ENTREMONT, SIMON D’, agriculteur, homme politique et fonctionnaire, né à Pubnico-Ouest (West Pubnico, Nouvelle-Écosse), le 28 octobre 1788, troisième enfant de Bénoni d’Entremont* et d’Anne-Marguerite Pothier, décédé à Pubnico-Est (East Pubnico) le 6 septembre 1886.

En 1651 ou 1653, Charles de Saint-Étienne* de La Tour, alors gouverneur de l’Acadie, avait concédé la baronnie de Pobomcoup, près du cap de Sable, à son lieutenant Philippe Mius* d’Entremont. Les descendants de celui-ci furent chassés de Pobomcoup entre 1756 et 1758 par le gouverneur Charles Lawrence*. Vers 1766, le père de Simon d’Entremont fut un des premiers Acadiens à revenir s’établir dans cette région, plus précisément à Pubnico-Ouest.

Simon d’Entremont, selon George Stayley Brown, ne fréquenta pas l’école, car il n’y en avait pas à l’époque, mais réussit tout de même à apprendre à écrire le français et l’anglais et à acquérir des rudiments de latin et de micmac. Le 20 juin 1810, d’Entremont épousa Elizabeth Larkin, de Pubnico-Est. C’est alors qu’il s’établit du côté est du havre de Pubnico, où il avait reçu de son père une assez grande propriété. Neuf enfants naquirent de ce mariage. Après la mort de sa première épouse le 16 février 1830, d’Entremont épousa, l’année suivante, Élisabeth Thériault, de Meteghan, Nouvelle-Écosse, et ils eurent aussi neuf enfants.

Aux élections provinciales de 1836, d’Entremont posa sa candidature comme représentant du canton d’Argyle, constitué en circonscription électorale cette année-là. Ce canton qui faisait partie du comté de Yarmouth comportait une forte proportion d’Acadiens. Il remporta la majorité des suffrages et, selon Clarence J. d’Entremont, fut, avec Frederick-Armand Robicheau, de Corberrie, comté de Digby, le premier Acadien en Amérique du Nord à être élu à une chambre d’Assemblée.

Depuis 1823, l’Assemblée de la Nouvelle-Écosse avait approuvé une résolution permettant aux députés catholiques élus d’occuper leur siège sans prêter le serment du Test, qui niait certains dogmes de la religion catholique. Toutefois, selon la tradition, à l’ouverture de la 15e Assemblée législative de la Nouvelle-Écosse, le 31 janvier 1837, lorsque d’Entremont se présenta pour prendre siège, il semble que ce fût ce serment qu’on lui présenta. Après l’avoir lu, d’Entremont dit : « Vous pouvez remporter votre document [...] J’avalerais plutôt un chien de mer, la queue la première, que de jurer ça. » D’ailleurs, il savait fort bien qu’il avait raison de refuser de prêter ce serment, car il avait été aboli huit ans plus tôt par le parlement de la Grande-Bretagne. On permit donc à d’Entremont de prendre son siège après lui avoir fait prêter un simple serment de fidélité aux lois du pays. Il siégea de 1837 à la dissolution de l’Assemblée législative en 1840.

D’Entremont se présenta de nouveau aux élections de 1840 mais il fut battu par John Ryder, d’Argyle, et se retira de l’arène politique, mais non de la vie publique. En effet, deux ans plus tôt, en 1838, il avait été nommé juge de paix du comté d’Yarmouth, poste qu’il occupa jusqu’à un âge très avancé. En 1839, il avait aussi été nommé commissaire du système de drainage dans le canton d’Argyle. De 1854 à 1864, il fut officier de douane pour les ports d’Argyle.

D’Entremont termina sa longue carrière au service des siens, le 6 septembre 1886. Quatre jours plus tard, le curé de la paroisse de Pubnico-Ouest, le père William McLeod, lui rendit hommage : « J’ai inhumé Simon d’Entremont avec tous les rites de l’Église qu’il a si bien servie. Ses funérailles furent imposantes. Un grand nombre de personnes de langue anglaise y assistaient. » D’Entremont laissait 136 enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants.

Louis R. Comeau

Arch. paroissiales, Saint-Pierre (Pubnico-Ouest, N.-É.), Reg. des baptêmes, mariages et sépultures, 10 sept. 1886.— Centre acadien, collège Sainte-Anne (Church Point, N.-É.), Sainte-Marie (Meteghan, N.-É.), Reg. des baptêmes, mariages et sépultures, 1818–1829.— Centre d’études acadiennes, univ. de Moncton (Moncton, N.-B.), Fonds Placide Gaudet, « Notes généalogiques sur les familles acadiennes, c. 1600–1900 » (mfm au Centre acadien).— Le Moniteur acadien (Shédiac, N.-B.), 16 sept. 1886.— Directory of N.S. MLAs, 90.— G. S. Brown, Yarmouth, Nova Scotia : a sequel to Campbell’s history (Boston, 1888), 482.— H. L. d’Entremont, The baronnie de Pombcoup and the Acadians : a history of the ancient « Department of Cape Sable, » now known as Yarmouth and Shelburne counties, Nova Scotia (Yarmouth, N.-É., 1931), 54.— C. J. d’Entremont, « À la mémoire de Simon d’Entremont », Le Petit Courrier (Pubnico-Ouest), 9 mars 1967 ; « Simon d’Entremont de Pubnico-Est, 1788–1886 [...] », Soc. hist. acadienne, Cahiers (Moncton), 2 (1966–1968) : 233–235.

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Louis R. Comeau, « ENTREMONT, SIMON D’ », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/entremont_simon_d_11F.html.

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Auteur de l'article:    Louis R. Comeau
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
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