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HOWLEY, THOMAS, médecin, chirurgien et fonctionnaire, né vers 1840 à St John’s, fils de Richard Howley et d’Eliza Burke ; le 26 avril 1869, il épousa Mary St John, du même endroit, et ils eurent deux fils et une fille ; décédé près de St John’s le 21 août 1889.
Thomas Howley venait d’une famille catholique bien connue de St John’s. Son père, marchand de poisson, fermier et fonctionnaire d’origine irlandaise, encouragea ses enfants à s’instruire dans le but d’en faire des chefs de file de la société coloniale. Thomas devint médecin, James Patrick, géologue du gouvernement et historien des Béothuks, Richard Vincent, prêtre et éducateur, et Michael Francis*, auteur et archevêque de St John’s.
Howley étudia d’abord à St John’s, sous John Valentine Nugent*, éducateur et homme politique de l’endroit. En 1853, il commença de travailler avec Thomas McMurdo, pharmacien de la ville, et s’intéressa à la médecine. En mai 1862, il obtint un diplôme de médecine en Irlande, et reçut des licences du King’s and Queen’s College of Physicians de Dublin et du Royal College of Surgeons of Ireland. Après une autre année d’études à Édimbourg, Howley travailla quelque temps comme chirurgien sur un paquebot transatlantique servant au transport des passagers, avant de s’enrôler dans l’armée des États-Unis à la fin de 1863. Il fut affecté, à titre de chirurgien, au 25e régiment des United States Coloured Troops, qui combattit en Floride. Howley y contracta la malaria et, s’il s’en remit, il en garda des effets secondaires permanents. Au terme de la guerre de Sécession, il passa l’hiver de 1865–1866 à travailler dans plusieurs hôpitaux de New York avant de revenir à Terre-Neuve en avril 1866 et d’y ouvrir un cabinet de médecine générale à Harbour Grace. Trois ans plus tard, il se mariait et déménageait son cabinet à St John’s.
Howley était l’un des huit médecins à pratiquer dans la ville, laquelle comptait, en 1869, 23 000 âmes. En 1867, les médecins de St John’s avaient mis sur pied une société médicale dans le but bien déterminé de mettre en vigueur un nouveau régime d’honoraires ; en vertu de ce régime, les patients n’étaient plus tenus de payer leurs médecins annuellement en échange de leurs services professionnels mais plutôt d’acquitter les frais de chaque visite ainsi que des médicaments prescrits. Pour combler le manque à gagner, les médecins occupaient plusieurs charges publiques : les plus anciens, d’une plus grande expérience, se voyaient offrir des emplois de médecin visiteur à l’hôpital de St John’s et les trois postes de chirurgien de district, alors que les plus jeunes pouvaient obtenir des emplois à la municipalité, comme officiers de santé municipaux, ou dans le port, quand la quarantaine était imposée pour prévenir les épidémies en provenance des ports étrangers. Les praticiens étaient aussi rémunérés pour les consultations qu’ils donnaient au médecin de l’hôpital et pour les autres services qu’ils y rendaient. Howley, quant à lui, obtint deux postes importants. Le 23 avril 1872, il devint l’un des deux officiers de santé de St John’s et on lui confia la charge de maintenir un établissement de quarantaine dans le port. Le 20 mai 1879, il fut nommé chirurgien de St John’s East au salaire annuel de $231 et à ce titre il devait donner des soins aux malades et aux pauvres de ce quartier. Il conserva ces deux charges jusqu’à sa mort.
En tant que l’un des principaux médecins de l’île, Howley rédigea plusieurs rapports pour le gouvernement. En 1874, le gouvernement de Frederic Bowker Terrington Carter* lui demanda de mener une enquête sur une sorte de dysenterie qui affectait les enfants de plusieurs villages de la baie de Notre-Dame. Howley attribua la maladie à l’apparition de la rougeole et de la typhoïde dans la région ; dans son rapport, il déplora le manque de salubrité dans ces villages et critiqua les habitants pour leur insouciance à l’égard de la santé et du bien-être des individus. Suivant l’exemple de. ; sir Edwin Chadwick et d’autres réformateurs d’Angleterre, Howley insista sur la nécessité d’améliorer les conditions d’hygiène et de logement des classes démunies, qu’il considérait comme le moyen le plus efficace de lutter contre les maladies épidémiques. Pareille suggestion ne fut généralement pas entendue, parce que les hommes politiques n’étaient pas d’accord entre eux sur la façon de fournir des services d’égout sans recourir à l’imposition directe, à laquelle s’opposaient les citoyens. Les avertissements de Howley se révélèrent prophétiques : de 1888 à 1891, une épidémie de diphtérie toucha 3 183 personnes, dont 624 moururent. Dans un rapport sur l’épidémie présenté au gouvernement en 1889, Howley en imputa la propagation dans St John’s aux « habitations mal construites et mal situées » de la ville ; les maisons étaient « construites au mépris de toutes les lois sanitaires ; les fondations imprégnées d’humidité ; les seuils de bois pourris ; les caves moisies ; la terre entassée le long des murs dénudés empêchant que le tout pût sécher ; aucune canalisation sanitaire, dans le plus grand nombre de cas, ce qui nécessit[ait] le déversement des eaux sales à l’extérieur, de sorte qu’on tremp[ait] et qu’on empoisonn[ait] le sol environnant ; et là où les canalisations sanitaires exist[aient], elles [étaient] souvent défectueuses ». Selon la méthode habituelle de Howley, son rapport comportait des références à des études médicales sur le traitement de la diphtérie, et il fit publier dans les journaux locaux le rapport de 1888 du New York Board of Health sur la diphtérie.
Howley rendit des services inappréciables au Bureau de santé, qui le considérait comme « la plus grande autorité locale sur la contagion ». Mais la maladie le força à prendre sa retraite en 1889 ; il passa les quelques mois qu’il avait encore à vivre dans une maison de campagne à l’extérieur de St John’s. Médecin diligent, respecté pour son dévouement désintéressé à sa profession, il était aussi « un causeur des plus divertissants », un « érudit » capable de « parler de n’importe quel sujet ».
Centre for Newfoundland Studies, Memorial Univ. of Newfoundland (St John’s), J. St P. Knight, « History of the fever hospital ; a lecture delivered before the Newfoundland Historical Society, March 27th, 1941 » (copie dactylographiée).— PANL, GN 2/2, 1889.— T.-N., Blue book, 1866–1889 ; House of Assembly, Journal, 1866–1889.— Daily Colonist (St John’s), 22 août 1889.— Evening Mercury, 28 mars 1889.— Evening Telegram (St John’s), 24 août 1889.— Nfld. directory, 1871.— When was that ? A chronological dictionary of important events in Newfoundland down to and including the year 1922 [...], H. M. Mosdell, compil. (St John’s, 1923).— Paul O’Neill, The story of St. John’s Newfoundland (2 vol., Erin, Ontario, 1975–1976), I.— W. D. Parsons, « The Newfoundland Medical Association, 1924–1974 », Nfld. Medical Assoc., Newsletter ([St John’s]), 16 (1974), no 3.
Melvin Baker, « HOWLEY, THOMAS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 21 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/howley_thomas_11F.html.
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Auteur de l'article: | Melvin Baker |
Titre de l'article: | HOWLEY, THOMAS |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1982 |
Année de la révision: | 1982 |
Date de consultation: | 21 déc. 2024 |