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BETTRIDGE (Betteridge), WILLIAM CRADDOCK, soldat et ministre de l’Église d’Angleterre, né dans le Warwickshire, en Angleterre, le 30 août 1791, décédé à Strathroy, Ont., le 21 novembre 1879.
William Craddock Bettridge s’engagea comme porte-drapeau dans le 81e régiment d’infanterie le 7 avril 1$13 et servit aux Pays-Bas ; il était adjudant de la garnison à Bruxelles lors de la bataille de Waterloo. Promu lieutenant le 31 août 1815, il fut mis à la retraite le 25 février 1816 et toucha une demi-solde. La guerre finie, il parcourut l’Europe et, selon son dire, étudia à l’université d’Iéna (où il passa l’examen d’entrée le 24 octobre 1817), fut soldat pour Ferdinand Ier, roi des Deux-Siciles, et aide-de-camp du général sir Richard Church.
Bettridge retourna ensuite en Angleterre où l’archevêque de York le fit diacre le 18 juillet 1824, puis on le nomma sous-vicaire d’Ecclesfield, près de Sheffield, dans le Yorkshire. C’est là qu’en 1823 il avait épousé Mary Hounsfield. Le 15 juin 1824 il était entré au St John’s College, Cambridge, sans être obligé d’y habiter, et le 18 décembre 1825 il fut ordonné prêtre, le jour même où il prenait possession de son deuxième poste de vicaire à Elvington, près de York. On lui confia la charge de la nouvelle église St Paul à Southampton de 1828 à 1833. En 1834, la Society for the Propagation of the Gospel l’accepta comme missionnaire dans le Haut-Canada et il quitta son pays ce printemps-là en compagnie de l’amiral Henry Vansittart et des autres membres du personnel militaire et naval qui allaient fonder la ville de Woodstock. En 1836, il devint curé de la paroisse et le demeura jusqu’à sa mort survenue en 1879.
En 1837, ayant résolu de retourner au pays natal pour affaires personnelles, Bettridge accepta la tâche supplémentaire d’être délégué, avec Benjamin Cronyn, par l’Église du Haut-Canada auprès du peuple anglais. Le 18 mars 1837, il débarquait à Liverpool et, pendant 17 mois, il fit le tour de l’Angleterre en prêchant la cause de l’Église canadienne. Il publia, en 1838, A brief history of the church in Upper Canada, qui est moins un ouvrage d’histoire qu’un recueil des lettres de la délégation et de ses appels à la générosité du public. Pendant son séjour en Angleterre, il paya les frais d’inscription de £40 à l’University of Cambridge et obtint le grade de bachelier en théologie en 1837.
La Society for the Propagation of the Gospel et l’Upper Canada Clergy Society, cette dernière de formation récente, témoignèrent du grand intérêt que sut susciter Bettridge en Angleterre. Il recueillit pour plus de £3 000 en dons. Toutefois, six mois après son retour au Canada, Bettridge déclara que les sommes perçues n’avaient même pas suffi à défrayer ses propres dépenses. Le nouvel évêque de Toronto, John Strachan*, institua une commission d’enquête dont il confia la direction à George Okill Stuart*, archidiacre de Kingston ; la présence de William Henry Draper, le procureur général du Canada-Ouest, donnait beaucoup de poids à cette commission. Bettridge comparut devant la commission à Toronto à partir du 10 juin 1840 et reconnut qu’il y avait des irrégularités dans sa comptabilité, mais « il avait, dit-il, suffisamment à faire comme cela et [...] la tenue de livres était et est toujours ma bête noire ». La commission découvrit qu’il n’avait fait aucune différence entre ses dépenses personnelles et celles de l’Église et qu’il lui était impossible de rendre compte d’un montant dépassant £1 000.
Les constatations de la commission furent soumises à l’archevêque de Cantorbéry, William Howley, lequel déclara que Bettridge n’avait « pas agi de façon à tomber sous le coup de la loi ecclésiastique ou civile ». Celui-ci ne fut donc pas puni, sauf par Strachan qui, pendant un an, refusa d’inclure la paroisse de Bettridge dans sa tournée pastorale. Après cela, Bettridge fit la paix avec son évêque et demeura le pasteur respecté de Woodstock. L’évêque Cronyn le nomma doyen des régions rurales dans le diocèse de Huron après sa création, et chanoine de la cathédrale St Paul de London. Bettridge était un pasteur compétent, de santé robuste, très méticuleux en ce qui concernait la liturgie. Il prit sa retraite en 1874 et mourut chez son fils, le docteur William Bettridge, à Strathroy, en 1879.
W. C. Bettridge, A brief history of the church in Upper Canada [...] (Londres, 1838).
PAO, John Strachan papers, Bettridge case, 10–18 juin 1840 (documents au sujet de la commission nommée pour enquêter et faire rapport sur les accusations portées contre le révérend William Bettridge, de Woodstock).— Dom. ann. reg., 1879, 386s.— [John Morris], Old St. Paul’s Church, 100th anniversary, 1834–1934 ([Woodstock, Ont., 1934]).
J. L. H. Henderson, « BETTRIDGE (Betteridge), WILLIAM CRADDOCK », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 22 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/bettridge_william_craddock_10F.html.
Permalien: | https://www.biographi.ca/fr/bio/bettridge_william_craddock_10F.html |
Auteur de l'article: | J. L. H. Henderson |
Titre de l'article: | BETTRIDGE (Betteridge), WILLIAM CRADDOCK |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1972 |
Année de la révision: | 1972 |
Date de consultation: | 22 nov. 2024 |