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BOOMER, MICHAEL, prêtre de l’Église d’Angleterre et éducateur, né le 1er janvier 1810 à Hill Hall, près de Lisburn (Irlande du Nord), fils aîné de George Boomer, toilier, et de Mary Knox ; le 18 mai 1842, à Galt, Haut-Canada, il épousa Helen Blair, née Adams, et ils eurent quatre enfants, puis Isabella Jemima Davidson (décédée le 19 août 1876), veuve d’Absalom Shade*, et, enfin, en novembre 1878, Harriet Ann Roche, née Mills* ; décédé le 4 mars 1888 à London, Ontario.
De descendance huguenote, Michael Boomer étudia à la Royal Belfast Academical Institution où il fut boursier pendant cinq ans. Le 22 octobre 1832, il entra au Trinity College, à Dublin, où il décrocha un baccalauréat ès arts au printemps de 1838 ; en 1859, il recevra un baccalauréat en droit, et un doctorat honorifique en droit. Venu au Canada en 1840, il fut immédiatement ordonné diacre par l’évêque John Strachan* de Toronto. L’année suivante, celui-ci l’ordonna prêtre, et Boomer s’installa à Galt où, durant plus de 30 ans, il œuvra comme missionnaire de la Society for the Propagation of the Gospel in Foreign Parts. Pendant son séjour à l’église Little Trinity, la communauté paroissiale augmenta beaucoup, et Boomer joua un rôle de premier plan dans la construction de l’église en pierre et du presbytère en brique, tous deux imposants, ainsi que de l’école en pierre.
En 1872, Boomer quitta Galt pour London, après avoir été nommé doyen du diocèse de Huron par le nouvel évêque, Isaac Hellmuth*. Ce dernier essayait depuis dix ans de mettre sur pied, à London, un système scolaire diversifié pour l’Église d’Angleterre afin de rivaliser avec celui de Toronto. Peu après l’arrivée de Boomer, Hellmuth se querella avec Isaac Brock, directeur de l’école de théologie Huron College, et le doyen nouvellement nommé y remplaça bientôt Brock comme directeur et professeur de théologie. Hellmuth fut sans doute satisfait du changement : Boomer, qui avait été membre du conseil du Huron College depuis sa fondation en 1863, connaissait déjà bien le collège ; le fait que son doyen occupait le poste de directeur permettrait à l’évêque d’étendre son influence, et, ce qui était probablement le plus important, le salaire de $2 000 et la résidence fournis à Boomer par le collège permettaient à Hellmuth d’épargner le traitement du doyen. Malheureusement, les nombreuses exigences du double rôle s’avérèrent probablement trop pesantes pour un seul homme.
En tant que directeur, Boomer eut immédiatement à faire face à des difficultés. La dépression économique générale causa à la fois une baisse constante du nombre des inscriptions et une inquiétude croissante à propos de la solidité des différentes dotations qui appuyaient financièrement le collège. Les problèmes avec le personnel – dont l’un entraîna un procès que le collège perdit tout en subissant une perte financière – et les difficultés avec les élèves, qui s’opposaient aux règlements stricts de même qu’aux insuffisances de l’administration, augmentèrent ; on demanda seulement la moitié des frais de scolarité pour le premier trimestre de 1879, le collège ayant été incapable de remplacer un professeur décédé l’année précédente. Boomer, en tant que doyen, ne réussit pas à garder les diplômés du collège dans le diocèse, car les traitements supérieurs offerts dans les diocèses environnants les y attiraient. Des épreuves personnelles ajoutèrent à ses tracas. Après le décès de son fils en Chine et celui de sa seconde épouse, il demanda de se départir de ses fonctions en septembre 1876 ; il ne devait pas les reprendre avant plus de deux ans.
Boomer présida pourtant pendant cette période, le 20 février 1877, une réunion d’anciens diplômés et d’élèves du Huron College qui réclamaient la reconnaissance juridique d’une nouvelle université. Le 7 mars 1878, on accorda une charte à la Western University of London (maintenant l’University of Western Ontario), et, le 9 mai, Boomer fut élu vice-chancelier et principal, Hellmuth étant désigné chancelier. La charte prévoyait l’affiliation du Huron College à l’université, et le conseil du collège décida, le 20 mai 1881, de procéder à cette affiliation dès l’ouverture de celle-ci. Les cours de lettres et de théologie commencèrent à l’université en octobre de cette année-là, et Boomer y enseigna la théologie ; l’affiliation ne changea pas la façon d’enseigner cette matière. En 1882, un amendement à la charte de l’université stipula que seuls les membres de l’Église d’Angleterre pouvaient siéger au « sénat », le but étant de s’assurer des subventions de la Society for Promoting Christian Knowledge. Cependant, les difficultés financières continuèrent et s’amplifièrent à cause du départ du plus puissant soutien de l’université, Hellmuth, qui démissionna de ses fonctions d’évêque en 1883. Les premiers diplômés terminèrent cette année-là leurs études de lettres, mais le nombre des inscriptions demeurait faible.
Au milieu de ces luttes, Boomer subit, en 1884, une attaque de paralysie qui l’empêcha de remplir ses fonctions. Le 24 septembre, on lui accorda un congé de six mois, mais sa participation active aux affaires de l’université et du collège était terminée. Il démissionna du poste de directeur du collège le 22 mai 1885, un mois après que le collège eut décidé de se désaffilier de l’université ; sa démission prit effet le 1er octobre. Il demeura cependant jusqu’à sa mort doyen du diocèse. Sa troisième épouse, active dans la recherche de fonds pour le collège depuis son arrivée au Canada après leur mariage, poursuivit ses œuvres philanthropiques jusque pendant le siècle suivant.
Les 13 années que Boomer passa comme directeur du Huron College, après un ministère paroissial long et couronné de succès, ne constituèrent pas une période heureuse, mais cet homme lutta pour porter le fardeau trop lourd que lui avait confié Hellmuth et il aida à établir ce qui se révèle maintenant une importante maison d’enseignement canadienne.
Church (Toronto), 21 mai 1842.— Dominion Churchman (Toronto), 15 mars 1888.— London Advertiser (London, Ontario), 5 mars 1888.— London Free Press (London), 6, 8 mars 1888.— Alumni Dublinensis : a register of the students, graduates, professors, and provosts of Trinity College, in the University of Dublin, G. D. Burtchaell et T. U. Sadleir, édit. (Dublin, 1924), 81.— Canadian biog. dict., I : 327s.— Chadwick, Ontarian families, 1 : 87.— J. J. Talman, Huron College, 1863–1963 (London, 1963), 34–47.— J. J. et R. D. Talman, « Western » – 1878–1953 : being the history of the origins and development of the University of Western Ontario during its first seventy-five years (London, 1953).
James John Talman, « BOOMER, MICHAEL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 21 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/boomer_michael_11F.html.
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Auteur de l'article: | James John Talman |
Titre de l'article: | BOOMER, MICHAEL |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1982 |
Année de la révision: | 1982 |
Date de consultation: | 21 déc. 2024 |