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DAWSON, ARTHUR OSBORNE, industriel, philanthrope et prédicateur laïque, né le 28 mars 1864 à New Bandon, comté de Gloucester, Nouveau-Brunswick, fils de Richard Dawson et de Mary Lockhart ; le 30 juin 1893, il épousa à Toronto Mary Agnes Le Rossignol, et ils eurent deux fils et cinq filles ; décédé le 10 janvier 1940 dans la même ville et inhumé au cimetière Mont-Royal à Outremont (Montréal).
Le père d’Arthur Osborne Dawson, Richard, émigra avec sa famille dès sa petite enfance de Bandon, dans le comté de Cork (république d’Irlande), à New Bandon. Il exerça les fonctions de juge de paix et de meneur de l’Église méthodiste wesleyenne dans sa communauté. L’échec de plusieurs de ses entreprises commerciales contraste avec le remarquable succès en affaires de son fils Arthur Osborne.
Arthur Osborne fréquenta l’école primaire de New Bandon et l’école secondaire de Campbellton. Il souhaitait étudier la médecine comme ses frères aînés, mais la situation financière de la famille ne le permit pas. De 1878 à 1880, il fut apprenti auprès de William Murray, marchand de Bathurst qui approvisionnait les petits navires, puis travailla environ deux ans pour J. A. Windsor à New Mills. En décembre 1881, il s’installa à Montréal pour suivre un cours de cinq mois au Montreal Business College.
La famille, la chance, l’assiduité et la compétence de Dawson favorisèrent son succès subséquent comme entrepreneur. À Montréal, il prit pension sur l’avenue du Plateau, chez sa cousine Caroline Marriage et sa nièce Clara Dawson, pour 3 $ par semaine. Arrivé en ville avec seulement 80 $ en poche, il chercha immédiatement un emploi qu’il pourrait occuper tout en poursuivant ses études. Il trouva du travail chez J. Widmer Nelles and Brother, agent d’un fabricant pour des entreprises textiles européennes, où il fut tour à tour teneur de livres, caissier, expert en douanes et balayeur pour 25 $ par mois. En août 1883, la firme de fournitures en gros et de fabrication textile de David Morrice, la D. Morrice and Company (renommée peu après la D. Morrice, Sons and Company), embaucha Dawson comme commis subalterne, avec un salaire annuel de 500 $.
Optimiste, énergique et plein d’initiative, Dawson avait une taille moyenne, les yeux bleus, la peau claire et les cheveux blond pâle (avant de devenir chauve). En 1886, il acheta avec D. C. Firth, voyageur de commerce et ami de Campbellton, deux terrains à bâtir (lots 86 et 88) sur l’avenue Park ; sur chacun, ils construisirent un immeuble locatif en pierre à deux étages et comprenant quatre chambres. Dawson et ses parents – partis de Floride pour s’installer à Montréal après l’échec d’une entreprise commerciale – logeaient, comme Firth, au no 88 ; ils louaient l’autre unité 300 $ par an. Dawson finança ce projet avec des prêts de trois ans de membres de sa famille, à 6 % d’intérêt, et des prêts bancaires à court terme. En 1890, il possédait toute la propriété, alors estimée à 8 000 $. Il continua d’investir et de prêter de l’argent, et d’en emprunter à sa famille pour acheter des actions ordinaires dans la D. Morrice, Sons and Company, la Compagnie du chemin de fer canadien du Pacifique et la Banque d’épargne de la cité et du district de Montréal, notamment. En 1900, la plus grande partie des 8 868 $ de passifs de Dawson étaient détenus par des membres de sa famille et couverts, sauf pour 1 000 $, par ses actifs. Ses achats subséquents de maisons sur les avenues Argyle (1900), Bellevue (1912) et Roslyn (1915), à Westmount, et d’une autre sur l’avenue Marlowe (1920), à Montréal, bonifièrent son parc locatif et ses revenus, tout comme son poulailler, dont il vendait les œufs et grâce auquel il approvisionnait sa famille nombreuse.
Tandis que Dawson tirait profit de ses investissements immobiliers, son employeur, la D. Morrice, Sons and Company, bénéficiait amplement de la généreuse protection tarifaire offerte à l’industrie textile en vertu de la Politique nationale. Afin de monopoliser le marché, Morrice se joignit, dans les années 1890, au « roi du coton » du Canada, Andrew Frederick Gault*, pour fusionner leurs diverses usines textiles. Ils constituèrent ainsi la Dominion Cotton Mills Company Limited, spécialisée dans le coton non teint, et la Canadian Colored Cotton Mills Company Limited, qui produisait des textiles teints. La D. Morrice, Sons and Company devint la seule distributrice de ces entreprises ; en 1903, elle revendiquait déjà le titre de première grossiste et exportatrice de tissus et d’articles de mercerie au Canada, et disposait d’un vaste marché international.
La carrière de Dawson, gestionnaire ambitieux et imaginatif, progressa au rythme des succès de l’industrie et de son employeur. En 1907, Morrice le plaça au conseil d’administration de la Canadian Colored Cotton Mills Company Limited. Son mandat consistait à réorganiser ses cinq filatures de coton – une à Milltown (St Stephen-Milltown), au Nouveau-Brunswick, trois à Cornwall, en Ontario, et une à Hamilton – et à coordonner leur production afin de l’aligner plus étroitement sur la mission commerciale de la D. Morrice, Sons and Company, qui, après 1898, comprenait l’approvisionnement de détaillants. En 1910, la Canadian Colored Cotton Mills Company Limited fit l’acquisition de la grande filature de coton, concurrentielle et souvent ingérable, d’Alexander Gibson*, à Marysville (Fredericton), ainsi que de la Mount Royal Spinning Company Limited. L’entreprise élargie reconstitua son capital de 5 000 000 $ à 8 000 000 $, et on la renomma la Canadian Cottons Limited. Dawson devint directeur général et, en janvier 1915, vice-président de la firme (qui absorba peu après la D. Morrice, Sons and Company), poste qu’il conserva jusqu’à son accession à la présidence en 1927. Sous sa direction, la Canadian Cottons Limited était la plus grosse productrice et grossiste de tissus teints en vrac au Canada.
En 1911, Morrice nomma Dawson président de la Belding, Paul, and Corticelli Silk Company Limited, dont le siège se situait à Montréal, en le mandatant de réaliser la fusion de son Oriental Silk Company Limited à Montréal, de sa Corticelli Silk Company à Saint-Jean (Saint-Jean-sur-Richelieu) et de la Cascade Narrow Fabric Company Limited à Coaticook. En plus de ses manufactures, la nouvelle entité possédait des entrepôts et des bureaux auxiliaires à Toronto, à Winnipeg et à Vancouver. En 1935, la Belding, Paul, and Corticelli Silk Company Limited était devenue la plus grande productrice de soie au Canada, et Dawson figurait parmi ses principaux actionnaires.
En 1919, fort de son expérience dans les fusions d’entreprise, Dawson accéda à la présidence de la Canadian Woollens Limited à Peterborough, en Ontario, qui acquit l’Auburn Woollen Mills et la Bonner Worth Company Limited dans cette ville, de même que la Standard Woollen Mills à Toronto. En 1928, il contrôlait la fabrication de lainages du pays, ayant fusionné la Canadian Woollens Limited avec la R. Forbes Company Limited à Hespeler (Cambridge), la Milton Spinners Limited, l’Otonabee Mills Limited à Peterborough et l’Orillia Worsted Company pour fonder la Dominion Woollens and Worsteds Limited, la plus importante productrice dans son genre au Canada.
La réussite entrepreneuriale de Dawson déboucha sur un certain nombre de présidences et de postes d’administrateur. En 1915, on le nomma président de l’Interprovincial Brick Company en Ontario et de la Manitoba Land and Timber Company Limited. Quatre ans plus tard, il devint vice-président de la Gowlland Optical Company Limited à Montréal. En 1923, il se joignit aux conseils d’administration de la Crown Trust Company et de la Banque Molson et, en 1929, à celui de la Banque de Montréal. Il siégea aussi à titre de membre aux conseils de la Cornwall and York Cotton Mills Limited, de l’Anglin Norcross Limited à Montréal, de la Royal Trust Company et de compagnies d’assurances, notamment à Boston et à Providence, dans le Rhode Island.
Les bureaux et les chambres de commerce intéressaient Dawson plus que toute autre association d’affaires. Élu en 1922 au conseil du Bureau de commerce de Montréal, il en devint président en 1925, et utilisa sa position pour insister sur la création d’une chambre de commerce nationale. Fondée en 1925, la Chambre de commerce du Canada établit son siège social à Montréal et, deux ans après, lança sa revue officielle, Commerce of the Nation (renommée Canadian Business en 1933). Élu président du conseil national de la chambre en 1931, Dawson en fut nommé directeur général trois ans plus tard. Conservateur militant, il devint un ardent défenseur des entreprises canadiennes en difficulté.
Comme Gault et Morrice, Dawson était un homme d’Église engagé et un prédicateur laïque officiellement autorisé à prêcher. Depuis son arrivée à Montréal, il appartenait à l’église méthodiste St James Street. La décision de la congrégation, en 1887, de remplacer son église de la rue Saint-Jacques Ouest (connue en anglais sous le nom de la Great St James Street) par un nouvel édifice sur la rue Sainte-Catherine, décrit dans The book of Montreal […] ([Montréal, 1903]) comme l’« une des plus belles églises du continent », laissa cette communauté socialement mixte avec un déficit budgétaire persistant, auquel Dawson tenta de remédier par l’exemple, l’influence et la sagacité. Il sollicita la contribution des membres fortunés de la congrégation et donna plus ou moins 2 500 $ chaque année à son fonds d’administration. Il enseigna à l’école du dimanche, prêcha à l’église missionnaire, et occupa les postes de conseiller, d’administrateur, de trésorier, de commissaire archiviste et de secrétaire du conseil de gestion. Au cours de ses visites aux filatures de la Canadian Cottons Limited à Cornwall, Dawson prêcha à l’église unie St Paul, à laquelle il envoyait 1 000 $ annuellement pour son entretien, et prononça occasionnellement des conférences à l’école secondaire locale. À la fondation de la Quebec Prohibition Federation en 1923, on choisit Dawson pour la présider. Signataire de l’union des Églises [V. Clarence Dunlop Mackinnon ; Ephraim Scott] en 1925, il représenta la congrégation au conseil général de l’Église méthodiste du Canada et au conseil général de l’Église unie du Canada qui lui succéda. En 1926, son projet de louer l’espace entourant l’église unie St James à des magasins et de faire pression sur les hommes politiques de la ville pour l’implantation d’un impôt avantageux sur ces propriétés suscita la controverse. Huit ans après la mort de Dawson, l’église nommerait son vaste auditorium en son honneur.
Dawson rencontra sa future femme, Mary Agnes Le Rossignol, à cette même église. Le beau-père de cette dernière, le réputé révérend James Henderson, servit deux fois en qualité de ministre de la congrégation et maria le couple à Toronto en 1893. Artiste amateur accomplie et passionnée de jardinage, Mary Agnes fit de plus partie de la première génération de femmes à fréquenter la McGill University [V. Donald Alexander Smith*]. Elle ne militait toutefois pas activement pour l’Église, préférant l’Association des arts de Montréal et les cercles féminins. Deux de leurs sept enfants ne parvinrent pas à l’âge adulte : un fils mourut d’une pneumonie et une fille de la polio.
Dawson participait aussi très activement et généreusement à la vie de sa communauté. Membre du conseil d’administration de la Young Men’s Christian Association de Montréal, il accéda à sa présidence en 1920. Six ans plus tard, il aida à la fondation du Sir George Williams College (ancêtre de l’université Concordia) et devint membre de son conseil. Il siégea au conseil du Stanstead Wesleyan College, dans les Cantons-de-l’Est, et présida le conseil du Montreal Technical Institute. De plus, Dawson fit partie du conseil du Wesleyan Theological College de Montréal et présida celui de son successeur, le United Theological College, auquel il donnait 1 000 $ annuellement. Il fit d’importantes contributions à la University of Mount Allison College de l’Église unie et à la University of New Brunswick, où, en 1926, il prononça l’allocution de remise des diplômes et reçut un doctorat honorifique en droit.
Dawson pratiquait une forme paternelle et volontaire de charité chrétienne. Administrateur et président du conseil de la mission Bon Accueil, il sollicitait des dons pour la Financial Federation of the Montreal Council of Social Agencies et contribuait régulièrement à divers organismes : hôpitaux de la ville, Lord’s Day Alliance, Armée du salut, Croix-Rouge et collège Frontière [V. Alfred Fitzpatrick], par exemple. Il fournit à son fils médecin une maison cossue à Westmount et une autre au lac Manitou, près de Sainte-Agathe-des-Monts, à la condition qu’il aide toujours ceux qui ne pouvaient pas se payer de soins médicaux. En plus de son dévouement inlassable aux causes charitables, il était le centre d’un réseau familial étendu, et procurait emplois, contrats, hospitalité et assistance financière.
La durée et le coût humain de la grande dépression remirent en cause le monde social, économique et politique de Dawson. En 1930, sa décision controversée, pour faire face à la baisse des profits, de fermer les filatures de la Canadian Cottons Limited à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick, et de concentrer la production à Marysville suscita la colère des travailleurs et des commentaires négatifs sur la généreuse protection douanière dont bénéficiait l’industrie textile. D’autres facteurs ajoutèrent à son découragement : la critique grandissante de son parti politique envers le capitalisme, la commission royale d’enquête sur les écarts de prix dirigée par Henry Herbert Stevens* en 1934–1935 et le New Deal du gouvernement de Richard Bedford Bennett* en 1935, qui promettait plus d’intervention et de réglementation gouvernementales. Compte tenu du moment de son annonce, le New Deal de Bennett apparut comme un rejet public du discours intitulé « What’s wrong with business », prononcé par Dawson devant la Chamber of Commerce of the United States à son congrès annuel, à Washington, en avril 1935. Dans son allocution, Dawson condamnait l’excès d’intervention gouvernementale, d’impôts et de dépenses, et prévenait les Canadiens de ne pas imiter les expériences bureaucratiques ratées d’autres pays et les plans de « professeurs rouges [communistes] et roses [de gauche] ». La solution à la dépression, selon lui, résidait dans « l’intelligence et le travail ardu ». Le retour au pouvoir du libéral William Lyon Mackenzie King* en 1935 représenta pour lui une perte d’influence politique et une menace à la protection dont jouissait l’industrie textile. La commission royale des relations entre le dominion et les provinces de King [V. Newton Wesley Rowell* ; Joseph Sirois*] apaisa légèrement les craintes de Dawson, qui y vit une occasion, pour les chambres de commerce, de remodeler l’avenir du Canada, d’éviter l’inflation et de fournir un nouveau plan d’affaires au gouvernement.
Entre-temps, une crise immédiate et personnelle menaçait la réputation de Dawson comme homme d’affaires, homme d’Église et citoyen. La fermeture temporaire, par sir Charles Blair Gordon, de l’usine de la Dominion Textile Company Limited à Sherbrooke, au Québec, en janvier 1936 – protestation peu judicieuse et inopportune contre l’abaissement par le gouvernement des tarifs sur les textiles japonais –, condamna 400 travailleurs aux secours municipaux et relança le mouvement syndical, très critique de l’incapacité de l’industrie à offrir des salaires et des conditions de travail raisonnables. Le gouvernement répondit au bluff de Gordon en engageant William Ferdinand Alphonse Turgeon* pour mener une enquête. Au terme de 135 jours de rencontres d’un bout à l’autre du Canada, à partir de mars 1936, la commission royale d’enquête sur l’industrie textile rejeta les plaintes de cette dernière. Elle rendit plutôt compte de faibles salaires, de mauvaises conditions de travail et d’une hostilité envers les syndicats. Elle mit également en évidence l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes, et entre les travailleurs en Ontario et au Québec, et révéla une évasion fiscale qui semblait dépouiller le trésor fédéral d’une somme d’environ deux millions de dollars. On nomma et poursuivit en justice sept entreprises, dont la Canadian Cottons Limited. La moralité des responsables et la sanction à leur infliger firent l’objet de nombreux débats dans la presse. Lorsque Dawson comparut devant la commission, en juin, sa famille quitta la ville, craignant une issue défavorable. Interrogé de près par l’avocat de la commission sur le calcul des dépenses en capital aux fins de la taxe d’accise de ses entreprises, Dawson bénéficia de la défense compétente d’Aimé-Sydney Bruneau, son gendre, qui utilisa ses talents mathématiques et juridiques pour contrer les arguments de l’avocat et éviter d’autres litiges. Ébranlé, Dawson souffrit peut-être d’une crise cardiaque pendant la procédure judiciaire.
De plus en plus accablé et distrait par les problèmes qu’il devait affronter, Dawson ne se remit apparemment jamais du procès. En 1937, des grèves à la Dominion Woollens de Peterborough et à la Canadian Cottons de Cornwall, concernant la reconnaissance syndicale et les salaires, monopolisèrent toute son attention et nécessitèrent l’intervention du gouvernement de l’Ontario. Les multiples pressions sur sa santé, son temps et ses ressources matérielles le forcèrent à gérer de près ses dons de bienfaisance et à limiter son engagement dans le service public. Néanmoins, il maintint un horaire extrêmement chargé de discours, de correspondance et de voyages pour prendre part à des réunions de conseil d’administration d’un bout à l’autre du continent et ailleurs dans le monde. À l’été de 1939, il participa notamment à une tournée européenne de six semaines, à titre de membre d’une délégation canadienne, au congrès de la Chambre de commerce internationale, tenu à Copenhague. Pour un homme de 75 ans, cela constituait une routine somme toute éprouvante.
Profondément préoccupé par l’arrivée de la guerre, Dawson s’inquiétait aussi de la menace régionale, linguistique et religieuse pour le « canadianisme » que représentaient selon lui des hommes politiques tels William Aberhart* et Maurice Le Noblet Duplessis*. Craignant leur possible alliance pour démanteler le pays, Dawson réclama une vision nationale et une compréhension nouvelles, ainsi que des compromis, afin de réaliser ce qu’il considérait comme les rêves des Pères de la Confédération. Une santé déclinante, les voyages, le travail et les soucis laissaient peu de temps à Dawson pour pratiquer ses activités récréatives favorites – la pêche, le tennis, le golf, la natation et la navigation de plaisance – ou pour diriger efficacement ses affaires.
En 1935, un groupe mécontent de détenteurs d’obligations de la Dominion Woollens and Worsteds Limited convainquirent la Banque de Montréal de commander un rapport critique sur la performance et la gestion de l’entreprise, ainsi que sur son directeur. Les informations que Dawson reçut juste avant sa mort furent encore plus troublantes : Edward Carey Fox, homme d’affaires prospère de Toronto, avait acheté 4 000 actions de la Canadian Cottons Limited à prix d’aubaine et possédait maintenant 9 000 actions, soit le tiers des actions de l’entreprise (Dawson n’en détenait que 1 700), dont il planifiait la restructuration.
Le 10 janvier 1940, on trouva Arthur Osborne Dawson sans vie, victime d’une crise cardiaque, dans un train arrivant à Toronto de Boston, où il avait assisté à une réunion de conseil d’administration. Comme il le souhaitait, il avait travaillé jusqu’à la fin. Sa succession, qui s’élevait à 566 562 $, mit largement à l’abri du besoin sa femme et leurs cinq enfants survivants. Elle comprenait sa vaste résidence principale (33 200 $), mais pas les actifs distribués à sa famille avant sa disparition, ni sa pension annuelle de la Canadian Cottons Limited (10 000 $) dont hérita Mary Agnes. La presse déplora la perte d’un homme d’Église dévoué, généreux philanthrope, « bon Canadien » et « formidable gestionnaire ». Percy Laurin, président de la section de Cornwall de la Cotton Workers’ Union, le décrivit comme un « bon ami » des « gens de la filature ». Il n’y avait aucune place libre à ses funérailles à l’église St James de Montréal. Sept ministres du culte, dont le modérateur de l’Église unie du Canada, les célébrèrent, et huit éminents gentilshommes lurent des panégyriques à l’assemblée d’amis et de représentants d’établissements scolaires et d’organismes civiques et charitables. Pendant que le cortège funèbre avançait le long du chemin de la Côte-des-Neiges, un salut naval attesta l’importance publique de Dawson.
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Carman Miller, « DAWSON, ARTHUR OSBORNE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/dawson_arthur_osborne_16F.html.
Permalien: | https://www.biographi.ca/fr/bio/dawson_arthur_osborne_16F.html |
Auteur de l'article: | Carman Miller |
Titre de l'article: | DAWSON, ARTHUR OSBORNE |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 2023 |
Année de la révision: | 2023 |
Date de consultation: | 20 déc. 2024 |