BOND, WILLIAM, capitaine de la Hudson’s Bay Company, originaire de la paroisse de Rotherhithe, sur les bords de la Tamise ; circa 1655–1694.
Il entra au service de la compagnie en 1672 comme canonnier à bord de l’Imploy, qui l’amena au fort Charles où il passa l’hiver. Au cours de l’été de 1673, il prit part à la première expédition commerciale de Port Nelson. Bond, qui connaissait bien la région, se rendit fort utile et, à son retour en Angleterre en 1679, on aurait retenu ses services si, après la mort du gouverneur Charles Bayly, au début de 1680, il n’avait exigé un traitement excessif.
En décembre 1681, cependant, Bond avait rabattu de ses prétentions, et en 1682 on lui confia le commandement de la pinque Craven, qui avait été construite pour naviguer dans la baie James. Toutefois, au moment de s’embarquer, il refusa de prêter le serment de fidélité à la compagnie et ne voulut pas promettre de ne pas trafiquer pour son propre compte. Menacé de renvoi, le « jeune arrogant » se soumit, mais son « entêtement et sa mauvaise grâce » avaient éveillé les soupçons du comité de Londres et il fut rappelé en 1683. Après avoir conduit l’Albemarle de l’île Charlton à Port Nelson durant l’été, il retourna en Angleterre comme commandant du George.
Étant rentré en faveur, Bond commanda le Happy Return lorsque ce navire alla à Port Nelson en 1684 et en revint en 1685, ayant effectué deux fructueux voyages. On le réprimanda cependant pour ne pas avoir navigué de conserve avec le Perpetuana Merchant à l’aller en 1685. Il aurait pu alors empêcher la capture de ce navire, à l’extrémité ouest du détroit d’Hudson, par deux vaisseaux français sous les ordres de Claude de Bermen* de La Martinière.
Le 10 juillet de l’année suivante, alors qu’il faisait voile vers l’île Charlton, le Happy Return se perdit dans les glaces du détroit d’Hudson, mais Bond parvint à rentrer au fort York (Bourbon) avec son équipage, probablement à bord de l’Abraham and Robert (capitaine : Robert Porten). Bond rentra en Angleterre la même année comme passager à bord de ce vaisseau et, en 1687, il commanda le Dering lors d’une expédition fructueuse au fort York.
En 1688, on tenta de reprendre une partie du terrain gagné par les Français en temps de paix, lorsque Pierre de Troyes avait capturé les trois forts de la compagnie dans la baie James en 1686. Un nouveau gouverneur, le capitaine John Marsh, s’embarqua avec Bond à bord du Churchill, tandis que son nouvel adjoint, le capitaine Andrew Hamilton, s’embarquait avec John Simpson à bord du Yonge, à destination de la rivière Quichicouane (Albany) où ils devaient vivre en paix avec leurs voisins Français aux termes du traité de neutralité conclu en novembre 1686 entre les souverains de France et d’Angleterre. Bond, qui était le plus expérimenté, avait la préséance sur le gouverneur adjoint aux séances du conseil et, en mer, il devait faire fonction d’amiral. Dans le détroit d’Hudson, ils rencontrèrent la Mary, vaisseau interlope en détresse, et ils prirent à leur bord son équipage ainsi que les capitaines John Abraham et John Outlaw. Ils poursuivirent leur route jusqu’à la Quichicouane, où ils arrivèrent vers le 10 septembre. Dès le début, les Français harcelèrent le détachement anglais et en décembre 1688, alors que Bond et son compagnon chassaient la perdrix, ils furent tous deux, « comme des bécasses », pris au piège. Plus tard dans la saison, les Français remportèrent une victoire décisive sur les bords de la Quichicouane.
Bond fut envoyé par voie de terre au Canada où il fut détenu jusqu’à son transfert en France en 1691. On prit sans doute cette mesure parce que la guerre venait d’éclater en 1689 et qu’on voulait priver la compagnie de son meilleur capitaine. Comme il n’était pas rentré en Angleterre en juin 1692, le gouverneur et le comité le soupçonnèrent d’être impliqué dans un complot des Français contre le fort York. Si toutefois ce Bond est le même « Wm Bond » qui commandait le George de la Compagnie du Groenland en novembre 1694, ces soupçons seraient sans fondement. Dans les archives de la compagnie, il est question de Susan, la femme de Bond, mais on ne sait rien de plus sur sa famille.
HBRS, V (Rich) : 75 ; VIII, IX (Rich) ; XI, XX (Rich and Johnson).
Alice M. Johnson, « BOND, WILLIAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 25 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/bond_william_1F.html.
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Auteur de l'article: | Alice M. Johnson |
Titre de l'article: | BOND, WILLIAM |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1966 |
Année de la révision: | 1986 |
Date de consultation: | 25 déc. 2024 |