Titre original :  From 'The Memoirs of Susan Sibbald': https://archive.org/details/memoirsofsusansi0000fran/page/316/mode/2up

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MEIN, SUSAN (Sibbald), mémorialiste, née le 29 novembre 1783 à Fowey, dans le comté de Cornwall, Angleterre, cinquième fille de Thomas Mein, médecin dans la marine royale, et de Margaret Ellis, décédée le 9 juillet 1866 à Toronto, Haut-Canada.

Susan Mein passa son enfance dans le comté de Cornwall, d’abord à Fowey, puis à Devonport où son père fut nommé inspecteur de navires-hôpitaux en 1795. De 1797 à 1800, elle fréquenta Belvedere House, un pensionnat très à la mode situé à Bath, et, après son « entrée dans le monde », elle passa les hivers à Londres et les étés en Écosse, à Eildon Hall, la propriété de son père près de Melrose. En 1807, elle épousa William Sibbald, colonel dans le 15e régiment d’infanterie ; de cette union allaient naître deux filles et neuf fils.

Accompagnée de son fils Archibald, Susan Sibbald se rendit dans le Haut-Canada en octobre 1835 pour visiter deux de ses fils, William – qui avait fondé à York (Toronto), en 1833, une revue littéraire mensuelle dont l’existence fut de courte durée, le Canadian Magazine – et Charles, tous deux établis au pays depuis plusieurs années. Mme Sibbald acheta, probablement pour William et Charles, un terrain de 500 acres ainsi qu’une maison en bois sur la rive sud du lac Simcoe, près de l’endroit où se trouve actuellement Jackson’s Point, et elle donna à cette propriété le nom d’Eildon Hall. De retour en Écosse au mois de mars 1836, elle apprit que son époux était décédé durant son absence ; en octobre, elle revint au Canada avec ses trois plus jeunes fils pour s’installer à Eildon Hall et elle fit de cet endroit, en pleine nature sauvage, une oasis de culture et de confort tout à fait britannique. Avec ses jardins traditionnels, ses arbres exotiques et sa serre chauffée, la propriété devint le cadre d’une vie sociale que Susan voulait aussi semblable que possible à celle dont la famille avait bénéficié en Grande-Bretagne. En 1838, Mme Sibbald s’occupa également de faire construire l’église anglicane St George sur sa propriété.

En septembre 1843, Mme Sibbald retourna en Grande-Bretagne, où elle demeura jusqu’en 1856, date à laquelle elle revint au Canada avec son second fils, le capitaine Thomas Sibbald, auteur de A few days in the United States and Canada, with some hints to settlers (Londres, [1846]). Elle passa les dix dernières années de sa vie à Toronto où elle entretenait les rapports amicaux qu’elle avait établis précédemment avec l’évêque John Strachan, l’amiral Augustus Warren Baldwin, sir John Beverley Robinson, William Henry Boulton* et d’autres membres du « Family Compact » dont elle partageait les vues. Elle croyait fermement en la nécessité de maintenir les distinctions de classes de l’ancien monde et elle considérait les nouveaux marchands et financiers de la ville comme des parvenus qui usurpaient le droit de conduire la société. Vers la fin, elle déplorait souvent le déclin des valeurs traditionnelles et la disparition de la première génération des familles tories de Toronto. Elle s’efforçait de transmettre à ses petits-enfants son respect des coutumes et des institutions britanniques, et elle était fière de ce que huit de ses neuf fils, à l’exemple de son père et de son époux, étaient officiers dans la marine royale, dans l’armée de l’Inde ou dans la milice canadienne.

Pendant qu’elle demeurait à Toronto, Mme Sibbald écrivit une autobiographie couvrant les 29 premières années de sa vie ; l’ouvrage fut édité par son arrière-petit-fils, Francis Paget Hett, et il parut en 1926. Ses Memoirs nous montrent un écrivain accompli, possédant le sens du dialogue, apte à bien choisir les détails et habile à peindre les caractères. Parmi les amis de la famille qui apparaissent dans les Memoirs se trouvent le poète satirique John Wolcot (« Peter Pindar »), les romanciers sir Walter Scott et George Payne Rainsford James, de même que les peintres William Owen et Henry Bone. Le personnage le plus intéressant des Memoirs, cependant, est Susan Sibbald elle-même avec son esprit vif, son sens de l’humour et son goût de l’aventure. Elle avait un caractère lui permettant de s’adapter facilement à la vie canadienne et un enthousiasme qu’elle garda – ses lettres nous l’apprennent – jusqu’à un âge avancé. Elle mourut à Toronto en 1866 et fut inhumée à Jackson’s Point.

Marian E. Fowler

PAO, Thomson (John), diaries, 1821–1826, 1833–1838.— Sibbald Memorial Museum (Sibbald Point Provincial Park, Ont.), Sibbald papers, diary of Hugh Sibbald, 1842–1844 ; diary of John Sibbald, 1840–1842 ; Susan Sibbald, journals, 1849–1866, and letters, 1858–1866.— [Susan Mein], The memoirs of Susan Sibbald, 1783–1812, F. P. Hett, édit. (Londres, 1926).— Canadian Magazine (York [Toronto]), janv.–mars 1833.— Craig, Upper Canada.— F. P. Hett, Georgina : a type study of early settlement and church building in Upper Canada (Toronto, 1939), 85s.— Susanna [Strickland] Moodie, Life in the clearings versus the bush (Londres, 1853).— M. E. Fowler, Portrait of Susan Sibbald : writer and pioneer, OH, LXVI (1974) : 51–64.

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Marian E. Fowler, « MEIN, SUSAN (Sibbald) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/mein_susan_9F.html.

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Auteur de l'article:    Marian E. Fowler
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
Année de la révision:    1977
Date de consultation:    2 déc. 2024