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Titre original :  The Popular science monthly, 1909. Source: https://archive.org/details/popularsciencemo74newy/page/48/mode/2up. Caption: From a crayon portrait at the Kew Gardens ; by permission of the Kew Garden authorities, through the Kindness of Mr. J. R. Drummond, grandson of Thomas.

Provenance : Lien

DRUMMOND, THOMAS, naturaliste, né vers 1790 dans le Perthshire, Écosse ; décédé en 1835, probablement en mars, à La Havane, Cuba.

Thomas Drummond s’intéressa peut-être à la botanique sous l’influence de son frère aîné James, qui dirigeait le jardin botanique de Cork en Irlande et figurait en 1810 parmi les membres associés de la Linnean Society de Londres. Il fit son apprentissage à la pépinière de Dog Hillock, près de Forfar, qui appartenait à l’ancien directeur du Royal Botanic Garden d’Édimbourg, George Don, et dont il fit l’acquisition à la mort du propriétaire, vers 1814. À l’époque, il distribuait des collections de mousses séchées d’origine écossaise, appelées Musci Scotici. Elles attirèrent l’attention de William Jackson Hooker, qui allait être nommé professeur royal de botanique à l’University of Glasgow en 1820 et qui intégra de précieuses indications fournies par Drummond dans Flora Scotica [...], publié à Londres l’année suivante.

Sur la recommandation de Hooker, Drummond fut choisi pour assister le naturaliste John Richardson* lors de la deuxième expédition que fit le capitaine John Franklin* dans l’Arctique. Arrivé à New York en mars 1825, le groupe passa par Albany, les chutes du Niagara et York (Toronto), traversa les lacs Huron et Supérieur pour se rendre au fort William (Thunder Bay, Ontario), puis s’arrêta à Cumberland House (Saskatchewan). Drummond avait herborisé tout au long du trajet et demeura à Cumberland House pour continuer de le faire pendant que Franklin repartait pour l’Arctique avec la plupart de ses hommes. À la fin d’août, Drummond se mit en route avec le convoi que la Hudson’s Bay Company envoyait chaque année au fleuve Columbia. Il l’accompagna jusqu’à « Upper House » (probablement Henry House, Alberta), sur l’Athabasca, tout en maintenant un horaire de travail serré : « Dès que les bateaux s’arrêtaient pour le déjeuner, je débarquais avec ma boîte en fer-blanc pour parcourir les bords de la rivière et faire de courtes excursions à l’intérieur des terres, tout en prenant bien soin [...] de rejoindre les bateaux [...] à leur campement de nuit. Après le souper, je me mettais à étendre les plantes ramassées pendant l’excursion de la journée, puis à changer et à sécher les feuilles de papier qui protégeaient celles que j’avais recueillies auparavant [...] jusqu’au départ des bateaux, à l’aube. Alors je m’embarquais et dormais jusqu’à l’heure du déjeuner, après quoi je retournais à terre et faisais comme la veille. »

Drummond laissa le convoi au milieu d’octobre 1825 et passa une grande partie de l’hiver au bord de la Baptiste, dans une hutte faite de branches d’épinette. Il était seul, sans livres, et vivait de sa chasse. Au printemps suivant, ayant rejoint le convoi annuel qui rentrait à York Factory (Manitoba), il fut surpris par une grosse ourse brune, accompagnée de ses petits, pendant qu’il recueillait des mousses près de Jasper House (Alberta). « Debout sur ses pattes de derrière, raconte-t-il, [... elle] s’avança en grognant [...] jusqu’à portée de mon fusil. Jugez de mon effroi [...] quand je découvris que mon fusil ne tirait pas ! Il avait plu le matin, et l’humidité avait gagné la poudre. » Par bonheur, l’arrivée de cavaliers du convoi fit fuir la bête. Par la suite, Drummond fit sonner sa boîte en fer-blanc pour éloigner les ours. Il herborisa au nord de Jasper House jusqu’en octobre 1826, puis traversa les Rocheuses avec le convoi du Columbia afin de déterminer les changements que l’altitude faisait subir à la végétation. Dès la fin de cette expédition, il revint sur ses pas pour hiverner à Edmonton House (Edmonton).

Au printemps de 1827, Drummond se mit en route pour Carlton House (près de Batoche, Saskatchewan). Le voyage fut très éprouvant : la neige était aveuglante et, « les chiens étant trop affaiblis par la faim », Drummond et ses compagnons durent « porter les bagages sur [leur] dos, sans rien avoir à manger pendant sept jours ». À Carlton House, il rencontra le botaniste David Douglas, qu’il connaissait probablement de longue date. Drummond avait une collection « digne d’un prince », rapporta Douglas. Il lui « montra gentiment, sans la moindre réserve, quelques-unes des plantes qu’il avait en sa possession, des oiseaux, des animaux, etc. », et le conduisit même à plusieurs habitats situés autour du fort. En juillet, Drummond partit avec le groupe de Franklin pour York Factory, dans la baie d’Hudson, où tous devaient s’embarquer pour l’Angleterre. Cependant, avant le départ, la barque dans laquelle il avait pris place avec certains de ses compagnons fut emportée par une tempête sur les eaux de la baie, à quelque 70 milles du rivage et faillit ne jamais revenir [V. David Douglas]. L’expédition de Franklin atteignit Portsmouth, en Angleterre, le 11 octobre 1827.

L’année suivante, Drummond devint conservateur du jardin botanique de Belfast, où il assembla des spécimens de mousses séchées provenant d’Amérique dans 50 herbiers (deux volumes chacun), auxquels il donna le titre de Musci Americani. Voyant le résultat de son travail, Hooker nota : « Nous ignorions qu’il se trouvait sur l’ensemble du territoire de l’Amérique du Nord autant de mousses que M. Drummond en a décelées dans une seule expédition. » En 1830, Drummond fut élu membre associé de la Linnean Society. De 1831 à 1834, il herborisa dans le sud des États-Unis, surtout dans la basse vallée du Mississippi, autour de La Nouvelle-Orléans et au Texas. Bien que gravement atteint du choléra, il envoya du Texas des centaines de nouveaux spécimens de plantes et d’oiseaux. En 1835, après une halte en Floride, il s’embarqua pour La Havane. Il y mourut quelques semaines plus tard, probablement de septicémie.

Homme au tempérament tranquille, Thomas Drummond était un naturaliste intrépide, travailleur et enthousiaste. Selon Richardson, il avait « une rapidité et une acuité de vision extrêmes, [... et] ne se laissait pas arrêter par un inconfort ou des difficultés qui auraient fléchi un esprit plus médiocre ». De son côté, Hooker affirmait qu’il en avait « fait suffisamment, par son zèle et ses recherches, pour s’assurer une réputation durable dans tout le monde des botanistes ». Les milliers de plantes herbacées que Drummond avait recueillies dans les Prairies et les Rocheuses formèrent, avec les collections de Douglas, de Richardson et d’Archibald Menzies*, la base de Flora Boreali-Americana [...] de Hooker, publié en deux volumes à Londres en 1840. Les 150 oiseaux, les 50 mammifères et les insectes de sa collection furent mentionnés par Richardson dans Fauna Boreali-Americana [...], ouvrage en quatre fascicules qui parut au même endroit entre 1829 et 1837. Enfin, le nom de Drummond a été donné à une douzaine d’espèces végétales (dont le Potentilla Drummondii des Rocheuses), à la mousse du genre Drummondia ainsi qu’à un mammifère, le rongeur Neotoma cinerea Drummondii, ainsi baptisé par Richardson.

Judith F. M. Hoeniger

Thomas Drummond décrivit le travail qu’il accomplit dans le cadre de l’expédition de sir John Franklin dans « Sketch of a journey to the Rocky Mountains and to the Columbia River in North America », Botanical Miscellany (Londres), 1 (1830) : 95–96, 178–219. William Jackson Hooker fit paraître une lettre que Drummond avait écrite le 26 avril 1826 alors qu’il était dans les Rocheuses, dans « Account of the expedition under Captain Franklin, and of the vegetation of North America, in extracts of letters from Dr Richardson, Mr Drummond, and Mr Douglas », Edinburgh Journal of Science, 6 (1827) : 110–113.

Un portrait de Drummond, peint par sir Daniel MacNee, se trouve à la bibliothèque des Royal Botanic Gardens (Londres) et a été reproduit dans l’ouvrage de A. M. Coats cité plus bas.

Royal Botanic Gardens (Londres), Director’s corr., Thomas Drummond, II ; XLIV ; LXI-LXIII.— W. J. Hooker, « Notice concerning Mr. Drummond’s collections made chiefly in the southern and western parts of the United States », Companion to the Botanical Magazine (Londres), 1 (1835) : 21–26, 39–49, 95–101, 170–177 ; 2 (1836) : 60–64 ; « Notice concerning Mr. Drummond’s collections, made in the southern and western parts of the United States », Journal of Botany (Londres), 1 (1834) : 50–60, 183–201 ; Obituary », Gardener’s Magazine, and Register of Rural and Domestic Improvment (Londres), nouv. sér., 1 (1835) : 608.— DNB. A. M. Coats, The guest for plants : a history of the horticultural explorers (Londres, 1969).— S. W. Geiser, Naturalists of the frontier (2e éd., Dallas, Texas, 1948), 55–78.— S. D. McKelvey, Botanical exploration of the Trans-Mississippi West, 1790–1850 (Jamaica Plain, Mass., 1955), 486–507.— S. W. Geiser, « Naturalists of the frontier, Thomas Drummond », Southwest Rev. (Dallas, Tex.), 15 (1930) : 478–512.

Bibliographie générale

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Judith F. M. Hoeniger, « DRUMMOND, THOMAS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/drummond_thomas_6F.html.

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Auteur de l'article:    Judith F. M. Hoeniger
Titre de l'article:    DRUMMOND, THOMAS
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1987
Année de la révision:    1987
Date de consultation:    19 mars 2024