HICKS, JOHN, agent des terres et fonctionnaire, né le 23 avril 1715 à Portsmouth, Rhode Island, fils de Thomas Hicks et d’Ann Clarke ; il épousa le 8 mai 1740, à Tiverton, Rhode Island, Elizabeth Russell ; décédé le 6 mars 1790 à Hicks’ Ferry (Bridgetown, Nouvelle-Écosse).

John Hicks naquit au sein d’une famille de quakers influente et prospère du Rhode Island. Son père, descendant de l’un des Pèlerins, avait amassé une fortune considérable à Portsmouth, et son grand-père maternel avait occupé de hauts postes gouvernementaux dans la colonie. Après son mariage en 1740, Hicks s’établit dans le comté de King’s où il s’adonna aux travaux de la ferme ; il fut bientôt nommé juge de paix à Charlestown. C’est donc un homme jouissant d’une grande influence qui se rendit en Nouvelle-Écosse en avril 1759 pour représenter les citoyens de Rhode Island and Providence Plantations désireux de s’établir dans cette province. Au mois d’octobre précédent, le gouverneur de la Nouvelle-Écosse, Charles Lawrence*, avait publié une proclamation dans la Boston-Gazette, informant les gens de la Nouvelle-Angleterre que la conjoncture était propice à la colonisation et à la culture, non seulement sur les terres laissées vacantes par l’expulsion des Acadiens, mais également dans d’autres parties de « cette riche province ». Sa proclamation avait suscité un intérêt immédiat, particulièrement dans le Rhode Island et le Connecticut, où, par suite de l’accroissement rapide de la population, les terres cultivables se faisaient rares.

Hicks s’embarqua pour Halifax, en compagnie de Robert Denison*, de Jonathan Harris, de Joseph Otis et d’Amos Fuller, tous agents du Connecticut. Le 18 avril, ils rencontrèrent Lawrence et quatre de ses conseillers à la résidence du gouverneur. On s’entendit rapidement sur les conditions d’établissement, et les agents s’embarquèrent, aux frais du gouvernement, sur le senau Halifax, armé en guerre, pour aller examiner les terres proposées. L’arpenteur général, Charles Morris, fut du voyage pour les aider à choisir l’emplacement des cantons. Contournant Yarmouth, ils entrèrent dans la baie de Fundy, examinèrent les terres situées le long de la rivière Annapolis et se dirigèrent vers le bassin des Mines. Les agents revinrent à Halifax si satisfaits que Denison, Harris et Otis se mirent immédiatement d’accord avec le Conseil de la Nouvelle-Écosse sur les termes d’une entente concernant le peuplement des cantons de Horton et de Cornwallis, à l’ouest du bassin des Mines. Ils rentrèrent alors en Nouvelle-Angleterre, cependant que Hicks et Fuller restèrent pour présenter leur propre plan d’action. Ils choisirent l’emplacement d’un ancien établissement acadien, sur la rive nord de la rivière Pisiquid (rivière Avon), face au fort Edward (Windsor), où ils se proposaient d’amener 100 familles, à raison de 50 par année, en 1759 et en 1760. Le 21 juillet 1759, on leur concéda 50 000 acres de terre qui constitueraient le canton de Falmouth. La concession n’était pas encore faite, cependant, qu’on avait eu vent à Halifax qu’un grand parti de Français et d’Indiens avait fait son apparition devant le fort Edward. Même si aucun combat ne s’y était déroulé, on avait signalé des actes de violence dans d’autres parties de la province. Hicks informa le conseil, le 16 juillet, qu’à son avis les colons préféreraient ne venir que l’année suivante.

Les colons du Rhode Island, dont Hicks et sa famille, arrivèrent à Falmouth sur quatre navires, en mai 1760. Les archives du canton montrent le rôle important joué par Hicks au sein de cette nouvelle communauté. Non seulement eut-il la tâche de trouver « aux soldats [le logement] où ils habiteraient durant le temps qu’ils seraient requis au village », mais il fut aussi nommé juge de paix du canton et fit partie de son premier jury d’accusation.

En 1765, Hicks déménagea sur les terres qu’il avait achetées le long de la rivière Annapolis, dans le canton de Granville. Après la démission de Henry Munro, il fut élu à la chambre d’Assemblée, en juillet 1768, comme député de Granville. Il prit possession de son siège le 31 octobre et le conserva jusqu’aux élections générales de 1770. En 1772, il traversa la rivière pour s’installer dans le canton d’Annapolis, où il acheta et mit en valeur de grandes étendues de terre. Il mit en service un bac entre les deux cantons, et la communauté qui grandit tout autour fut appelée Hicks’ Ferry, nom qui fut changé pour celui de Bridgetown en 1824. Hicks y mourut en 1790. Six de ses 11 enfants lui survivaient. Trois de ses fils sont mentionnés dans le rapport officiel du Capitation Tax Act de 1794, et les taux qui leur sont appliqués les placent parmi les résidents les plus riches du canton d’Annapolis.

John Hicks est le type de ces colons qui imprimèrent à la vallée de l’Annapolis le cachet caractéristique de la Nouvelle-Angleterre. Même si le Board of Trade devait par la suite approuver le plan de Lawrence de favoriser l’établissement de colons en provenance de la Nouvelle-Angleterre, ceux-ci, avaient dès le début désiré ces terres destinées aux soldats licenciés. L’enthousiasme de Hicks et l’énergie qu’il mit à organiser l’immigration de colons du Rhode Island aidèrent puissamment au succès de la politique du gouverneur.

F. H. Hicks

PANS, MG 9, no 109 ; RG 1, 211, 12 oct. 1758, 18 avril, 18, 19 mai, 16 juill. 1759.— Ancestry of Jeremy Clarke of Rhode Island and Dungan genealogy, A. R. Justice, compil. (Philadelphie, [1922]), 53.— Directory of N.SMLAs, 158. Calnek, History of Annapolis (Savary), 332, 526s.— W. E. Chute, A genealogy and history of the Chute family in America [...] (Salem, Mass., 1894), ci-cii.— E. R. Coward, Bridgetown, Nova Scotia : its history to 1900 ([Kentville, N.-É., 1955]), 25s.— J. V. Duncanson, Falmouth – a New England township in Nova Scotia, 1750–1965 (Windsor, Ontario, 1965), 1122, 267s.— A. W. H. Eaton, The history of Kings County, Nova Scotia [...] (Salem, Mass., 1910), 5869. H. Y. Hind, Sketch of the old parish burying ground of Windsor, Nova Scotia [...] (Windsor, 1889), 7, 4650. W. C. Milner, Grand Pre ; a chapter in colonial history (Wolfville, N.-É., s.d.), 1114, 20. Murdoch, History of N.S., II : 364s., 476. R. S. Longley, The coming of the New England planters to the Annapolis valley, N.S. Hist. Soc., Coll., XXXIII (1961) : 81101.

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F. H. Hicks, « HICKS, JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 21 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/hicks_john_4F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
Année de la révision:    1980
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