après la chute de Montréal en 1760, il se rendit dans cette ville où il allait demeurer quatre ans. Ogilvie devint ainsi le premier ministre de l’Église d’Angleterre qui ait œuvré à Montréal. Il devint populaire auprès des militaires et des civils, et n’eut pas de mal à s’entendre avec les prêtres catholiques et les membres des ordres religieux. Comme il n’existait pas d’église anglicane, Ogilvie célébrait les offices dans la chapelle de l’Hôtel-Dieu. Il demeura en contact avec Albany et New York et visita probablement Québec. Il se rendit administrer le baptême à Sorel, à Chambly et à Boucherville, près de Montréal, et il s’efforça de faire adhérer les Agniers catholiques au culte anglican en leur montrant le livre de prières écrit dans leur langue. Les lettres qu’il envoya à la Society for the Propagation of the Gospel en 1760 et 1763 contiennent de prudentes allusions au fait que les vastes terres des sulpiciens et des jésuites pouvaient constituer une source de revenus pour financer le travail missionnaire auprès des Indiens et l’établissement de l’Église d’Angleterre au Canada. En parlant des biens des jésuites, il touchait là une question qui allait devenir l’un des problèmes politiques majeurs du siècle suivant [V. Jean-Joseph Casot ; Antoine-Nicolas Braun*].

Ogilvie fut nommé, en septembre 1764, ministre adjoint à l’église Trinity de New York, où il œuvra jusqu’à son décès. En 1769, il reçut un doctorat honorifique en théologie du Marischal College (University of Aberdeen, Écosse). Un grand nombre des contemporains d’Ogilvie gardèrent de lui un bon souvenir ; l’un d’eux disait qu’il avait « des dehors particulièrement aimables, une attitude et des manières qui étaient tout à fait celles d’un gentleman ». Dans une lettre adressée en 1782 à la Society for the Propagation of the Gospel, Christian Daniel Claus, qui avait collaboré étroitement avec lui à titre de fonctionnaire au département des Affaires indiennes, le considérait comme « un honneur et une bénédiction pour l’Église à laquelle il appartenait ».

T. R. Millman

Protestant Episcopal Church in the U.S.A., Archives and Hist. Coll.— Episcopal Church (Austin, Tex.), E. L. Pennington papers, The manuscript register and journal of the Reverend John Ogilvie, from April 22, 1750, to February 12, 1759 [...], E. L. Pennington, édit. (copie dactylographiée), sous la garde de la Hist. Soc. of the Episcopal Church (Austin) (copie à l’Anglican Church of Canada, General Synod Archives, Toronto).— Abstracts of wills on file in the surrogate’s office, city of New York, vol. VIII, 1771–1776, N.Y. Hist. Soc., Coll., [3e sér.], XXXII (1899) : 247s.— Archives of the general convention : the correspondance of John Henry Hobart [1757–1811], A. [E.] Lowndes, édit. (6 vol., New York, 1911–1912), IV : 72, 123–134.— [A. MacV.] Grant, Memoirs of an American lady [...] (New York et Philadelphie, 1846), 187.— Charles Inglis, Sermon on II Corinth. V6 occasioned by the death of John Ogilvie, D.D., assistant minister of Trinity Church, New-York (New York, 1774).— Johnson papers (Sullivan et al.).— F. B. Dexter, Biographical sketches of the graduates of Yale College with annals of the college history (6 vol., New York et New Haven, Conn., 1885–1912), II : 174–177.— DAB.— William Berrian, An historical sketch of Trinity Church, New York (New York, 1847), 127–134.— Joseph Hooper, A history of Saint Peter’s Church in the City of Albany, introd. par W. W. Battershal (Albany, N.Y., 1900).— J. W. Lydekker, The faithful Mohawks (Cambridge, Angl., 1938).— W. B. Sprague, Annals of the American pulpit [...] (9 vol., New York, 1857–1869), V : 134–137.— A. H. Young, The Revd. John Ogilvie, D.D., an army chaplain at Fort Niagara and Montréal, 1759–60, OH, XXII (1925) : 296–337.

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T. R. Millman, « OGILVIE, JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/ogilvie_john_4F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
Année de la révision:    1980
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