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BOYLE, sir CHARLES CAVENDISH, gouverneur de Terre-Neuve, né le 29 mai 1849 à Bridgetown, Barbade, second des deux fils du capitaine Cavendish Spencer Boyle et de Rose Susan Alexander ; le 9 juillet 1914, il épousa à Brighton, Angleterre, Louise Judith Sassoon (décédée en 1964), et ils n’eurent pas d’enfants ; décédé le 17 septembre 1916 à Londres.
Après des études à la Charterhouse de Londres, Charles Cavendish Boyle acquit une formation en droit, puis entra au service des colonies. Il fut d’abord affecté en 1879 à la Dominique, en qualité de magistrat rémunéré. En 1882, il fut nommé secrétaire de la colonie des Bermudes ; on lui confia le même poste en 1885 à Gibraltar, puis en 1894 en Guyane britannique. En 1901, sir Cavendish – il avait été créé chevalier commandeur de l’ordre de Saint-Michel et Saint-Georges quatre ans plus tôt – fut promu gouverneur de Terre-Neuve.
Boyle se révéla un gouverneur actif, populaire et sociable. Selon le rédacteur en chef Alexander A. Parsons*, ses réceptions étaient « attrayantes, charmantes et agréables ». Les Terre-Neuviens se souviendraient de lui longtemps après son départ, et ce, pour deux raisons. D’abord, il remit en 1904 un trophée d’argent à la St John’s Hockey Association, – la coupe Boyle Challenge ; ce trophée fut décerné jusqu’en 1971. Ensuite, l’ode intitulée Newfoundland, composée par lui en 1902, connut un succès immédiat et, mise en musique par son condisciple sir Charles Hubert Hastings Parry, devint par la suite l’hymne national de Terre-Neuve. On chante encore cet hymne aujourd’hui. Ces initiatives de Boyle, tout comme son appui à des organisations comme les brigades de jeunes garçons et la Royal Naval Reserve, montrent qu’il s’intéressait sincèrement aux affaires de la colonie et y participait.
Dans l’ensemble, Boyle entretenait des rapports cordiaux avec le premier ministre, sir Robert Bond*. Bien que, objectivement, il ait trouvé le caractère de Bond difficile, le fait que tous deux étaient célibataires contribua, semble-t-il, à créer entre eux une amitié qui allait avoir de l’importance sur le plan diplomatique et politique. De toute évidence, Boyle joua un rôle positif dans les premières phases des négociations entre le gouvernement de Terre-Neuve et le groupe Harmsworth, qui allaient déboucher sur la construction d’une vaste usine de papier journal à Grand Falls. Surtout, ce fut en grande partie grâce à lui que Bond accepta en 1904 la version préliminaire des clauses de l’Entente cordiale qui avaient trait à Terre-Neuve. Boyle rapporta que Bond lui avait « fait exposer si longuement les avantages de l’entente [qu’il en avait] eu la voix enrouée », après quoi, comprenant la vanité de Bond, il s’était chargé de faire adopter l’entente par le Conseil exécutif en en laissant le mérite au premier ministre. Boyle a peut-être exagéré son propre rôle dans cette affaire, mais, à n’en pas douter, un gouverneur qui n’aurait inspiré ni confiance ni affection à Bond aurait eu bien du mal à faire accepter un accord qui, tout en limitant beaucoup les droits de pêche côtière de la France, n’était pas aussi radical que le souhaitaient beaucoup de Terre-Neuviens. Dans ce cas, comme à l’occasion de la grève des chasseurs de phoque en 1902 [V. Simeon Kelloway*], le doigté de Boyle fut très utile. En outre, à compter de décembre 1901, il avait soutenu les travaux de Guglielmo Marconi*, qui tentait d’établir une liaison par télégraphie sans fil entre Terre-Neuve et l’Angleterre.
En raison de ses états de service dans d’autres colonies de la couronne, sir Charles Cavendish Boyle s’impatientait parfois devant les limites imposées au gouverneur d’une colonie dotée d’un gouvernement responsable. Néanmoins, le ministère des Colonies lui fut reconnaissant, et pour cause, d’avoir remplison mandat de manière si constructive. Promu gouverneur de l’île Maurice en 1904, Boyle resta dans cette colonie jusqu’à sa retraite en 1911.
PRO, CO 194/254.— Evening Telegram (St John’s), 8 mars 1902.— F. W. Graham, « We love thee, Newfoundland » : biography of Sir Cavendish Boyle, k.c.m.g. ; governor of Newfoundland, 1901–1904 (St John’s, 1979).— J. [K.] Hiller, « The origins of the pulp and paper industry in Newfoundland », Acadiensis (Fredericton), 11 (1981–1982), no 2 : 42–68.— A. A. Parsons, « Governors I have known, and some of their outstanding characteristics, article v », Newfoundland Quarterly (St John’s), 21 (1921–1922), no 1 : 6–10.
James K. Hiller, « BOYLE, sir CHARLES CAVENDISH », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/boyle_charles_cavendish_14F.html.
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Auteur de l'article: | James K. Hiller |
Titre de l'article: | BOYLE, sir CHARLES CAVENDISH |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1998 |
Année de la révision: | 1998 |
Date de consultation: | 20 nov. 2024 |