BOWRING, CHARLES R. (peut-être Rennie), marchand, homme politique et fonctionnaire, né en 1840 à St John’s, petit-fils de Benjamin Bowring* et second fils de Charles Tricks Bowring et de Harriet Harvey ; il épousa, probablement vers 1869, Laura, fille de John Henry Warren, et ils eurent six garçons et une fille ; décédé à St John’s le 31 janvier 1890.

En 1841, la famille de Charles R. Bowring déménagea à Liverpool, en Angleterre, où celui-ci fut instruit et élevé dans la religion unitarienne. À la fin de ses études régulières, il se joignit à la firme familiale, appelée la Bowring Brothers Limited après 1839. Il entra au bureau de Liverpool, dirigé par son père, où il reçut une formation commerciale. En 1864, on l’envoya à St John’s en qualité d’associé en second de son oncle, John, qui était à la tête du bureau établi dans cette ville. En 1869, ce dernier prit sa retraite en Angleterre et Charles devint alors directeur et associé principal à Terre-Neuve, remplissant ces fonctions jusqu’à sa mort. En 1875, son cousin, Edgar Rennie Bowring*, se joignit au bureau de St John’s à titre d’associé en second.

Sous la direction de Charles, la firme de St John’s devint l’une des plus grosses entreprises parmi celles engagées dans la chasse au phoque et la pêche à la morue, ainsi que dans le transport des produits alimentaires vers les villages du littoral. En 1876, la compagnie obtint du gouvernement de Terre-Neuve le contrat du service postal et elle dut ajouter deux autres navires à une flotte déjà imposante qui comptait, à l’époque, 57 bâtiments à voile et à vapeur. Au début des années 1880, la firme se situait au premier rang dans le secteur de la chasse au phoque, et, au milieu de la décennie, elle faisait aussi sa marque dans celui de la pêche à la baleine. Elle avait également diversifié ses intérêts en devenant l’agent terre-neuvien de plusieurs compagnies de navigation et d’assurances, dont la Lloyd’s de Londres à partir de 1866. En 1884, elle fonda la Red Cross Line, une entreprise de transport de passagers et de marchandises.

Bowring avait été élu député conservateur de la circonscription de Bonavista Bay à la chambre d’Assemblée en 1873, et réélu l’année suivante, après la défaite du gouvernement opposé à la Confédération et dirigé par Charles James Fox Bennett. Après les élections de 1874, on éleva des protestations contre le fait que Bowring avait été désigné comme membre non officiel du bureau du Revenu et on le poursuivit devant la Cour suprême de Terre-Neuve. L’affaire fut rejetée. Aux élections de 1882, il se porta de nouveau candidat, cette fois dans la circonscription de Fortune Bay, mais il subit la défaite.

En 1886, le premier ministre Robert Thorburn* nomma Bowring au Conseil législatif où il succéda à son beau-père, John Henry Warren. Bowring siégea à ce conseil jusqu’à son décès et il fut, semble-t-il, un législateur actif et compétent. Il s’opposa à l’érection de St John’s en municipalité chaque fois que l’on saisit le conseil d’une proposition à cet effet, et, en 1886, il refusa d’appuyer un projet de loi gouvernemental visant à doter la ville d’un système d’égouts. Pourtant, son père, quelques années plus tôt, avait été président du Liverpool Corporation Health Committee et l’instigateur de certaines des réformes sociales et des améliorations des installations sanitaires les plus avancées de l’Angleterre du xixe siècle. Tandis que le père avait lutté vaillamment contre les propriétaires de Liverpool afin de mettre en œuvre ses réformes, le fils se ligua avec ses semblables, les bien-nantis, pour freiner un certain temps les réformes sociales qui s’imposaient.

Plusieurs années durant, Bowring fut membre du conseil d’administration de la Commercial Bank de St John’s. En 1885, une récession commerciale sévissait autant en Grande-Bretagne qu’à Terre-Neuve, ce qui, peut-être, incita Bowring à démissionner cette année-là, en signe de protestation contre la politique téméraire de la banque en matière de prêts. La banque refusa sa démission, mais il vendit ses titres, ce qui le rendit inapte à siéger au conseil d’administration. Ses prévisions s’avérèrent fondées, car, en 1894, la banque dut interrompre ses paiements et un grand nombre de compagnies et d’employés de Terre-Neuve se retrouvèrent dans une situation financière chaotique. La firme de Bowring réussit à s’en tirer.

Bowring était, en outre, membre de la St John’s Chamber of Commerce, président de la St John’s Gas Light Company et l’un des principaux actionnaires de l’hôtel Atlantic. En tant que membre éminent et président de l’Athenaeum Society, il participa activement à la vie culturelle et intellectuelle de la ville. Il s’était probablement converti à l’Église d’Angleterre, car il fit bénéficier de ses largesses l’orphelinat tenu par les membres de cette confession et il s’occupa du parachèvement de la cathédrale St John the Baptist, dont la construction avait été entreprise en 1880.

Calvin D. Evans

Wilcox v. Bowring (1864–1874), 5 Nfld. R. : 403.— Greene v. Bowring ; Pinsent v. Ayre (1874–1884), 6 Nfld. R. : 6.— Pinsent v. Ayre ; Greene v. Bowring (1874–1884), 6 Nfld. R. : 82.— Noseworthy v. Bowring (1884–1896), 7 Nfld. R. : 78.— Murray v. Bowring (1884–1896), 7 Nfld. R. : 143.— Daily Colonist (St John’s), 31 janv. 1890.— Evening Herald (St John’s), 3 févr. 1890.— Evening Telegram (St John’s), 4 oct. 1883, 13 oct., 3, 15 nov. 1884.— Royal Gazette (St John’s), 4, 11 févr. 1890.— Nfld. directory, 1877.— Directory for the towns of St. John’s, Harbor Grace, and Carbonear, Newfoundland, for 1885–86, John Sharpe, compil. (St John’s, 1885).— Newfoundland men ; a collection of biographical sketches [...], H. Y. Mott, édit. (Concord, N.H., 1894), 41.— Melvin Baker, « The government of St. John’s, Newfoundland, 1888–1902 » (thèse de m.a., Memorial Univ. of Newfoundland, St John’s, 1975) ; « Origins of St. John’s municipal council, 1880–1888 » (travail présenté à l’école des gradués, Memorial Univ. of Newfoundland, 1974), 2, 7, 10–15.— Book of Nfld. (Smallwood), IV (section publicitaire).— David Keir, The Bowring story (Londres, 1962).— A. C. Wardle, Benjamin Bowring and his descendants ; a record of mercantile achievement (Londres, 1938).— Edward Morris, « The growth of municipal government in St. John’s », Newfoundland Quarterly ([St John’s]), 7 (1907–1908), no 1 : 5–8.

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Calvin D. Evans, « BOWRING, CHARLES R. », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/bowring_charles_r_11F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
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