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GLAPION, AUGUSTIN-LOUIS DE, jésuite, supérieur général, né le 8 juillet 1719. à Mortagne-sur-Huisne (Mortagne-au-Perche, France), et décédé à Québec, le 24 février 1790.

Entré au noviciat des jésuites de Paris, le 10 octobre 1735, et après deux années d’études philosophiques au collège de La Flèche, Augustin-Louis de Glapion arrive à Québec en 1739. Sept ans plus tard, il quittera la Nouvelle-France où il a enseigné la troisième, la quatrième et les humanités au collège des jésuites. De retour en France, Glapion étudie la philosophie et la théologie au collège Louis-le-Grand, à Paris, de 1746 à 1751. Le troisième an terminé, il prononce ses grands vœux en 1753 au collège de Nevers où il professe la philosophie depuis deux ans. Cette même année il devient préfet des études au collège d’Arras qu’il quittera après cinq ans pour regagner Québec.

Parti de Paris le 25 mars 1758, Glapion fait la traversée avec Joseph-Pierre de Bonnécamps, son ancien collègue à Québec. En mai, les deux jésuites retrouvent Jean-Baptiste de Saint-Pé* exerçant toujours les fonctions de supérieur général et de recteur du collège de Québec où se situent le coe ur et le cerveau de la Compagnie de Jésus en Amérique du Nord.

Le retour de Glapion au Canada pourrait être attribuable à Saint-Pé tant il semble certain que le vieux supérieur de 72 ans était heureux de retrouver un sujet connu et apprécié en qui il discernait son éventuel successeur. C’est ce que semble confirmer la nomination du nouvel arrivant au poste de principal adjoint de Saint-Pé avec les titres de ministre et procureur du collège. En septembre 1759, Québec capitule. Saint-Pé, pour s’assurer des contacts indispensables avec les autorités civiles et religieuses, doit, comme celles-ci, chercher refuge en dehors de la zone occupée. De Montréal, il pourra mieux communiquer avec la majorité de ses sujets dispersés à travers l’Amérique. En laissant Glapion vice-recteur au collège de Québec, il en fait son suppléant auprès des jésuites du gouvernement de Québec. En octobre 1759, Murray demande aux jésuites de se retirer du collège pour le convertir en entrepôt militaire, et Glapion cherche refuge à la mission de Lorette. À son retour à Québec, en juin 1761, il doit partager le collège avec l’armée britannique. Saint-Pé rejoint alors Glapion et semble, dès ce moment, lui avoir cédé l’exercice de ses fonctions de supérieur, ce que les titres viendront confirmer en 1763.

La charge de supérieur général accorde à Glapion une importance historique découlant principalement des circonstances particulières qui l’ont maintenu en poste. comme dernier titulaire, durant quelque 30 ans. La Conquête et le traité de Paris, les divers régimes constitutionnels et la politique des différents gouverneurs, puis la suppression des jésuites par Rome sont autant d’épisodes qui ont engagé son ordre religieux dans la voie de la disparition réalisée finalement par l’inévitable extinction des sujets. Forcément, chacun des dossiers de cette pénible histoire se rattache au supérieur général qui en a vécu tous les moments : existence des jésuites, biens des jésuites, et affaire Roubaud [Pierre-Joseph-Antoine Roubaud].

Dans l’acte de capitulation de Montréal en 1760, Amherst reconnaissait le droit de propriété aux religieux, mais remettait leur survie au bon vouloir du roi. Dès 1762, Murray prend sur lui de réclamer la suppression totale des jésuites qu’il n’affectionne pas et la saisie de leurs biens. En 1764, lorsque Roubaud, pourtant encore jésuite, se fait le complice du gouverneur qui l’autorise à passer en Angleterre comme son agent afin de renseigner les autorités sur la nouvelle colonie, Glapion se montre ferme, sagement compréhensif et digne à l’égard des deux hommes.

De justesse, le traité de Paris soustrait les jésuites du Canada au retrait de l’existence civile qui atteint leurs confrères de France. Mais les instructions du 13 août 1763 à Murray viennent limiter cette existence à la survie des membres, tout recrutement étant interdit au Canada. Profitant de la mission d’Étienne Charest à Londres, Glapion demande la levée de cet interdit puis le retour du collège à sa vocation première : l’éducation. En 1766, le remplacement de Murray par Guy Carleton* coïncide avec le retour de Mgr Briand venu combler, au siège épiscopal, une vacance de six ans. Glapion a déjà prévu que l’ordination sacerdotale serait conférée à trois de ses frères coadjuteurs. Jean-Baptiste Noël et Jean-Joseph Casot deviennent prêtres le 20 décembre 1766 et Alexis Maquet, en septembre 1767. Glapion obtient aussi l’appui de Carleton avant d’écrire à Shelburne, le 12 novembre 1766 ; il demande au ministre la permission de recruter de nouveaux sujets européens ou canadiens et d’occuper entièrement tous les bâtiments appartenant aux jésuites ; il réclame de plus des dédommagements pour l’occupation du collège. La requête de Glapion demeure lettre morte bien que, en 1776, les Américains restituent aux jésuites leur résidence montréalaise que les administrateurs coloniaux avaient convertie en prison.

Pendant des années, la Gazette de Québec rapporte le traitement que divers pays catholiques d’Europe font subir aux jésuites ; même que la rumeur s’accrédite que Rome les supprimera totalement. Au cours de 1774, arrive à Québec le bref Dominus ac Redemptor ordonnant la suppression de la Compagnie de Jésus, que le pape a finalement signé à la fin d’août 1773. Mgr Briand, pourtant favorable aux jésuites, semble désarçonné. Sa lettre du 6 novembre 1774 au préfet de la Sacrée Congrégation de la propagande manifeste qu’il ne saisit pas les conséquences de l’incroyable nouvelle ni l’importance du rôle que Rome lui assigne comme évêque. En mars 1775, il est devenu l’acteur principal du drame. D’accord avec Carleton, Mgr Briand ne proclame pas la suppression de l’ordre et ainsi la survie canonique entraîne avec elle la survie civile. L’une fait de l’évêque le supérieur hiérarchique des jésuites et l’autre place leur supérieur de Québec en grande dépendance vis-à-vis du gouverneur. Jamais Carleton n’a mis en cause l’existence des jésuites, même s’il a toujours préconisé l’étatisation de leurs biens. À ce sujet, il s’opposa, tout comme Glapion d’ailleurs, à Amherst qui, dès 1769, avec la complicité de Roubaud, réclama ces biens pour lui-même. Successeur de Carleton, Haldimand prend à l’égard des jésuites une position qui s’apparente à celle de Murray. Quand lord Dorchester reprend son poste à Québec, en 1786, en compagnie du juge en chef William Smith, il se montre plus déterminé à mettre la main sur les titres de propriété des jésuites pour disposer de leurs biens en faveur de l’éducation. En 1788, obligé de déposer copie des titres de propriété des jésuites devant une commission chargée d’enquêter sur leurs biens, Glapion précise qu’il ne le fera que devant notaire. Ainsi, en 1789, il se montre convaincu que la propriété privée est un droit sacré. Et dans un geste suprême, deux mois avant sa mort, il cède légalement « au peuple canadien » l’ensemble des propriétés de son ordre religieux. Près de 100 ans de discussions subséquentes ne pourront entamer le caractère inaliénable de ces biens.

Malgré tous ces conflits, Glapion remplit son rôle de prêtre, qui ne nous est connu que par quelques faits. Confesseur à l’Hôpital Général de Québec et confesseur de Mgr Louis-Philippe Mariauchau d’Esgly, c’est encore à ce titre qu’il semble avoir sauvé de la pendaison le père de la Corriveau [V. Marie-Josephte Corriveau*]. Glapion décède à Québec le 24 février 1790, ne laissant que deux survivants jésuites, Bernard Well et Jean-Joseph Casot.

G.-E. Giguère

AAQ, 20 A, I : 173, 176.— Archivum Romanum Societatis Iesu (Rome), Canada I, fasc. 1, Varia de pristina missione canadensi, XVII ; XVIII ; XIX.— ASJCF, 727 ; 4 021 ; IC, 4 244.43.— ASQ, Polygraphie, XXVI : 54.— JR (Thwaites), LXXI : 15s.— Laval Laurent, Québec et l’Église aux États-Unis sous Mgr Briand et Mgr Plessis (Montréal, 1945).— Rochemonteix, Les jésuites et la N.-F. au xviiie siècle, II.— M. Trudel, L’Église canadienne. T.-M. Charland, La mission de John Carroll au Canada en 1776 et l’interdit du P. Floquet, SCHÉC Rapport, 1 (1933–1934) : 45–56.— Luc Lacourcière, Le destin posthume de la Corriveau, Cahiers des Dix, 34 (1969) : 239–272 ; Le triple destin de Marie-Josephte Corriveau (1733–1763), Cahiers des Dix, 33 (1968) : 213–242.— La mort de Mgr d’Esgly, BRH, XI (1905) : 111.— J.-E. Roy, Biographies canadiennes, BRH, XIX (1913) : 305.— Têtu, Le chapitre de la cathédrale, BRH, XVI : 37.

Bibliographie générale

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G.-E. Giguère, « GLAPION, AUGUSTIN-LOUIS DE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/glapion_augustin_louis_de_4F.html.

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Auteur de l'article:    G.-E. Giguère
Titre de l'article:    GLAPION, AUGUSTIN-LOUIS DE
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
Année de la révision:    1980
Date de consultation:    19 mars 2024