MILES, FREDERICK WILLIAM, ministre baptiste et administrateur scolaire, né vers 1806 à Maugerville, Nouveau-Brunswick, aîné des deux fils d’Elijah Miles* et de sa deuxième femme, Elizabeth Harding ; le 29 octobre 1832, il épousa à Boston, Massachusetts, Charlotte Mears, et ils eurent une fille qui mourut en bas âge, puis en seconces noces Eliza Billings, née Moore, de Londres, et de ce mariage naquit une fille ; décédé le 2 février 1842 à Fredericton.

Elijah Miles était anglican, mais sa deuxième femme était une non-conformiste, ce qui peut expliquer pourquoi leurs deux fils finirent par embrasser la foi baptiste. Frederick William Miles étudia au King’s College de Windsor, en Nouvelle-Écosse, où il obtint son diplôme le 17 juin 1824 et trouva un guide en la personne du révérend David Nutter, prédicateur baptiste réputé dans la région. En 1828, il reçut le baptême au sein de la congrégation baptiste Germain Street, de Saint-Jean, et le 7 septembre de la même année il fut ordonné ministre de cette congrégation. Pendant les deux années où il y exerça ses fonctions, il accueillit 50 nouveaux fidèles.

En 1830, Miles quitta Saint-Jean pour aller étudier au séminaire de Newton, dans le Massachusetts, où il fit probablement la connaissance de sa première femme, Charlotte Mears, originaire de Boston. Il retourna ensuite à sa première affectation, mais peu de temps après, en 1833 ou 1834, on l’appela à servir à l’église baptiste Fredericton. Son arrivée dans la capitale du Nouveau-Brunswick coïncida avec une montée des protestations contre les privilèges que détenait l’Église d’Angleterre, surtout dans le secteur de l’éducation. En 1833, l’Église établie avait en effet la mainmise sur les écoles que subventionnait l’État et jouissait du soutien indéfectible des conseillers législatifs qui, contrairement aux députés de l’Assemblée, n’étaient pas élus mais nommés par la couronne.

Le mérite d’avoir proposé la création du premier séminaire baptiste au Nouveau-Brunswick revient à Miles ainsi qu’à William Boyd Kinnear*, avocat de Fredericton et député. À l’assemblée annuelle de la New Brunswick Baptist Association tenue à St George en juillet 1833, on accepta leur projet, après discussion, et tous deux firent partie du comité de sept membres qui devait préparer un prospectus. En septembre, à l’occasion d’une assemblée publique à Saint-Jean, eut lieu la fondation de la New-Brunswick Baptist Education Society ; le révérend Joseph Crandall* fut élu président et John McNeil Wilmot, vice-président. La société choisit de construire le séminaire à Fredericton et, une fois les travaux terminés, en décembre 1835, elle nomma Miles directeur. Charlotte Miles se vit alors confier la responsabilité des élèves de sexe féminin. En admettant les femmes au même titre que les hommes, affirme George Edward Levy, « le Baptist Seminary de Fredericton faisait œuvre de pionnier au Canada ». Il n’imposait aucun questionnaire religieux et accueillait les membres de toutes les confessions. En fait, la plupart des 70 élèves de la première classe n’étaient pas baptistes.

« Il semble, note un spécialiste contemporain, que l’aide provinciale octroyée à cette école constitua une sorte de précédent à l’égard de l’aide officielle aux écoles non anglicanes. » En 1835, l’Assemblée approuva le versement d’une subvention de £500 à l’établissement, mais le Conseil législatif refusa de l’imiter, malgré une pétition qu’avaient signée « environ six cents personnes respectables qui appartenaient aux diverses confessions de la province ». Le même scénario se répéta plusieurs fois dans les années suivantes ; une pétition portait même 2 000 signatures. Enfin, en 1840, on approuva une subvention de £500, et à partir de 1845 l’école se voyait garantir une somme annuelle.

En juillet 1838, le séminaire, sous la direction de Frederick William Miles, avait déjà accueilli un total de 109 étudiants et 94 étudiantes. La femme de Miles était morte en décembre 1837, et l’année suivante, pour des raisons de santé, lui-même dut laisser temporairement son poste au révérend Charles Tupper*, père de sir Charles Tupper*. On l’envoya en Angleterre dans l’espoir qu’il guérirait et pourrait amasser des fonds pour l’école. Outre une donation spéciale pour une bibliothèque, il recueillit £415. Par ailleurs, il épousa Eliza Billings, veuve et mère d’un petit garçon. Rentré au pays en octobre 1839, il dut malheureusement démissionner de son poste de directeur six mois plus tard : sa santé ne s’était pas suffisamment améliorée. Il continua cependant de travailler pour la New-Brunswick Baptist Education Society jusqu’à sa mort, en février 1842 ; il avait alors 36 ans.

Richard Wilbur

N.-B., House of Assembly, Journal, 18421846 ; Legislative Council, Journal, 18421846.— Columbian Centinel (Boston), 31 oct. 1832.— Royal Gazette (Fredericton), 15 avril 1840.— Hill, Old Burying Ground ; Some loyalists and others (Fredericton, 1976).— Newton Theological Institution, Historical catalogue (12e éd., Newton Centre, Mass., 1925).— Bill, Fifty years with Baptist ministers.— H. G. Davis, The history of the Brunswick Street United Baptist Church [...] ([Fredericton, 1964]).— Levy, Baptists of Maritime prov.— K. F. C. MacNaughton, The development of the theory and practice of education in New Brunswick, 1784–1900 : a study in historical background, A. G. Bailey, édit. (Fredericton, 1947).— Saunders, Hist. of Baptists.— A. A. Trites, « The New Brunswick Baptist Seminary, 1833–1895 », Repent and believe : the Baptist experience in Maritime Canada, B. M. Moody, édit. (Hantsport, N.-É., 1980), 103–123.

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Richard Wilbur, « MILES, FREDERICK WILLIAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 12 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/miles_frederick_william_7F.html.

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Année de la publication:    1988
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