HILL, HENRY GEORGE, charpentier, architecte et entrepreneur, baptisé le 8 décembre 1805 à Halifax, fils de Henry et Sarah Hill ; il épousa Hester Maria avant 1833, et on ne leur connaît pas d’enfants ; décédé le 7 janvier 1882 à Sommerville, Massachusetts.
Le père de Henry George Hill exerçait le métier de charpentier, et c’est probablement lui qui enseigna à son fils les techniques de base qui lui permirent d’entreprendre son ambitieuse carrière. En 1833, Hill était bien établi à Halifax comme charpentier de maisons et menuisier. Après s’être adonné pendant quelque temps à l’ébénisterie, à la tapisserie d’ameublement et à la décoration intérieure, il se consacra exclusivement, en 1836, au dessin architectural et à « la construction courante et ornementale ». À cette époque, Hill, méthodiste dévoué, avait déjà dessiné et construit la chapelle méthodiste Wesleyan Brunswick Street (1833–1834) et, à la fin des années 1830, il construisit vraisemblablement au moins deux autres chapelles méthodistes à Halifax. Grâce à ces réalisations ainsi qu’aux plans de style classique qu’il conçut pour l’édifice abritant la Banque de la Nouvelle-Écosse, la façade d’une école privée (1842), une maison de campagne (1842) et une villa (1843), qu’occupa, en 1859, l’Institution for the Deaf and Dumb, Hill acquit une solide réputation d’architecte. Ses travaux portèrent principalement sur la construction résidentielle, mais il dessina aussi des plans d’édifices commerciaux et publics dont Temperance Hall (1849), le palais de justice du comté de Halifax (1854), mais bâti selon d’autres plans que les siens, ainsi que la prison municipale de Rockhead (1855). Bien que Hill, sans aucun doute, dessinât ses plans à partir de cahiers de devis britanniques et américains, il passa dans son milieu pour « un architecte de jugement et de goût ».
Avant que des architectes de formation classique, comme William Thomas* et David Stirling, ne se missent à exécuter des commandes dans les années 1850, Hill, dont le bois constituait le principal matériau de travail et qui comptait sur une équipe de construction sous la direction du maître charpentier John Mumford, semble avoir été le dessinateur de plans le plus actif de Halifax. La concurrence provenant de l’utilisation grandissante de la pierre, de la brique et du fer de fonte dans la construction de bâtiments à Halifax et les difficultés financières amenèrent Hill à restreindre graduellement sa participation active au domaine de la conception des plans. Ses seuls travaux graphiques connus après 1857 sont ceux réalisés pour le magnifique magasin construit en 1859 pour l’entreprise de « marchandises sèches » John Doull et William Miller ; cependant, il exécuta encore des travaux d’architecture comme surveillant et estimateur pour le gouvernement de la Nouvelle-Écosse dans les années 1860 et pour le gouvernement fédéral au début des années 1870.
L’événement crucial de la carrière de Hill se produisit au moment où il entreprit la construction d’un quai pour le département britannique de l’Intendance militaire en 1849. Après l’effondrement d’un batardeau, Hill poursuivit le département en justice, alléguant que les devis descriptifs inexacts du projet l’avaient empêché de remplir le contrat. La Cour suprême de la Nouvelle-Écosse entendit la cause en 1856. Hill avait l’appui d’une très grande partie de l’opinion publique, et la cause qu’il porta devant les tribunaux fit ressortir tous les griefs que les habitants de Halifax avaient contre les contrats mesquins de l’armée et ses manières bureaucratiques. La cour lui accorda une somme importante (près de la moitié des £20 000 qu’il réclamait) mais le gouvernement obtint une ordonnance provisoire contre cette décision. Hill décida de se réorienter vers le domaine de la construction à la suite des lourdes pertes financières qu’il avait subies. Comme constructeur, il avait mis sur pied une entreprise de fourniture de produits de bois à laquelle il consacrait maintenant la plus grande partie de son temps. En 1860, Hill bâtit le Prince Albert Steam Saw Mill où, cinq ans plus tard, il installa de la machinerie perfectionnée de planage importée des États-Unis. Dès le début des années 1870, cette scierie constituait la plus importante entreprise de portes, de fenêtres et de jalousies de la Nouvelle-Écosse.
Hill se livra par ailleurs à une autre activité commerciale importante : la spéculation immobilière. Entre 1833 et 1873, il acheta plusieurs propriétés à Halifax, parmi lesquelles un grand nombre se trouvaient dans les faubourgs en voie d’expansion. Il utilisa certains terrains pour construire des maisons qu’il vendit ou loua ; il en conserva d’autres dans le but de les vendre plus tard avec profit pour des fins de construction et en revendit quelques-uns pour réaliser des gains immédiats. Une bonne partie des sommes dont il eut besoin pour mener à bien ces différentes transactions provinrent, entre autres, de compagnons méthodistes, tels Edward Jost, de Halifax, et plusieurs membres de l’éminente famille du révérend William Black*.
La situation financière de Hill fut toujours précaire. La dépression des années 1870 l’obligea à faire cession de ses biens à ses créanciers en 1873, et le règlement du litige ne réussit pas à le soulager de sa gêne. Hill continua cependant à se dire architecte et il se peut qu’il ait préparé des devis de temps à autre avant de quitter Halifax en 1880.
L’activité publique de Hill était étroitement liée à sa profession et à sa religion. Il faisait partie de la Halifax Temperance Society, tout en siégeant au conseil d’administration de la Nova Scotia Benefit Building Society, fondée en 1850. Élu conseiller de la ville en octobre 1862, Hill présida par la suite les comités municipaux de la propriété, des rues et de la prison, où l’expérience qu’il avait acquise dans la construction le servit particulièrement bien. Il démissionna du conseil en mars 1865.
La carrière de Henry George Hill fut remarquable – bien que précaire – en ce qu’il réussit à se tailler une place comme dessinateur et entrepreneur dans sa ville natale au milieu du xixe siècle. Ses réalisations d’architecte, de manufacturier et de promoteur, Hill les doit à son ambition et à son esprit inventif alliés à sa capacité d’innover et de s’adapter.
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Susan Buggey, « HILL, HENRY GEORGE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 23 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/hill_henry_george_11F.html.
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Auteur de l'article: | Susan Buggey |
Titre de l'article: | HILL, HENRY GEORGE |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1982 |
Année de la révision: | 1982 |
Date de consultation: | 23 déc. 2024 |