ALMON, WILLIAM BRUCE, médecin, fonctionnaire et homme politique, né le 25 octobre 1787 à Halifax, fils de William James Almon* et de Rebecca Byles, fille de Mather Byles* ; le 29 janvier 1814, il épousa à Annapolis Royal, Nouvelle-Écosse, Laleah Peyton Johnston, fille de William Martin Johnston et d’Elizabeth Lichtenstein, et ils eurent 11 enfants, dont William Johnston* ; décédé le 12 juillet 1840 à Halifax.
William Bruce Almon appartenait à une famille éminente qui a fourni des médecins et des chirurgiens à la population de Halifax pendant plus d’un siècle. Son père et sa mère étaient des loyalistes venus s’établir en Nouvelle-Écosse en 1776 et vers 1780 respectivement. Son père servit à titre de chirurgien du Board of Ordnance et du Royal Regiment of Artillery à Halifax. Toute sa famille était de stricte allégeance tory. Sa sœur Amelia Elizabeth épousa James William Johnston*, leader du groupe conservateur de la colonie et adversaire du gouvernement responsable. Son frère, Mather Byles Almon*, figure parmi les premiers administrateurs de la Banque de la Nouvelle-Écosse et en fut le président de 1837 à 1870. Tout comme William Bruce, il fut nommé au Conseil législatif et appuya le gouvernement Johnston.
Une fois ses études terminées au King’s College de Windsor, Almon décida d’embrasser la même carrière que son père. Le 29 octobre 1806, il commença ses études de médecine à l’University of Edinburgh. il fut ainsi l’un des premiers natifs de la Nouvelle-Écosse à se rendre à l’étranger pour y recevoir une formation médicale. En 1809, diplômé de cet établissement, il revint à Halifax où il exerça la médecine et la pharmacie conjointement avec son père. Durant quelques années, il aida celui-ci à soigner les pensionnaires de l’hospice. En 1816, il adressa une requête à la chambre d’Assemblée afin de se faire payer les médicaments et les soins professionnels donnés à 158 réfugiés noirs qui, souffrant de dysenterie et de variole à bord du Chesapeake, avaient été admis à l’hospice. À la mort de son père en 1817, Almon assuma le poste de chirurgien et de médecin de l’hospice et de la prison, où il continua à prodiguer ses soins aux malades et aux indigents.
Comme beaucoup de ses collègues, Almon était soucieux d’améliorer la qualité des soins médicaux en Nouvelle-Écosse. Il appuya l’adoption du Medical Act de 1828, conçu dans le but d’exclure « les ignorants et les incompétents de la pratique de la médecine et de la chirurgie », et fit partie du premier bureau de la province qui accorda l’autorisation de pratiquer. Un certain nombre de jeunes étudiants en médecine firent leur apprentissage auprès d’Almon, entre autres Daniel McNeill Parker*, qui allait devenir l’un des fondateurs de la Medical Society of Nova Scotia et président de l’Association médicale canadienne. Parker se souvenait d’Almon comme de « l’homme le plus chaleureux et le meilleur qu’[il ait] jamais rencontré ».
Almon fit des placements dans plusieurs compagnies, mais il n’était pas particulièrement intéressé aux affaires, et pas davantage aux questions concernant sa congrégation ou la politique. Avant tout partisan du statu quo, il se rangea du côté du révérend Robert Willis* dans la querelle qui divisa la congrégation anglicane St Paul en 1824–1825 au sujet de la nomination du rector. C’est sans doute en reconnaissance de son travail dans le domaine de la santé publique qu’il fut nommé au Conseil législatif en 1838.
En août 1831, William Bruce Almon avait été nommé officier de santé du port de Halifax. En 1832, il s’adressa à l’Assemblée afin d’être payé pour ses services. Un comité de la chambre conclut qu’une indemnité devrait d’abord être versée au prédécesseur d’Almon, Charles Wentworth Wallace, ainsi qu’à l’assistant de ce dernier, William Grigor*, qui n’avaient jamais reçu aucune rémunération, et que dorénavant les officiers de santé devraient être payés par les navires qu’ils visitaient. C’est en accomplissant son devoir d’officier de santé qu’Almon contracta la maladie qui devait entraîner sa mort. En juin 1840, un bateau accosta à Halifax avec un grand nombre de passagers souffrant du typhus. Almon monta à bord, soigna les malades du mieux qu’il put et organisa leur transfert à terre. Ce faisant, il contracta la maladie. Il mourut le 12 juillet 1840, à l’âge de 52 ans. Le Novascotian rapporta que sa mort avait « plongé une grande partie de la population dans un deuil profond ».
PANS, Biog., Almon family, no 2, W. J. Almon and Son, letter-book, 1813–1833 (mfm) ; MG 1, 11 ; MG 20, 670, no 4 (copie dactylographiée) ; RG 5, P, 80, no 2.— St Luke’s (Anglican) Church (Annapolis Royal, N.-É.), Reg. of marriages (mfm aux PANS).— N.-É., House of Assembly, Journal and proc., 1832.— Acadian Recorder, 18 juill. 1840.— Novascotian, 16 juill. 1840.— A. W. H. Eaton, « Old Boston families, number four : the Byles family », New England Hist. and Geneal. Reg. (Boston), 69 (1915) : 113.— N.S. vital statistics, 1813–22 (Punch), no 2515.— R. V. Harris, The Church of Saint Paul in Halifax, Nova Scotia : 1749–1949 (Toronto, 1949).— D. A. Sutherland «The merchants of Halifax, 1815–1850 : a commercial class in pursuit of metropolitan status » (thèse de ph.d., Univ. of Toronto, 1975), 63, 88–89, 156–157, 177.— Evening Mail (Halifax), 22 déc. 1896.— Herald (Halifax), 23 déc. 1896.— K. A. MacKenzie, « The Almons », Nova Scotia Medical Bull. (Halifax), 30 (1951) : 31–36 ; « Honorable Daniel McNeill Parker, M.D. Edinburgh, D.C.L. Acadia, 1822–1907 : a dean of Canadian medicine », 29 (1950) : 149–154.— « Nineteenth century physicians in Nova Scotia », N.S. Hist. Soc., Coll., 31 (1957) : 119–129.
Colin D. Howell, « ALMON, WILLIAM BRUCE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 17 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/almon_william_bruce_7F.html.
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Auteur de l'article: | Colin D. Howell |
Titre de l'article: | ALMON, WILLIAM BRUCE |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1988 |
Année de la révision: | 1988 |
Date de consultation: | 17 déc. 2024 |