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DUBORD, HIPPOLYTE, constructeur de navires, homme politique, juge de paix, né à Bonaventure, B.-C., le 25 novembre 1801, fils de Louis Dubord et de Marie-Antoinette Bourdages, décédé à Québec le 9 octobre 1872.

Fils et petit-fils de navigateur, Hippolyte Dubord semble avoir pris jeune goût aux choses de la mer. Il vient tôt à Québec avec ses parents et s’initie à la construction navale ; dès 1827, il lance un brick de 133 tonneaux, le Bonaparte. C’est l’époque où la légende napoléonienne, longtemps refoulée, pénètre au Canada français. Neuf ans plus tard, il construit deux barques baptisées Papineau et Jean-Baptiste. On est en pleine fièvre patriotique et Dubord semble avoir participé aux revendications. Il met un navire à l’eau en 1840, mais c’est surtout à partir de 1845 que sa réputation de constructeur s’établit. En dix ans, il construit quelque 23 navires dont des brigantins, des bricks et des barques. De 1856 à 1869, il en lancera encore 25 autres dont 12 pour les seules années 1864 et 1865. Parmi ses constructions les plus importantes, citons le Pemberton, 1 253 tonneaux (1846), le Crown, 1 284 t. (1851), le Julia, 1 070 t. (1852), le Stambord, 1 272 t. (1853), le Maldon, 1 187 t. (1855), le Québec, 1 257 t. (1860), le Calumet, 1 628 t. (1863), le François Dumas, 1 208 t. (1864), le Steward Lane, 1 180 t. (1864), le Lena, 1 061 t. (1865) et l’Algonquin, 1 499 t. (1867).

Des revers de fortune et le mauvais état général de ses affaires lui font abandonner la construction des navires vers 1869. Cette industrie avait été la plus importante des branches de l’activité économique de Québec depuis la fin du xviiie siècle. Plus de 5 000 vaisseaux y avaient été construits et on avait vu pendant les bonnes années, qui se situent entre 1842 et 1876, plus de 5 000 ouvriers occupés à cette tâche. La concurrence des navires de métal, la hausse des coûts de production due en bonne partie à la montée des salaires, la baisse des prix des navires sur les marchés britanniques, le manque de capitaux des entrepreneurs québécois qui pratiquaient l’entreprise familiale, voilà autant de raisons qui aident à comprendre le déclin de la construction navale et, sans doute, les difficultés de Dubord à la fin de sa carrière.

Dubord participe à la vie politique de Québec aux plans municipal et provincial. En 1836, il déploie une grande activité comme juge de paix chargé de l’administration de la ville de Québec. Cinq ans plut tôt la ville avait reçu une charte par une loi de la chambre d’Assemblée et, partant, le droit de s’administrer par un corps électif. De 1833 à 1836, la charte avait été appliquée mais, à son expiration au bout de trois ans, elle n’avait pas été renouvelée. La ville fut alors soumise au régime des juges de paix tel qu’il avait existé entre 1764 et 1833. La juridiction des juges de paix couvrait, en principe, tout ce qui concern it la paix et le bon ordre des citoyens ; elle s’appliquait à des domaines aussi variés que le commerce, les travaux publics, les services de protection contre l’incendie et les maladies, les forces policières. En 1840, la ville revient au régime municipal selon les dispositions de la charte amendée de 1833.

Dubord représente la Basse-Ville de Québec à la chambre d’Assemblée de 1834 à 1838. En 1836, il vote en faveur de la motion célèbre qui demande l’éligibilité du Conseil législatif. On le retrouve, en 1851, député de la ville de Québec qu’il représente jusqu’en 1854. Il revient à la chambre de 1857 à 1860 ; lors 8e l’élection du 16 avril 1860, Dubord, qui porte les couleurs du parti libéral-conservateur, doit baisser pavillon devant le libéral Pierre-Gabriel Huot. À la chambre, Dubord se tient à distance des « rouges » et semble surtout préoccupé des intérêts locaux, ce qui l’amène à adopter un comportement fort peu partisan. D’ailleurs toute la vie politique de cette période est caractérisée par l’absence de discipline de parti et l’instabilité ministérielle qui en est comme une conséquence.

Le 31 janvier 1870, Dubord épouse à Québec Bridget Furlong, de Neuville où il résidait depuis cette date au moins. Il meurt dans des circonstances dramatiques moins de deux ans plus tard. De passage à Québec où l’amène un procès qui ne laisse pas de l’inquiéter, il descend à l’hôtel Fréchette dans la côte de la Montagne. Durant la nuit, il tombe de sa fenêtre du quatrième étage et succombe à la suite de fractures multiples. Il semble que Dubord, qui avait l’habitude de prendre le frais la nuit chez lui, aurait voulu sortir de sa chambre, se croyant à la maison où la fenêtre de sa chambre donnait sur la galerie. Le jury à l’enquête du coroner rendit un verdict de mort accidentelle.

Le chroniqueur du Journal de Québec loue son excellent cœur et sa grande générosité. Celui de l’Événement (peut-être Hector Fabre*), le décrit comme « un homme qu’on ne pouvait approcher sans ressentir pour lui une grande sympathie. À une tournure particulière d’esprit, aussi originale que piquante, il unissait un cœur excellent. Sa conversation était pleine de saillies, mélange d’anecdotes amusantes et d’aveux moitié gais, moitié sérieux [...]. Comme tous les gens sincères, il ne se ménageait pas plus lui-même que les autres, et il fallait l’entendre faire sa confession et passer en revue ses contemporains : il savait graver d’un trait les choses dans sa mémoire. »

Pierre Savard

AJQ, Registre d’état civil, paroisse Notre-Dame, paroisse Sainte-Jeanne de Neuville.— Le Canadien (Québec), 11 oct. 1872.— L’Événement (Québec), 10 oct. 1872.— Journal de Québec, 10 oct. 1872.— Morning Chronicle (Québec), 10 oct. 1872.— Desjardins, Guide parlementaire, 152, 163, 178.— Chapais, Histoire du Canada, IV.— Cornell, Alignment of political groups, passim.— Drolet, Ville de Québec, II ; III.— Fernand Ouellet, Histoire de la Chambre de commerce de Québec (« Publ, du Centre de recherche de la faculté de commerce de l’université Laval, série : histoire économique », I, Québec, [1959]).— Narcisse Rosa, La construction des navires à Québec et ses environs ; grèves et naufrages (Québec, 1897), passim.

Bibliographie générale

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Pierre Savard, « DUBORD, HIPPOLYTE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/dubord_hippolyte_10F.html.

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Auteur de l'article:    Pierre Savard
Titre de l'article:    DUBORD, HIPPOLYTE
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
Date de consultation:    19 mars 2024