BRAS-DE-FER DE CHATEAUFORT, MARC-ANTOINE, chevalier de Malte, commandant intérimaire de la Nouvelle-France de décembre 1635 à juin 1636, commandant de Trois-Rivières de 1636 à 1638.
Arrivé à Québec en 1634 ou en 1635, Chateaufort avait été désigné par la Compagnie des Cent-Associés pour assumer le commandement, advenant le décès de Champlain. Ses lettres de provision avaient été confiées au jésuite Paul Le Jeune qui avait mission de « les produire en temps & lieu », ce qu’il fit tout de suite après les funérailles de Champlain : les lettres « furent ouvertes, & leues à l’heure mesme en presence du Peuple assemblé en l’Église ». Champlain avait exercé les fonctions de gouverneur, mais sans en porter le titre : en 1628, dans une lettre qu’il lui écrit, le roi l’appelle « commendant en la Nouvelle-France en l’absence » du cardinal de Richelieu ; c’est pourquoi Chateaufort s’intitule « lieutenant général en toute l’étendue du fleuve Saint-Laurent en La Nouvelle-France pour Monseigneur le Cardinal, Duc de Richelieu ».
Le 11 juin 1636, Huault de Montmagny débarque à Québec. La Compagnie des Cent-Associés l’avait désigné, en janvier 1636 (avant qu’on sût en France la mort de Champlain), pour commander la Nouvelle-France. Chateaufort lui remet les clefs du fort Saint-Louis et, peu après, se rend à Trois-Rivières exercer les fonctions de commandant (le titre de gouverneur n’existant pas encore officiellement). Les registres de cette ville en font mention pour la première fois le 28 août 1636, mais la Relation de 1637 nous autorise à croire que Chateaufort y était depuis quelque temps déjà. On ignore s’il succédait à Laviolette, qui se trouvait à Trois-Rivières au moins jusqu’au 17 avril 1636, ou au chevalier Bréhaut Delisle.
De l’administration de Chateaufort à Trois-Rivières, on sait peu de choses : en juillet 1637, il arrête les Abénaquis auxquels il reproche de faire la traite à Trois-Rivières malgré la défense de Montmagny, fait visiter leurs bagages sans y trouver de castor et leur confisque trois arquebuses ; il aide les Jésuites à recruter de jeunes Hurons pour leur séminaire ; il sert de parrain à de jeunes sauvages ; le 5 septembre, le père Le Jeune, qui est de passage à Trois-Rivières, le trouve bien malade et lui porte la communion. Les registres trifluviens mentionnent Chateaufort pour la dernière fois le 6 février 1638, mais, contrairement à ce qu’on a écrit, Chateaufort reste à Trois-Rivières quelques mois encore, puisque, le 31 août de la même année, il assiste avec Montmagny à la prise de possession par Jean Godefroy de la seigneurie de Lintot. On ignore ce que devient ensuite Chateaufort.
JR (Thwaites), VIII : 218, 308 ; IX : 208 ; XI : 82, 126–128, 130, 241 ; XII : 40–42, 110, 188, 236.— P.-G. Roy, Inv. concessions, I : 31s., 152 ; La Ville de Québec, I : 135s. (comprenant fac-sim de signature).— BRH, IX (1903) : 186s.— Sulte, Mélanges historiques (Malchelosse), XIV : 63s.
Marcel Trudel, « BRAS-DE-FER DE CHATEAUFORT, MARC-ANTOINE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 21 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/bras_de_fer_de_chateaufort_marc_antoine_1F.html.
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Auteur de l'article: | Marcel Trudel |
Titre de l'article: | BRAS-DE-FER DE CHATEAUFORT, MARC-ANTOINE |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1966 |
Année de la révision: | 1986 |
Date de consultation: | 21 nov. 2024 |