GIROD, AMURY, cultivateur, auteur et patriote, né avant 1800 en Suisse ; décédé le 18 décembre 1837 à Pointe-aux-Trembles (Montréal).

Sur les origines précises d’Amury Girod, les certitudes manquent et l’on en est réduit au plausible. Il serait né, un peu avant 1800, dans l’un des cantons suisses qui sont à proximité des départements français de l’Ain, du Jura et du Doubs. Il aurait reçu son éducation dans l’une des écoles qu’avait créées Philipp Emanuel von Fellenberg, à Hofwyl, en Suisse. Il serait passé ensuite en Amérique, où il aurait servi dans l’armée de libération de Simón Bolívar. Il aurait été également lieutenant-colonel de cavalerie au Mexique (1828–1829) et il aurait combattu avec les Mexicains contre les Espagnols. À cela il faudrait ajouter un séjour d’une année ou deux aux États-Unis. Ce passé, assez extraordinaire, permettrait de comprendre qu’à son arrivée au Bas-Canada l’homme connaissait à la fois le français, l’allemand et l’italien, mais aussi l’espagnol et l’anglais.

Les premières traces de Girod au Bas-Canada datent de 1831. Cette année-là, il prononce devant les membres de l’Institut des artisans de Québec des conférences sur l’application des mathématiques aux arts mécaniques et, de septembre à décembre, il publie une longue série d’articles dans le Canadien sur les méthodes d’enseignement à Hofwyl. Au début de 1832, au moment où l’on tente à Québec de mettre sur pied une école d’agriculture, il signe un contrat notarié avec Joseph-François Perrault, promoteur de l’éducation, dans lequel ce dernier s’engage à assurer les bases matérielles d’une ferme-école et Girod la direction effective. Le recrutement s’avère bien en deçà de leurs espérances et, dès l’été de 1832, une rumeur court à l’effet que Girod serait peut-être intéressé à prendre la direction, à Montréal, du journal l’Ami du peuple, de l’ordre et des lois. La résiliation du contrat entre Girod et Perrault, le 19 avril 1833, atteste l’échec de l’école d’agriculture.

Venu s’établir dans la région de Montréal et après, croit-on, avoir regardé du côté de Saint-Charles-sur-Richelieu, où se trouve l’entreprenant seigneur Pierre-Dominique Debartzch, Girod loue une terre à Varennes. Là, il se lie d’amitié avec Eugène-Napoléon Duchesnois, jeune médecin marié à Françoise Ainsse, fille de Joseph Ainsse, seigneur de l’Île-Sainte-Thérèse. À Montréal le 25 septembre 1833 en l’église Scotch Presbyterian, appelée plus tard l’église St Gabriel Street, Girod épouse sans publicité préalable, sans cérémonie et sans témoins, la sœur de Françoise, Zoé Ainsse, âgée de 25 ans et veuve depuis deux ans. La jeune femme est fille de seigneur, mais il s’agit dans ce cas d’une seigneurie bien modeste. Le couple s’établit dans l’île Sainte-Thérèse. Girod y sera cultivateur, mais un cultivateur qui aura un engagé et qui préférera la plume à la charrue.

En mai et juin 1834, Girod fait parvenir au Canadien une série d’articles qui seront repris en brochure, avec une dédicace à Perrault, sous le titre de Conversations sur l’agriculture, par un habitans de Varennes. Puis il écrit sept longs essais, publiés en deux parties, en juin et novembre 1835, Notes diverses sur le Bas-Canada. Dans ces 129 pages in-quarto, Girod disserte avec un talent manifeste de la vie sociale, de l’administration de la justice, des finances publiques, de la question des terres, de la tenure seigneuriale et des moyens de transport. Il aborde également le sujet des tensions croissantes entre le Canada et la Grande-Bretagne. Enfin en 1836–1837 paraît à Montréal Traité théorique et pratique de l’agriculture []. Il s’agit d’une traduction faite par Girod d’un ouvrage de l’agronome William Evans* publié en 1835. Depuis 1831, sous son propre nom ou sous des pseudonymes divers tels que Jean-Paul, Jean-Paul le laboureur, Un habitans de Varennes, Insulaire et Lemanus, Girod écrit dans le Canadien, la Minerve, ainsi que dans lÉcho du pays et le Glaneur de Saint-Charles-sur-Richelieu. Il témoigne aussi devant divers comités de la chambre d’Assemblée du Bas-Canada, notamment sur la question des terres et de l’agriculture, sur l’éducation et sur le projet de l’établissement d’une école normale, voire sur la question des pénitenciers. On comprend que son exploitation agricole de l’île Sainte-Thérèse ne soit pas devenue un modèle de réussite.

Sur le plan des activités politiques, Girod est lié au parti patriote depuis son arrivée dans la région de Montréal. Il est actif à Varennes, plus généralement dans le comté de Verchères, mais aussi à Pointe-aux-Trembles. Du printemps à l’automne de 1836, une affaire d’assaut contre Clément-Charles Sabrevois* de Bleury, qui s’était séparé du parti de Louis-Joseph Papineau*, tourne mal pour Girod qui finit par avouer qu’il a agi de façon incorrecte, ce qui donne pratiquement raison à Bleury. Girod y perd du crédit parmi ses alliés politiques, au point qu’il songe à quitter le Bas-Canada pour aller s’établir au Mexique. Un séjour à Saint-Benoît (Mirabel), où il rencontre le notaire Jean-Joseph Girouard*, le curé propatriote Étienne Chartier* et Jean-Baptiste Dumouchelle, et les ouvertures qu’on lui fait alors relativement au lancement d’un journal régional ont pour effet de le rasséréner. Girod réagit vite, dit qu’il peut avoir une presse et des caractères d’imprimerie, pense à cinq ou six jeunes gens dont il aurait besoin et qui apprendraient à la fois l’agriculture, les techniques d’imprimerie, voire le maniement des armes ! Mais le projet, pour le moins original, n’a pas eu de suite.

Dans le mouvement des assemblées populaires qui suivent les résolutions de lord John Russell, Girod est partout : à l’assemblée de Saint-Marc, dès le 15 mai 1837, où il prononce un long discours ; à L’Assomption, durant l’été ; à Sainte-Scholastique (Mirabel), à l’automne. Il est présent le 6 août à Saint-Constant à une réunion des Fils de la liberté du comté de Laprairie ; il fait partie du groupe fondateur de l’Association des Fils de la liberté de Montréal, et son nom figure parmi les signataires du manifeste du 4 octobre [V. André Ouimet*]. Tandis que se prépare, pour le 23 octobre, la grande assemblée de Saint-Charles-sur-Richelieu, Girod est membre du sous-comité chargé d’y représenter les vues du village de Varennes. Il prendra la parole à Saint-Charles-sur-Richelieu et, conjointement avec Jean-Philippe Boucher-Belleville*, il assumera l’importante fonction de secrétaire de l’assemblée qui réunira les représentants de six comtés.

Depuis le 15 juin 1837, date de la proclamation du gouverneur Gosford [Acheson] contre la tenue des assemblées de protestation, les patriotes sont plus ou moins dans l’illégalité, et le gouvernement tente de s’appuyer sur les juges de paix qui pourraient les poursuivre au nom de l’ordre public. Le gouverneur demande de plus des renforts militaires des Maritimes. La publication, le 13 novembre 1837, d’une nouvelle liste des juges de paix du district de Montréal, qui exclut ceux dont le loyalisme est douteux, et des rumeurs d’opérations imminentes des forces de l’ordre amènent les chefs patriotes à quitter Montréal avant qu’on ne lance des mandats d’arrêt contre eux. C’est ce qui explique la rencontre de Girod, le 15 novembre, avec Papineau et Edmund Bailey O’Callaghan*. Ces derniers sont à Varennes ; ils arrivent de Montréal par Pointe-aux-Trembles et ils se dirigent vers le Richelieu. Ils croisent d’abord Boucher-Belleville, qui sait que Girod est là, à l’hôtel Girard, et qui l’invite à se joindre au groupe.

Dans le journal personnel que Girod a rédigé, en prenant soin de l’écrire en allemand et en italien, on apprend qu’on s’est rendu alors, à quatre, chez Duchesnois, qui était absent. Girod écrit : « Je ne me rappelle pas quel est celui d’entre nous, mais il me semble que ce fut Boucher[-Belleville] qui proposa qu’on convoquât une convention et qu’on établît un gouvernement provisoire. Nous acquiesçâmes à sa proposition, mais nous ajoutâmes que cette première mesure équivalait à un acte de rébellion ouverte et qu’il serait bon de chercher les moyens d’organiser le peuple et de se procurer des armes et des munitions. Nous fûmes tous d’accord sur cette proposition et commençâmes à parler de notre départ. » Girod propose alors que ses trois compagnons se rendent à Saint-Denis, y voient Wolfred Nelson* et tentent de trouver des armes ; quant à lui, il prendra la direction du nord et donnera de ses nouvelles de Grand-Brûlé (Saint-Benoît). Il passe par l’île Sainte-Thérèse, Pointe-aux-Trembles, Rivière-des-Prairies (Montréal) et Sainte-Rose (Laval). Il arrive dans le comté de Deux-Montagnes le 17 novembre. Depuis quatre ou cinq jours, les habitants de Saint-Eustache ont déjà pris les armes.

Ce qu’on sait du mois suivant, le dernier de la vie de Girod, concerne essentiellement son rôle dans l’organisation armée du comté de Deux-Montagnes. Les sources qui permettraient de rendre compte des faits sont sujettes à caution, et souvent contradictoires. Le Journal historique des événemens arrivés à Saint-Eustache [...] du curé Jacques Paquin, paru en 1838, est fortement antipatriote et son auteur n’a pas pu vraiment voir tout ce qu’il rapporte. Les dépositions judiciaires postérieures aux événements ont tendance, pour blanchir les uns, à noircir les autres. Le journal quotidien de Girod, bien sûr, a tendance à le montrer sous son meilleur jour, encore qu’il faille souligner que son caractère secret et immédiat constitue une certaine garantie de précision que ne peuvent donner des témoignages parfois de beaucoup postérieurs aux événements.

De tout cela, il ressort un certain nombre de constatations générales. Girod a beau se réclamer de son expérience militaire et, vaguement, de l’autorité de Papineau, il parvient mal à s’imposer. Les jeunes avocats et notaires de Montréal, souvent membres des Fils de la liberté réfugiés de ce côté, et qui veulent animer la résistance armée, suscitent les mêmes réticences. À cela il faut ajouter que les relations personnelles de Girod, assez bonnes avec les chefs locaux à Saint-Benoît (Girouard, le curé Chartier, Dumouchelle), sont plutôt mauvaises avec ceux de Saint-Eustache (William Henry Scott* et Jean-Olivier Chénier).

Il faut former des cadres militaires, faire du recrutement, construire des retranchements, réquisitionner des armes et des vivres. Affaires délicates. Le 23 novembre, c’est sur la proposition de Chevalier de Lorimier que Girod, une semaine après son arrivée, est accepté comme chef. On apprend le lendemain la victoire de Saint-Denis, mais le 25 novembre, on refuse en conseil l’idée de Girod qui veut passer à l’offensive en se portant contre Montréal. La nouvelle de la défaite de Saint-Charles-sur-Richelieu n’a rien pour favoriser le maintien de la mobilisation. Chef en titre, Girod n’a pas vraiment les choses en main, particulièrement du côté de Saint-Eustache, dont la position stratégique est plus importante que celle de Saint-Benoît. Quand on se rend à Lac-des-Deux-Montagnes (Oka) pour réquisitionner les armes de la Hudson’s Bay Company et pour tenter d’obtenir par la persuasion celles des Indiens, Girod et Chénier agissent séparément. Scott va bientôt se désister. Girod a du mal à éviter que les réquisitions tournent au pillage des familles demeurées fidèles au gouvernement ainsi que des maisons abandonnées par leurs occupants. Les dernières lignes de son journal, rédigées le 8 décembre, montrent un homme exténué qui a du mal à ne pas soupçonner tout le monde.

Les troupes du major général sir John Colborne*, qu’appuient des volontaires de Montréal et de Saint-Eustache même, donnent l’assaut le 14 décembre contre les rebelles retranchés dans l’église de Saint-Eustache. Chénier meurt à la tête de ses hommes au cours du tragique « feu de la Rivière-du-Chêne [seigneurie des Mille-Îles] ». Girod, qui était là la veille, est allé chercher du renfort à Saint-Benoît. Tandis qu’il revient, entre Saint-Benoît et Saint-Eustache, on le soupçonne de s’être défilé et on résiste à ses ordres. Il prend alors la fuite, du côté de Sainte-Thérèse-de-Blainville (Sainte-Thérèse), et refait seul dans l’autre sens le trajet qui l’avait conduit de Varennes au comté de Deux-Montagnes. Le 17 décembre, il est à Rivière-des-Prairies. Dénoncé, poursuivi par une petite troupe de volontaires et découvert le lendemain matin à Pointe-aux-Trembles, il se flambe la cervelle. Girod, dont la tête avait été mise à prix, avait toujours dit qu’il ne croyait pas que les adversaires des rebelles allaient passer l’éponge.

Au printemps suivant, le règlement de la succession de Girod confirme que l’homme n’était pas riche. Sa veuve, Zoé Ainsse, renonce à la communauté des biens, qui serait plus onéreuse que profitable, et vend ses meubles. Et voilà qu’on trouve que le beau-père, Joseph Ainsse, curateur de la succession, est aussi le tuteur de « Jhuan Girod, absent, enfant mineur issu du premier mariage du dit Amury Girod » ! Autre surprise : une lettre écrite en anglais, de New York, et datée du 21 septembre 1840, d’une femme qui écrit à un prêtre catholique du nom d’O’Callaghan, pour lui demander où elle peut rejoindre Edmund Bailey O’Callaghan, l’ancien rédacteur en chef du Vindicator and Canadian Advertiser, qu’elle croit au courant des affaires de son mari Amury Girod. Elle parle de leur fils, de fausses nouvelles relativement à sa propre mort, de terres que Girod aurait eues en Amérique du Sud. Elle affirme par ailleurs l’avoir quitté en 1833, parce qu’elle était alors au courant d’une conspiration et n’avait voulu ni dénoncer les personnes impliquées, dont son mari, ni paraître y consentir par sa présence auprès de celui-ci. De cette femme et de ce fils, on n’a aucune autre trace.

Selon le témoignage de Thomas Storrow Brown* livré au bibliothécaire du McGill College vers 1870, Amury Girod aurait été un homme plutôt grand, bien fait et de bonne apparence. Le portrait moral qu’a jusqu’ici tracé de lui l’historiographie n’est, par contre, pas très joli : le personnage aurait été plus entreprenant que persévérant et, au dernier moment, par manque de courage, il aurait failli à la tâche. Peut-être. Mais pourquoi ne pas retenir aussi l’idée d’un homme qui, venu ici avec une autre culture et d’autres expériences, a apporté sa contribution à la société bas-canadienne ? Cet autre côté de la médaille, le North American, journal des patriotes réfugiés aux États-Unis publié à Swanton, au Vermont, l’exprime en décrivant Girod comme « un gentleman aux talents supérieurs à qui le pays est redevable de nombreuses publications de valeur ».

Jean-Paul Bernard et Danielle Gauthier

Amury Girod est l’auteur de : Conversations sur l’agriculture, par un habitans de Varennes (Québec, 1834) ; et Notes diverses sur le Bas-Canada (Saint-Hyacinthe, Québec, 1835). Il a traduit et fait paraître un ouvrage de William Evans, sous le titre de Traité théorique et pratique de l’agriculture, adapté à la culture et à l’économie des productions animales et végétales de cet art en Canada ; avec un précis de l’histoire de l’agriculture et un aperçu de son état actuel dans quelques-uns des principaux pays, et plus particulièrement dans les Îles britanniques et le Canada (Montréal, 1836–1837). Enfin, le journal que Girod a rédigé au jour le jour du 15 novembre au 8 décembre 1837 se retrouve dans APC Rapport, 1923 : 408–419, sous le titre de « Journal tenu par feu Amury Girod et traduit de l’allemand et de l’italien ». Une série d’articles portant sur Girod ont été rédigés par Gilles Boileau et publiés dans la Victoire, journal de Saint-Eustache, Québec, les 14 oct., 25 nov. 1970, 5 avril 1973, 6, 13, 20 nov. 1975 et 23 déc. 1976.

Bibliothèque nationale du Québec (Montréal), Dép. des mss, 101, coll. L.-J. Ainsse, nos 152–153, 160 ; coll. Ainsse-Delisle, nos 9, 13–14, 125, 133, 156, 159.— BVM-G, Fonds Ægidius Fauteux, étude biographique sur Amury Girod accompagnée de notes, références, copies de documents, coupures concernant ce patriote.— [Jacques Paquin], Journal historique des événemens arrivés à Saint-Eustache, pendant la rébellion du comté du lac des Deux Montagnes, depuis les soulèvemens commencés à la fin de novembre, jusqu’au moment où la tranquillité fut parfaitement rétablie (Montréal, 1838).— Caron, « Inv. des doc. relatifs aux événements de 1837 et 1838 », ANQ Rapport, 1925–1926 : 149–150, 179–185, 187 ; « Papiers Duvernay », 1926–1927 : 159, 170, 175.— Émile Dubois, le Feu de la Rivière-du-Chêne ; étude historique sur le mouvement insurrectionnel de 1837 au nord de Montréal (Saint-Jérôme, Québec, 1937), 122–124, 177–180.-Labarrère-Paulé, les Instituteurs laïques, 50–56.— I.[-F.-T.] Lebrun, Tableau statistique et politique des deux Canadas (Paris, 1833), 189, 250.— J.-C. Chapais, « Notes historiques sur les écoles d’agriculture dans Québec », Rev. canadienne, 70 (janv.–juin 1916) : 348–350.— Ægidius Fauteux, « Amury Girod ou l’Homme du mystère », la Patrie, 19 juill. 1934 : 16–17 ; 26 juill. 1934 : 16–17 ; 2 août 1934 : 16–17.— L.-A. Huguet-Latour et L.-E. de Bellefeuille, « Amury Girod », BRH, 8 (1902) : 139–146.— William McLennan, « Amury Girod », Canadian Antiquarian and Numismatic Journal, 8 (1879) : 70–80.

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Jean-Paul Bernard et Danielle Gauthier, « GIROD, AMURY », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/girod_amury_7F.html.

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Auteur de l'article:    Jean-Paul Bernard et Danielle Gauthier
Titre de l'article:    GIROD, AMURY
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
Année de la révision:    1988
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