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FERNANDES, JOÃO, un des premiers grands explorateurs portugais qui aurait été à l’origine du nom « Labrador » ; circa 1486–1505.

Les archives douanières de Bristol mentionnent, pour l’année 1486, « ffornandus et Gunsalus », commerçants portugais venus dans ce port et, pour 1493, « Johannes ffornandus ». En 1501, Henri VII accorda une charte au Syndicat anglo-portugais, qui comprenait João Fernandes, Francisco Fernandes et João Gonsales. Il est probable que João Fernandes faisait du commerce avec Bristol depuis 1486 et fut ainsi amené à s’intéresser aux voyages anglais vers l’Amérique, aussi bien qu’aux voyages portugais. La carte Hamy King, de 1503, indique le Groenland sous le nom de « Terra de Labrador » et la région du Labrador et de Terre-Neuve sous le nom de « Terra de Corte Real », ce qui porterait à croire que le Groenland avait été découvert par le labrador João Fernandes avant que Gaspar Corte-Real en eût reconnu la côte en l’an 1500.

En octobre 1499, le roi Manuel accorda une charte à João Fernandes, de l’île de Terceira, dans les Açores, petit propriétaire dans la capitainerie de la famille Corte-Real. La comparaison de la charte de Fernandes et de celle de Corte-Real, qui date de 1500, ne paraît pas indiquer qu’il eût pris part à aucun voyage portugais de découverte avant 1499. Pourtant, cette charte lui promettait le poste de gouverneur de toutes les îles « qu’il pourrait découvrir et retrouver » (Biggar, Précurseurs, 31). Jean Cabot découvrit l’île du Cap-Breton et le Sud de Terre-Neuve en 1497. Au cours de son deuxième voyage, en 1498, il atteignit l’Est du Groenland, traversa la terre de Baffin et suivit la côte jusqu’à la baie de Chesapeake (Harrisse, Dawson, Biggar et autres, mais Winship, Williamson, Almagià et Skelton n’acceptent pas cette interprétation). La carte de Weimar, de 1530, porte cette légende, près du Groenland : « Cette terre a été découverte par les Anglais de la ville de Bristol, mais il ne s’y trouve rien qui ait de la valeur. Et, comme l’un des premiers qui l’aient signalée était un labrador des Açores, on lui a donné ce nom. » Les cartes italiennes de Maiollo, à partir de 1504, portent des légendes semblables. Santa Cruz, dans son manuscrit de 1541, décrit ainsi la terre du Labrador : « On dit que deux frères portugais, nommés Corte Real [...] ont affirmé que le grand continent des Indes occidentales [l’Amérique du Nord], dont ils ont occupé l’extrémité, était séparé de cette île du Labrador [Groenland] par un bras de mer très long et large, dont le pilote Antonio Gaboto [...] avait aussi eu connaissance. On l’a appelé la terre du Labrador, parce qu’un labrador des îles des Açores en avait informé le roi d’Angleterre qui avait envoyé à sa recherche Antonio Gaboto, pilote anglais père de Sebastian Gaboto, qui est maintenant pilote-major de Votre Majesté. Près de la côte [...] de Bacallaos [Terre-Neuve] où les deux frères portugais Corte Real sont allés coloniser et qui a été découverte d’abord par le pilote anglais Antonio Gaboto, il se trouve de nombreuses îles ».

On sait maintenant que Jean Cabot sombra avec son navire au cours du voyage de 1498. L’interprétation la plus raisonnable des documents, c’est que Fernandes accompagnait Cabot en 1498 en qualité de pilote et qu’il releva les côtes depuis le Groenland jusqu’à Terre-Neuve et à Chesapeake. De retour en Angleterre, il montra au roi les cartes qu’il avait dressées de ces découvertes. Les connaissances particulières qu’il possédait de ces terres nouvelles lui valut, l’automne, suivant, une charte du roi Manuel pour aller à la découverte, Elles lui conféraient en outre la qualité de principal membre portugais du Syndicat anglo-portugais qui obtint une charte de Henri VII en mars 1501. Il est possible qu’on ait donné le nom de Labrador à l’ensemble des terres découvertes par Cabot en 1498 et qui semblaient s’étendre d’un seul tenant, du Groenland à l’est de Terre-Neuve. 31 cartes, à partir de celle de Pedro Reinel, qui date de 1504, indiquent un continent ainsi délimité, et la carte de Juan de la Cosa, de 1500, fait de même. On s’aperçut bientôt que Terre-Neuve formait une île. Dès 1501, Corte-Real constatait que le Groenland se trouvait tout à fait séparé du continent de l’Amérique du Nord, et il réserva le nom de Labrador au Groenland, ainsi qu’on le voit sur la carte d’Hamy King et 11 autres. Les Anglais semblent avoir retenu le nom « Labrador » pour la région ainsi appelée maintenant après qu’on eut réadopté le nom nordique de Groenland pour cette île, vers 1560.

Le 9 décembre 1502, une deuxième charte accordée au Syndicat anglo-portugais interdisait expressément à João Fernandes de se rendre aux terres découvertes par les Anglais. Il semble qu’il fût alors engagé dans une entreprise rivale pour le compte du roi Manuel ; peut-être prit-il part aux voyages des Corte-Real. En 1506, Barcellos adressait cette pétition au roi du Portugal – « J’ai reçu du Roi, notre maître, l’ordre de partir pour un voyage de découverte, avec João Fernandes, propriétaire terrien, voyage qui nous tint éloignés (de Terceira) trois bonnes années : de retour à ladite île, j’ai constaté que mes gens avaient été chassés desdites terres » (Biggar, Précurseurs, 98). Sa requête fut reçue favorablement et la déclaration précitée fut confirmée par le roi.

A. Davies

René Baudry, D’où viennent les noms « Bras d’Or » et « Labrador » ?, RHAF, VI (1952–53) : 20–30.— Biggar, Précurseurs.— Arthur Davies, João Fernandes and the Cabot voyages, Congresso internacional de história dos descobrimentos, Actas, II (l961).— The last voyage of John Cabot, Nature, CLXXVI (1955) : 996–999.— Denys Hay, The manuscript of Polydore Vergil’s "Anglica Historia", English Historical Review, LIV (1939) : 240–251. – Hoffman, Cabot to Cartier.— Fridtjof Nansen, In northern mists : arctic exploration in early times (2 vol., London, 1911), II – Williamson, Voyages of the Cabots (1929).— Heinrich Winter, The pseudo-Labrador and the oblique meridian, Imago mundi, II (l937) : 61–74.

Bibliographie générale

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A. Davies, « FERNANDES, JOÃO », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/fernandes_joao_1F.html.

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Auteur de l'article:    A. Davies
Titre de l'article:    FERNANDES, JOÃO
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1966
Année de la révision:    1986
Date de consultation:    19 mars 2024