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GARAKONTIÉ (Garakonké, Harakontie), baptisé sous le nom de Daniel et presque certainement le « sagochiendagehte » dont il est question dans la Relation des Jésuites de 1654, chef des Onontagués et principal négociateur avec les Français à partir de la même année jusqu’à sa mort, survenue durant l’hiver de 1677–1678.

Bien qu’il ne fût apparemment pas chef héréditaire, Garakontié jouissait d’un grand respect et d’une grande influence parmi les Cinq-Nations iroquoises. Orateur habile, il était profondément imbu des traditions iroquoises. Il cherchait constamment à servir l’intérêt bien compris des Cinq-Nations grâce à une politique favorable aux Français, souvent en dépit de l’opposition de ses propres gens.

La première mention qui est faite de Garakontié le montre s’efforçant de préserver la paix générale de 1653, et le père Jean de Lamberville* lui reconnaîtra plus tard le mérite d’avoir averti la mission jésuite à Onontagué, fondée en 1656, de l’attaque que des Agniers et les gens de sa propre tribu préparaient en mars 1658. Il joua un des principaux rôles dans la conclusion d’une nouvelle trêve entre les Iroquois de l’Ouest et les Français en 1661. À l’été de la même année, le père Simon Le Moyne se rendit à Onontagué où il fut reçu avec enthousiasme. Il y demeura pendant que Garakontié conduisait une ambassade à Montréal pour négocier avec les Français. Il emmenait neuf prisonniers français qu’il devait libérer. En route, la troupe de Garakontié apprit l’incursion de Otreouti contre Montréal. Garakontié convainquit ses compagnons de poursuivre leur voyage, leur rappelant que la présence du père Le Moyne à Onontagué suffirait à leur assurer la sécurité. Il détourna aussi de ses desseins un parti de guerre des Onneiouts qui voulait s’en prendre aux Français. En décembre 1665, il mena une autre mission d’Onontagués, de Goyogouins et de Tsonnontouans à Québec pour confirmer une nouvelle paix et il ramena Charles Le Moyne, qui avait été fait prisonnier par les Iroquois. Rendu à destination, il demanda un certain délai afin de convaincre les Agniers et les Onneiouts de se joindre au groupe avant le départ des expéditions françaises commandées par MM. de Prouville de Tracy et de Rémy de Courcelle contre ces tribus en 1666.

À la suite de la paix franco-iroquoise générale de 1667, Garakontié contribua pour beaucoup au progrès des missions des Jésuites. En 1668, il convainquit le père Julien Garnier* de rester à Onontagué et il amena de Québec les pères Étienne de Carheil* et Pierre Millet*. Néanmoins, Garakontié restait indécis au sujet de son propre baptême. Il se peut qu’avec les années son intérêt envers le christianisme, d’abord surtout politique, se soit transformé en une foi véritable. En tout cas, en 1669, il exprima enfin le désir de recevoir le baptême. L’année suivante, se trouvant à Québec, où il aidait à régler un différend qui menaçait de provoquer la guerre entre les Iroquois et les Algonquins, il exprima son enthousiasme envers le christianisme en des termes si énergiques qu’il réussit à surmonter la crainte que pouvaient entretenir les Jésuites au sujet du baptême prématuré d’un homme de son importance. Mgr de Laval* baptisa Garakontié à la cathédrale de Québec. Le gouverneur Daniel de Rémy de Courcelle, dont Garakontié reçut le nom, était le parrain, et Mlle de Boutroue (fille de l’intendant Boutroue d’Aubigny), la marraine. Pour bien faire comprendre l’importance que les Français attachaient au baptême de Garakontié, le gouverneur donna une fête aux tribus assemblées. Garakontié mena une vie chrétienne exemplaire et continua à aider les Jésuites de toutes manières dans leur mission parmi les Iroquois. De leur côté, les Jésuites se mirent à lui apprendre à lire et à écrire. Au cours d’un voyage en Nouvelle-Hollande, il répliqua vertement aux protestants qui ridiculisaient sa foi.

Ce zèle incita certains membres de sa tribu à vouloir miner son autorité en mettant en doute l’état de ses facultés mentales et sa fidélité à l’égard des Onontagués. Néanmoins, il continua à jouir d’un respect général et d’une vaste influence dans les affaires du village et dans les relations avec les Européens. Lorsque les alliés indigènes se rassemblèrent pour accueillir M. de Buade de Frontenac à Cataracoui, à l’été de 1673, Garakontié fut le premier à se faire leur porte-parole. Il mourut de maladie à l’hiver de 1677–1678, à un âge avancé, et il fut inhumé à la mode européenne, comme il en avait exprimé le désir, par le père de Lamberville.

Selon les Jésuites, Garakontié se distinguait par son intégrité et sa patience, ainsi que par son éloquence et son habileté politique. Pendant toute sa vie publique, il suivit sans fléchir une ligne de conduite qui offrait un rare mélange d’honnêteté et de marchandage habile, grâce auquel il s’efforça de protéger les intérêts des Cinq-Nations à une époque où se présentaient des difficultés croissantes dans leurs relations avec les Européens. On lui reconnaît le mérite d’avoir sauvé plus de 26 Français de la mort dans les tortures. Il acquitta leur rançon à maintes reprises et les garda jusqu’à ce qu’il pût persuader ses gens de les relâcher, souvent en échange d’Iroquois détenus par les Français. Toutefois, il n’est jamais devenu un simple instrument de la politique française. Il paraissait convaincu que la meilleure ligne de conduite, pour son peuple, consistait à s’allier aux Français et à se mettre à leur école. Comme tout chef iroquois, il ne jouissait pas de l’appui sans réserve de ses gens. Par exemple, l’influence qu’il possédait auprès des Français éveilla la jalousie des autres chefs, qui cherchèrent à lui susciter des difficultés. Néanmoins, il put jouer un rôle prépondérant chaque fois que ceux-ci furent convaincus qu’ils avaient intérêt à bien s’entendre avec les Français.

Bruce G. Trigger

Charlevoix, Histoire (Shea).— JR (Thwaites.) – NYCD (O’Callaghan and Fernow). O’Callaghan confond Garakontié et son frère. Ce dernier est parfois appelé Garakontié II ; c’est lui qui a ressuscité la mémoire de Garakontié.— Lanctot, Histoire du Canada, I : 312s., 320 ; II : 27, 66s.

Bibliographie générale

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Bruce G. Trigger, « GARAKONTIÉ », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/garakontie_1F.html.

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Auteur de l'article:    Bruce G. Trigger
Titre de l'article:    GARAKONTIÉ
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1966
Année de la révision:    1986
Date de consultation:    28 mars 2024