Titre original :  Percival Baker. From the Edmonton Journal, 20 July 1921, page 1.

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BAKER, PERCIVAL, prédicateur, fermier et chef d’une organisation agricole, né le 11 janvier 1867 dans le comté d’York, Haut-Canada, fils de Jacob Baker et d’une prénommée Mary ; le 11 septembre 1889, il épousa dans le canton de Vaughan, Ontario, Susan Amanda Page, et ils eurent deux filles et cinq fils ; décédé le 19 juillet 1921 à Edmonton.

Le père de Percival Baker, charpentier, était Canadien de naissance, Allemand d’origine et membre de la secte des Dunkers. Sa mère, d’origine anglaise, était de religion méthodiste. Élevé en Ontario dans le canton de Markham, pendant quelque temps par la famille Klinck, Baker obtint en 1889 un diplôme du College of the Bible (maintenant le Lexington Theological Seminary) de Lexington, au Kentucky, après avoir étudié les arts libéraux et la théologie. Il fut ministre des Disciples du Christ dans deux localités ontariennes, Rodney puis Everton, après quoi, durant plus de dix ans, il exerça son pastorat dans le centre-est de l’Illinois, région réputée pour la culture du maïs.

Attiré par l’Ouest canadien, Baker monta en Alberta en 1908 et s’installa près de Ponoka. Grâce à l’expérience acquise autrefois comme ouvrier agricole en Ontario, il se lança avec succès dans la polyculture en employant des techniques modernes. Ex-dirigeant de l’œuvre missionnaire des Disciples du Christ de l’Ontario, il était l’une des figures de proue de l’Alberta Missionary Society of the Disciples of Christ, et il prêchait régulièrement à l’église des Disciples à Ponoka. Aussi le disait-on, à juste titre, « fermier-prédicateur ».

Baker avait contribué à fonder à Arbor Park une section locale des Fermiers unis de l’Alberta, principale organisation agricole de la province, créée en 1909 [V. Edwin Carswell*]. En 1916, le sort voulut qu’il soit élu directeur des Fermiers unis de l’Alberta dans la circonscription de Strathcona ; il fut réélu à ce poste en 1917 et accéda, en juillet de la même année, à la troisième vice-présidence. Ses qualités de chef et ses « remarquables » contributions aux congrès de l’organisme lui permirent de remporter, de 1918 à 1921, les élections à la fonction de premier vice-président, sous la présidence de Henry Wise Wood*. À ce titre, il défendit sans relâche les producteurs de bétail. Par ailleurs, il œuvrait à l’amélioration de l’instruction publique et deviendrait l’un des membres du conseil d’administration de la Western Canada Colonization Association, fondée en 1920.

Libéral jusqu’en 1919, Baker faisait partie du comité des propositions au congrès tenu en 1917 par les libéraux de l’Ouest. Cette assemblée révéla de profondes dissensions, dans le parti, au sujet de la conscription pour le service militaire outre-mer, bientôt imposée par le gouvernement fédéral de sir Robert Laird Borden*, et à propos de la nécessité d’avoir à Ottawa, en ce temps de guerre, un gouvernement qui transcenderait les partis. En mai 1918, après que le gouvernement unioniste de Borden eut rompu sa promesse d’exempter les jeunes agriculteurs du service obligatoire, Baker dut affronter une situation difficile. Sous sa conduite, en l’absence de Wood, le comité directeur des Fermiers unis de l’Alberta admit qu’il était devenu « impératif » d’augmenter le nombre de soldats et se résigna à la décision gouvernementale. En Alberta comme ailleurs, cet assentiment apparent à l’extension de l’enrôlement obligatoire irrita beaucoup d’agriculteurs, mais Baker sut défendre sa position aux congrès des secrétaires des Fermiers unis de l’Alberta, plus tard en 1918. En outre, il calma l’opposition en publiant, avec deux membres du conseil d’administration de l’organisme, une déclaration qui exprimait la colère des agriculteurs au sujet de la décision gouvernementale.

Bouleversés par l’élargissement de la conscription et par d’autres décisions du gouvernement fédéral, et méfiants à l’endroit des vieilles formations politiques, les agriculteurs canadiens commencèrent à prendre des mesures en 1919 pour agir en toute indépendance et former un tiers parti. Au congrès annuel des Fermiers unis de l’Alberta, en janvier de cette année-là, Baker avait présenté la proposition qui permettait une telle orientation. À la réunion du comité directeur en mars, il soumit deux motions qui ouvrirent la voie à la fusion des Fermiers unis de l’Alberta avec leur rivale, la Non-Partisan League, mouvement politique d’agriculteurs. Réalisée dans le courant de l’année 1919, cette fusion était d’une importance capitale : les fermiers albertains entraient unis en politique.

Au début de 1921, Percival Baker était en pleine ascension. Ambitieux – son regard trahissait une détermination inébranlable –, il avait démontré qu’il était un chef dévoué, un homme à principes, au jugement solide, un rassembleur et un excellent orateur. Lorsque les libéraux au pouvoir en Alberta convoquèrent des élections pour le 18 juillet 1921, personne ne s’étonna qu’il se présente sous la bannière des Fermiers unis de l’Alberta dans la circonscription de Ponoka. Sa victoire ne surprit personne non plus. Mais, entre-temps, un drame était survenu. Le 29 juin, tandis que Baker défrichait une parcelle de sa ferme, un arbre était tombé sur lui. Il mourut le 19 juillet, lendemain du scrutin qui permit aux Fermiers unis de l’Alberta de former un gouvernement majoritaire. Si Baker s’était remis, il aurait sans doute fait partie du cabinet ; peut-être même lui aurait-on offert le fauteuil de premier ministre, qui en l’occurrence alla à Herbert Greenfield*. Un accident invraisemblable l’empêcha de façonner l’avenir politique de l’Alberta.

Bradford J. Rennie

La biographie qui précède est basée en partie sur les entrevues que nous avons réalisées avec Percy Baker (un des petits-fils du sujet), ainsi qu’avec Janett [Pearson] Baker, de Ponoka, en Alberta, et Robert Baker (autre petit-fils), de Calgary. Même si des documents des Fermiers unis de l’Alberta et des sources familiales indiquent que Percival Baker est né dans le comté d’York, en Ontario, son certificat de mariage (AO, RG 80-5-0-174, nº 13753) mentionne Ingersoll, dans le comté d’Oxford, en Ontario, comme lieu de sa naissance. [b. j. r.]

Arch. privées, Percy et Janett [Pearson] Baker, acte de naissance, certificat de mariage et autres documents ; Robert Baker, documents et lettres.— BAC, RG 31, C1, 1871, Markham Township, Ontario, div. 2 : 50 ; 1881, Markham Township, div. 4 : 50.— GA, BR UFA, minutes and reports of annual conventions and of executive and board, 1916–1921 (mfm) ; M 1749, file 13.— Calgary Herald, 19–20 juill. 1921.— Edmonton Journal, 20 juill. 1921.— Grain Growers’ Guide (Winnipeg), 22 mai, 12, 26 juin 1918, 17 août 1921.— Manitoba Free Press, 8 août 1917.— Ponoka Herald, 21 juill. 1921.— Reuben Butchart, The Disciples of Christ in Canada since 1830 [...] (Toronto, 1949).— Ponoka and District Hist. Soc., Ponoka panorama (Ponoka, 1973).

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Bradford J. Rennie, « BAKER, PERCIVAL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/baker_percival_15F.html.

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Auteur de l'article:    Bradford J. Rennie
Titre de l'article:    BAKER, PERCIVAL
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2005
Année de la révision:    2005
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