DAVISON, EDWARD DORAN, homme d’affaires et homme politique, né le 10 juin 1819 à Mill Village, comté de Queens, Nouvelle-Écosse, fils de Samuel Davison et d’Eleanor Doran ; le 18 septembre 1839, il épousa dans le comté de Queens sa cousine Desiah Mack (décédée en 1886), et ils eurent dix enfants, puis le 5 janvier 1887, à Halifax, Martha Hopkins Campbell ; décédé le 21 février 1894 à Bridgewater, Nouvelle-Écosse.

Seul fils survivant de la famille, Edward Doran Davison perdit ses parents avant d’avoir atteint l’âge de 12 ans. De la famille de sa mère, il hérita d’une entreprise engagée à la fois dans l’exploitation agricole, la pêche et l’exploitation forestière. Sa tante, Catherine Doran, se chargea de cette affaire et lui enseigna les rudiments de la gestion. À 18 ans, Davison prit la relève : il possédait une scierie, au moins 580 acres de terre arable et de forêt, et des droits de pêche. Amant de la vie au grand air, il se passionnait pour l’exploitation forestière. Travailleur infatigable, d’un esprit technique et inventif, il avait construit dès 1845 l’une des premières scieries à vapeur de la Nouvelle-Écosse, et ses affaires marchaient bien.

En 1855, Davison fut élu député libéral de la circonscription de Queens à l’Assemblée de la Nouvelle-Écosse. Il écrira plus tard à ce propos : « Je préférais [William Young*] à [Joseph Howe*] comme leader, et le soutenir contre le chef de l’opposition [James William Johnston*] m’a coûté beaucoup d’argent. » Davison fut toutefois défait quatre ans plus tard, et ce n’est qu’à l’extérieur de la chambre qu’il put manifester son opposition à la Confédération.

En 1865, les propriétés de Davison dans le réseau hydrographique de la Medway s’étendaient sur 10 000 acres, mais l’incendie de 1849 avait détruit la plupart des boisés. Davison s’associa à ses trois fils et, avec eux, se lança dans une nouvelle entreprise à Bridgewater, à la limite des eaux de marée de la rivière La Have. Les entrepreneurs forestiers de la rivière La Have avaient exploré les terres en amont, mais avaient conclu qu’ils ne pouvaient maîtriser la rivière elle-même. La débâcle avait gravement endommagé leurs estacades et leurs moulins à scier, et ils étaient prêts à abandonner. Pour contenir la glace, la E. D. Davison and Sons, formée en 1865, entreprit de construire de nouvelles digues et de consolider les estacades. Elle réussit là où d’autres avaient échoué.

La crise économique de 1873 força plusieurs entrepreneurs forestiers de la rivière La Have à fermer leur exploitation, et au cours des 13 années qui suivirent les Davison purent acquérir les domaines de tous leurs rivaux. Auparavant, au début des années 1870, ils avaient agrandi leur territoire sur les rivières Medway et Nictaux, en achetant aux exploitants des États-Unis et du Nouveau-Brunswick de vastes étendues que ceux-ci estimaient peu rentables en 1871. L’acquisition en 1888 des avoirs fonciers de trois autres propriétaires étendit encore leur domaine sur la Medway et la Nictaux.

Dès les années 1880, la E. D. Davison and Sons était devenue la plus grande exploitation forestière de la Nouvelle-Écosse, et son territoire couvrait 200 000 acres. La compagnie employait 350 hommes et 50 équipes de bœufs qui approvisionnaient et faisaient fonctionner cinq scieries, dont trois pouvaient couper jusqu’à 250 000 pieds par jour. La production annuelle s’élevait en moyenne à 12 millions de pieds-planches et rapportait environ 120 000 $. Pendant nombre d’années, la société Davison exporta la plupart de ses produits vers l’Argentine, mais elle fit également commerce avec les Açores, Madère et les Antilles et, finalement, avec la plupart des pays de la côte Atlantique.

En évoquant le passé, Edward Doran Davison put écrire dans son journal en 1891 : « Dans ma famille, j’ai connu le bonheur du début jusqu’à maintenant, et jamais je n’ai souhaité de jours meilleurs [...] Aujourd’hui, à 72 ans, je profite du bon temps que me procure ma première passion, l’exploitation forestière dans tous ses aspects, de l’abattage à l’exportation, et des autres défis que je me suis donnés pour le simple plaisir de la chose. » Après sa mort, survenue en 1894, les gens de son entourage louèrent ses nombreux gestes charitables.

Catherine Pross

PANS, MG 1, 254–255 ; MG 3, 70–109.— Joseph Howe, « Letters relating to confederation written by Joseph Howe to Edward Doran Davison, former M.L.A. for Queens County », PANS, Board of Trustees, Report (Halifax), 1965 : 20–22.— J. E. Defebaugh, History of the lumber industry of America (2 vol., Chicago, 1906–1907), 1 : 249.— B. R. Robertson, Sawpower : making lumber in the sawmills of Nova Scotia (Halifax, 1986).— J. B. Tanner, « The rise of entrepreneurship in the Bridgewater-La Have region : the Davison legacy, 18651894 » (thèse de m.a., Dalhousie Univ., Halifax, 1986).— Halifax Daily Echo, 3 juill. 1903.— R. S. Johnson, « A nostalgic look at an old lumber company », Atlantic Advocate (Fredericton), 68 (19771978), no 11 : 67–75.

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Catherine Pross, « DAVISON, EDWARD DORAN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/davison_edward_doran_12F.html.

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Auteur de l'article:    Catherine Pross
Titre de l'article:    DAVISON, EDWARD DORAN
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
Année de la révision:    1990
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