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ABBOTT, JOB, ingénieur civil et entrepreneur, né le 23 août 1845 à Andover, Massachusetts, fils de Nathan B. Abbott, fermier, et d’Elizabeth L. Noyes ; décédé le 18 août 1896 au même endroit.

Job Abbott fréquenta des écoles de la région d’Andover et la Phillips Academy avant de faire des études en génie à la Lawrence Scientific School de la Harvard University, d’où il sortit diplômé en 1864. Il travailla quelque temps pour la Manchester Locomotive Works, au New Hampshire, puis devint ingénieur adjoint à la Long Island Rail Road ; il entra ensuite au service de la Pittsburgh, Fort Wayne and Chicago Railroad. Après avoir travaillé un certain temps à Canton, en Ohio, Abbott fut engagé en 1866 pour dresser les plans d’une partie de la ville ; il y exerça en plus les fonctions d’ingénieur civil et minier. Il fit aussi des études en droit dans le domaine des brevets d’invention et, inscrit au barreau de l’Ohio, il devint expert en la matière.

La spécialité juridique d’Abbott lui permit d’entrer en contact avec un important constructeur de ponts préfabriqués de Canton, la Wrought Iron Bridge Company, dont il devint vice-président et ingénieur en chef en 1872. La mise au point de fermes standardisées réduisit considérablement l’aspect conjectural de la construction des ponts ; une fois les dimensions et la capacité déterminées, il était relativement facile de dessiner et de fabriquer la structure voulue. À partir de 1874, l’entreprise commença à produire des catalogues qui décrivaient, à l’intention des compagnies ferroviaires et des gouvernements, divers types de ponts. Les ponts standardisés qu’elle fabriquait favorisèrent grandement l’essor du transport routier et ferroviaire.

La Wrought Iron Bridge Company vendit des structures en Ontario jusqu’en 1879, année où sir John Alexander Macdonald imposa, dans le cadre de sa Politique nationale, un droit de 25 % sur les ouvrages de fer et d’acier importés. La même année, un ingénieur de Toronto, James Bartlett, d’autres investisseurs torontois et James Cooper, attaché à une entreprise de quincaillerie et d’importation de métal de Montréal, fondèrent la Toronto Bridge Company avec l’appui indéterminé de la Wrought Iron Bridge Company ; Abbott se joignit à l’entreprise à titre d’actionnaire minoritaire et de conseiller. La première année, le chiffre d’affaires fut peu élevé et l’inexpérience du personnel entraîna des problèmes dans la construction des ponts. En 1880, Abbott devint président et ingénieur en chef. Son expérience en ingénierie et ses contacts avec les constructeurs de chemins de fer produisirent l’effet escompté ; le chiffre d’affaires, de 60 000 $ qu’il était en 1879–1880, grimpa à 206 000 $ entre mai 1880 et avril 1881. Cependant, les objectifs modestes de l’administration et des statuts originaux de l’entreprise, les installations inadéquates de l’usine de Toronto, la difficulté d’importer du fer durant l’hiver et l’éloignement des sièges sociaux des entreprises ferroviaires (situés à Montréal) furent autant de facteurs qui limitèrent les perspectives d’affaires, malgré la probabilité d’un accroissement énorme de la demande de ponts en raison de la construction imminente du réseau ferroviaire de la Compagnie du chemin de fer canadien du Pacifique.

Au début de 1882, Abbott et ses collègues de Montréal, qui possédaient la majorité des actions de la Toronto Bridge Company, décidèrent de former une nouvelle entreprise dont le siège social serait à Montréal. Le 23 septembre 1882, on délivrait une charte fédérale à la Dominion Bridge Company Limited pour le travail du fer et de l’acier ainsi que pour la fabrication et l’installation de ponts et de structures partout au Canada. Abbott devint alors président et ingénieur en chef de la nouvelle entreprise ; on fixa son salaire à 5 000 $ et il touchait une commission de 10 % sur tous les contrats. Le capital-actions émis s’élevait à 500 000 $, réparti en 5 000 actions. En avril 1883, des investisseurs de Glasgow et de Sheffield, en Angleterre, avaient acheté pour 185 000 $ d’actions, probablement en contrepartie d’engagements de l’entreprise à leur fournir de l’acier. Cet investissement leur donna la haute main sur la société, mais la distance qui les séparait de Montréal amoindrit leur influence. Abbott et ses collègues réalisèrent des profits imprévus en acquérant l’actif de la Toronto Bridge Company pour la somme de 356 292 $. On assista à une guerre d’enchères pour l’obtention de l’installation des ateliers de la Dominion Bridge Company Limited, et c’est Lachine, localité située près de Montréal, qui l’emporta en offrant une subvention de 10 000 $ et une exemption de taxes pour une période de 20 ans.

La Dominion Bridge Company Limited ne tarda pas à obtenir plusieurs contrats d’envergure. Au cours de 1883–1884, elle construisit un pont cantilever à poutres inégales au-dessus des chutes Reversing à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick. Ce pont constituait l’un des premiers exemples de construction cantilever au Canada ; en outre, il était fait d’acier, matériau utilisé depuis peu dans la construction. En 1885, on retint la soumission de la Dominion Bridge Company Limited pour la construction du pont de Lachine, long de plus de 3 400 pieds ; avec ce pont qui reliait Montréal à la rive sud, la Compagnie du chemin de fer canadien du Pacifique donnait la réplique au chemin de fer du Grand Tronc, qui avait fait construire le pont Victoria [V. James Hodges*]. Parmi les autres ouvrages dignes de mention réalisés par l’entreprise, il y eut le pont Coteau, qui enjambait aussi le Saint-Laurent et fut construit pour le chemin de fer Atlantique canadien, et le pont Grand Narrows au Cap-Breton. La majeure partie des commandes provenait des compagnies ferroviaires, surtout de celle du chemin de fer canadien du Pacifique, qui remplaçait ses ponts de chevalets. La Dominion Bridge Company Limited construisit également des ponts dans beaucoup de villes et de comtés, ce qui améliora le transport en région, et monta des structures d’acier d’immeubles en hauteur dans les centres urbains.

Abbott fut le principal artisan du succès de la compagnie. En plus de ses fonctions de président et d’ingénieur en chef, il remplissait celles de représentant principal des ventes et négociait souvent personnellement des contrats avec des clients importants. Son expérience d’ingénieur et d’administrateur en faisait un bon vendeur ; de plus, au moment de présenter une soumission, il pouvait compter sur des ingénieurs et des ouvriers compétents, de vastes installations modernes et un accès facile au fer et à l’acier britanniques. Cependant, Abbott cumulait de lourdes tâches et, en octobre 1887, il dut prendre un congé en raison de problèmes de santé. Il revint en mars 1888, mais en juin un autre prit la relève à titre d’ingénieur en chef.

Toujours en relation avec ses compatriotes américains, Abbott était demeuré administrateur de la Wrought Iron Bridge Company et, à partir du début de 1889, il consacra beaucoup de temps à la New York Rapid Transit Railway. Incapable de concilier ses nombreuses activités, il abandonna à regret la présidence de la Dominion Bridge Company Limited le 26 juin 1890, mais demeura conseiller de l’entreprise jusqu’à son décès. James Ross*, ingénieur et entrepreneur de chemins de fer, le remplaça au poste de président. Habitué aux changements de carrière et satisfait d’avoir mené la Dominion Bridge Company Limited à la réussite après huit années de travail, Abbott avait probablement le goût de relever ailleurs d’autres défis dans le domaine de l’ingénierie. Il devint donc ingénieur en chef de la New York Rapid Transit Railway, ingénieur-conseil pour la Wheeling Bridge and Terminal Railway Company de la Virginie-Occidentale et ensuite pour la Bangor and Aroostock Railroad au Maine. Sa santé recommença toutefois à décliner et il mourut en août 1896, juste avant son cinquante et unième anniversaire ; il laissait sa femme dans le deuil.

Figure dominante de la création de la Dominion Bridge Company Limited, Job Abbott réussit à allier la technologie américaine de la construction des ponts à l’utilisation des capitaux et de l’acier britanniques, tout en maintenant l’autonomie de son entreprise. La Dominion Bridge Company Limited (maintenant AMCA International) en vint à dominer le marché canadien de la construction de ponts et de l’érection de structures d’acier destinées à des immeubles, et devint l’une des plus importantes entreprises de fabrication de matériel lourd. Avec sa formation en génie civil, en droit et en administration, Abbott fut l’un des premiers exemples de polyvalence professionnelle. Grâce à ces compétences variées, il fit preuve d’une grande efficacité dans l’obtention de contrats et la réalisation de travaux, qualité qu’il sut communiquer à son entreprise. Comme nombre de ses contemporains dans le domaine de l’ingénierie, Abbott paya son succès de sa santé, mais sans son dynamisme, sa carrière et les affaires de la Dominion Bridge Company Limited n’auraient probablement pas été aussi fructueuses.

Larry McNally

AN, MG 28, III 100 ; MG 30, B86, 11, catalogue 18.— City of Andover Arch. (Andover, Mass.), Reg. of births, marriages, and deaths, 23 août 1845, 18 août 1896.— « Job Abbott, M.Am.Soc.C.E. », American Soc. of Civil Engineers, Trans. (New York), 36 (1896) : 538–539.— « Obituary : Job Abbott », Canadian Soc. of Civil Engineers, Trans. (Montréal), 10 (1896), part. II : 209–210.— Railroad Gazette (Chicago), 28 (1896) : 610.— Andover Townsman, 21 août 1896.— Engineering Record (New York et Londres), 5 sept. 1896.— D. J. Cuming, Discovering heritage bridges on Ontario’s roads (Erin, Ontario, 1983).— Steve Dunwell et Doug Fetherling, Vision in steel, 1882–1982 : one hundred years of growth, Dominion Bridge to AMCA International (Montréal et Toronto, 1982).— Christine Roysdon et L. A. Khatri, American engineers of the 19th century : a biographical index (New York et Londres, 1978).— George Richardson, « 19th century bridge design in Canada : a technology in transition », HSTC Bull. (Thornhill, Ontario), 5 (1981) : 177–186.

Bibliographie générale

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Larry McNally, « ABBOTT, JOB », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/abbott_job_12F.html.

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Auteur de l'article:    Larry McNally
Titre de l'article:    ABBOTT, JOB
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
Année de la révision:    1990
Date de consultation:    19 mars 2024