BOYS, HENRY, chirurgien, administrateur d’université et fonctionnaire, né le 8 novembre 1775, probablement à Sandwich, comté de Kent, Angleterre, fils de William Boys, chirurgien et topographe éminent, et de Jane Fuller ; il épousa Maria da Purïfecacao Alves de Lisbonne, Portugal, de qui il eut dix enfants ; décédé le 23 avril 1868 à Barrie, Ontario.
Henry Boys reçut le grade de docteur en médecine de l’University of Aberdeen en 1805 et il devint par la suite membre du Royal College of Surgeons de Londres. Pendant 30 ans, il servit dans les bureaux de santé de l’armée britannique et de la marine et il occupa aussi le poste d’officier payeur général des forces armées. Pendant toute la guerre d’Espagne, il fut assistant de son frère, sous-payeur général dans l’armée du duc de Wellington.
Les obligations d’une grande famille obligèrent Boys à capitaliser sa demi-solde en 1833 et à émigrer à Whitby dans le Haut-Canada, où, en plus d’obtenir l’autorisation de pratiquer la médecine, il devint coroner, percepteur des douanes et juge de la Cour des requêtes. Pendant la rébellion de 1837–1838, il exerça les fonctions de médecin dans les forces loyalistes.
Le 11 juillet 1839, le colonel Joseph Wells*, homme d’une honnêteté incontestée mais peu doué pour la comptabilité, fut démis de ses fonctions comme trésorier et registraire de l’University of King’s College de Toronto, pour avoir désespérément mal administré les affaires financières. Le lieutenant-gouverneur George Arthur*, à qui lord Fitzroy Somerset, secrétaire militaire des Horse Guards, avait demandé de trouver du travail à Boys, usa de sa prérogative comme chancelier de l’université et nomma Henry Boys pour combler le poste vacant. Le conseil de King’s College accepta la nomination de Boys comme trésorier et registraire, à compter du 27 juillet 1839.
Boys ne considéra pas son nouvel emploi comme une sinécure et il travailla assidûment pour mettre de l’ordre dans les affaires financières de King’s College. Son bureau dut traiter des reçus représentant plus de £15 000 annuellement et tenir note des quelque 1 800 comptes séparés de l’université. Boys et ses assistants entretinrent une correspondance considérable, rédigèrent des actes et tinrent un registre des délibérations du conseil de King’s College. Il fut tellement préoccupé par ces travaux et par d’autres affaires courantes qu’il n’eut pas le temps d’effectuer la réforme, pourtant si nécessaire, du système défectueux de comptabilité institué par Wells. Ces occupations quotidiennes l’empêchèrent aussi de se rendre compte de la portée véritable des activités de certains commis qui, outre leurs petites spéculations sur les terrains de l’université – dont il avait eu vent – s’étaient servi subrepticement de leur titre pour menacer, dans leur propre intérêt, les créanciers de King’s College qui possédaient des terrains de grande valeur.
Lorsqu’en 1845 on eut des preuves des irrégularités concernant les transactions de terrains appartenant à l’université, William Charles Gwynne*, professeur d’anatomie et de physiologie et membre du conseil de King’s College, se fit l’instigateur d’une enquête approfondie sur l’état du bureau de la trésorerie. Loin de trouver Boys malhonnête ou incompétent, la commission d’enquête fit mention de son intégrité et de « l’attention soutenue qu’il portait à son travail [...], de la preuve tangible fournie par la façon dont ses livres étaient tenus, de sa précision et de sa connaissance des affaires ». Boys fut également disculpé de toute accusation de mauvaise administration par les membres de la commission, dont faisait partie Robert Easton Burns, nommés en 1848 pour faire enquête sur l’état des affaires de l’université et de l’Upper Canada College.
Les efforts du parti réformiste visant à séculariser l’université avaient projeté King’s College sur la scène politique. En 1850, Boys, âgé de 75 ans, avait déjà décidé de donner sa démission. Il craignait pour « la stabilité de son poste, à cause des sentiments politiques puissants qui prévalaient au sujet de l’université ». Il trouvait aussi le travail trop onéreux pour son âge et la rémunération insuffisante pour subvenir aux besoins de sa femme et des sept enfants à sa charge. Le 17 octobre 1850, quelque neuf mois après l’entrée en vigueur de la loi créant l’University of Toronto, il présenta sa démission comme trésorier. Après une vérification de ses comptes, on accepta sa démission, et, en décembre, le conseil de l’université lui vota une généreuse pension de retraite de £750.
Henry Boys passa le reste de sa vie à Barrie, où lui-même et sa famille étaient allés s’installer avec le plus vieux de ses fils encore vivants. Boys y mit ses services professionnels à la disposition des pauvres et poursuivit ses études entomologiques. Il fut nommé membre de la Linnean Society et fit don de sa collection entomologique à l’University of Toronto. Il mourut le 23 avril 1868.
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D. W. Rudkin, « BOYS, HENRY », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 27 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/boys_henry_9F.html.
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Auteur de l'article: | D. W. Rudkin |
Titre de l'article: | BOYS, HENRY |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1977 |
Année de la révision: | 1977 |
Date de consultation: | 27 déc. 2024 |