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LIVERNOIS, JULES-ERNEST (baptisé Jules-Ernesse-Edmond), photographe et homme d’affaires, né le 19 août 1851 à Saint-Zéphirin-de-Courval, Bas-Canada, fils aîné de Jules-Isaïe Benoît*, dit Livernois, marchand, et d’Élise L’Herault, dit L’Heureux ; le 15 août 1876, il épousa à Québec Maria Laroque (décédée le 22 septembre 1880), et ils eurent un fils et une fille ; le 28 septembre 1882, il épousa dans la même ville Marie-Louise La Roque (décédée le 25 février 1887), sœur de sa première femme, mariage annulé « par suite d’un empêchement dirimant de consanguinité du troisième au quatrième degré », puis réhabilité le 19 juin 1883 à cet endroit après l’obtention de la dispense nécessaire ; ils eurent trois fils, dont un seul atteignit l’âge adulte ; décédé le 8 juin 1933 à Québec et inhumé quatre jours plus tard au cimetière Saint-Charles, dans la même ville.
Pendant près de 100 ans, trois générations de Livernois domineront l’art, la pratique et le commerce photographiques à Québec. De 1854 à 1865, la maison sera dirigée par Jules-Isaïe Benoît, dit Livernois, le fondateur, puis, de 1866 à 1873, par sa veuve Élise L’Herault, dit L’Heureux, et son gendre Louis Bienvenu. Jules-Ernest Livernois, fils de Jules-Isaïe et d’Élise, prendra ensuite la relève. En 1898, son fils Jules le remplacera dans ses tâches liées à la photographie, puis, vraisemblablement après sa mort, dans la gestion des affaires.
Jules-Ernest apprend de sa mère les bases de l’écriture et de la lecture, puis fait ses études primaires dans une petite école de Québec. Dès son jeune âge, l’aîné de la deuxième génération baigne dans l’univers de la photographie. Après la mort prématurée de son père en 1865, il doit assister sa mère dans la poursuite des activités du commerce familial, tout en participant à l’entretien de son frère et de ses quatre sœurs.
La maison Livernois et Bienvenu, établie au 3, rue Saint-Jean, est le studio photographique le plus réputé de Québec au tournant des années 1870. En avril 1873, une nouvelle raison sociale, Livernois, Bienvenu et Compagnie, intègre Jules-Ernest, alors âgé de 21 ans. C’est d’ailleurs à titre de photographe que ce dernier se rend dans l’est du pays, l’été suivant, pour prendre des clichés de « tous les endroits qui offrent quelqu’intérêt aux étrangers », comme le rapporte le Journal de Québec du 19 juillet : notamment Gaspé, Shédiac, au Nouveau-Brunswick, et Pictou, en Nouvelle-Écosse. L’association du trio se termine en décembre, avec la promesse de Jules-Ernest d’en payer les dettes. Dès lors, celui-ci prend en main l’entreprise familiale en difficulté financière, mais tout de même dotée d’un imposant inventaire.
À compter de 1876, Livernois tient boutique au 9, rue Saint-Jean, au cœur des principaux lieux de pouvoirs religieux et civils de Québec. Dès le départ, il engage à titre d’administrateur, puis de gérant, son cousin Émile Pelchat, photographe expérimenté. Au fil de ses années à la direction du commerce, il peut compter sur 8 à 12 employés affectés à différentes tâches, de même que sur plusieurs contractuels spécialisés, et se préoccupe toujours d’améliorer son atelier et son équipement au gré des innovations technologiques.
De 1874 à 1898, Livernois domine le marché de la photographie à Québec, tant par l’abondance que par la qualité de son œuvre, récoltant gloire et fortune. Fermement ancré dans l’idéologie ultramontaine et progressiste de son temps, il entretient des relations privilégiées avec l’élite de la ville, qui lui procure des commandes de toutes sortes, sur tous les supports et dans tous les formats. Bien que le portrait fasse l’objet de la majeure partie de sa production, l’artiste livre un témoignage visuel inestimable sur la vie et l’évolution de la société québécoise dans le dernier quart du xixe siècle, avec de multiples thématiques jusqu’alors inédites, liées à l’actualité, à l’exotisme ou aux loisirs : les événements tragiques ou festifs de la capitale, les vacances dans les stations balnéaires et les grands hôtels de villégiature de Charlevoix et du Bas-Saint-Laurent, les chefs hurons de Jeune-Lorette (Wendake) en costume d’apparat, le développement des régions et du chemin de fer de Québec et du lac Saint-Jean, les vues pittoresques de villages maritimes ou agricoles, les travaux de construction importants (édifices publics, ponts, navires), les paysages majestueux et sauvages des alentours de Québec ou de l’arrière-pays, avec leurs forêts, rivières, lacs et chutes, l’architecture et les occupations journalières des institutions éducatives et hospitalières, et les activités hivernales.
Le studio réalise le portrait de 2 000 sujets par année en moyenne : des groupes ou des individus, en buste, en médaillon ou de pied en cap, dans un décor en trompe-l’œil, parfois réunis dans une mosaïque hiérarchisée. Si le maître se réserve les célébrités nationales et les visiteurs de marque, il confie la clientèle ordinaire à d’habiles techniciens. Photographe attitré des établissements scolaires les plus réputés de la capitale, dont le couvent des ursulines, le séminaire de Québec et l’université Laval, Livernois livre, par exemple, d’innombrables portraits de religieux, d’élèves ou de finissants, de classes, de conventums, d’équipes sportives, de troupes de théâtre, d’orchestres et d’unions musicales.
En octobre 1874, dans le cadre du bicentenaire de l’archidiocèse de Québec, la maison J. E. Livernois met sur le marché la mosaïque le Pape Pie IX et l’épiscopat de la Puissance, regroupement de 23 prélats et de plus de 100 prêtres du pays autour de Pie IX. Le 1er janvier 1877, l’atelier Livernois est la proie des flammes, qui épargnent cependant tous les négatifs. Le studio, modernisé, rouvre au début du mois de février suivant. En avril, la maison effectue 1 100 photographies de membres du clergé canadien, d’églises et d’autres édifices religieux pour un album présenté à Pie IX, à l’occasion des 50 ans de son épiscopat. À l’été, la Commission du havre de Québec et le département de l’Agriculture et des Travaux publics du gouvernement provincial chargent Livernois de photographier l’aménagement et l’activité portuaire de Québec et des chantiers maritimes à Lévis, ainsi que l’érection de l’Hôtel du Parlement [V. Eugène-Étienne Taché*]. Certains de ses clichés du port de Québec seront présentés par la Commission du havre de Québec à la Colonial and Indian Exhibition qui se tiendra à Londres en 1886. Livernois s’occupe aussi à photographier les principaux points de vue autour de Québec, notamment les villas, en vue de l’illustration d’un ouvrage à paraître l’hiver suivant sous le titre Picturesque Quebec. En juin 1879, il propose un album de portraits et de paysages à une exposition d’art au pavillon des Patineurs, organisée en l’honneur de l’ancien gouverneur général lord Dufferin [Blackwood*], et couvre, pour le Canadian Illustrated News et l’Opinion publique de Montréal, l’inauguration de la terrasse Dufferin présidée par le nouveau gouverneur général, le marquis de Lorne [Campbell*], et la princesse Louise. Il publie de plus un panorama gravé de Québec dans le Canadian Illustrated News du 12 juillet.
De belle prestance, avec une moustache bien fournie, le regard haut et le front large, Livernois est un homme agréable, reconnu pour son élégance, sa courtoisie et ses bonnes manières. Homme d’affaires prospère, père affable et attentif, il mène à cette époque une vie familiale bien rangée, mais rythmée par la mort de plusieurs membres de son entourage. En 1880, il a déjà perdu toutes ses sœurs, fauchées en pleine jeunesse. Il devient veuf à deux reprises, à moins de sept ans d’intervalle : d’abord de Maria Laroque, décédée en 1880, à l’âge de 23 ans, puis de Marie-Louise La Roque, décédée en 1887, à l’âge de 28 ans. Il ne se remariera pas.
Entre 1875 et 1895, le développement accéléré des régions, en particulier les Laurentides, la Mauricie et surtout le Lac-Saint-Jean, nécessite la construction de voies ferrées les reliant à Québec. Livernois en profite et obtient de lucratifs contrats du département des Travaux publics et d’entreprises privées, telle la Compagnie du chemin de fer de Québec et du lac Saint-Jean. Cette production s’inscrit dans un mouvement international, alors que les compagnies ferroviaires, en pleine expansion, s’intéressent à la photographie à des fins documentaires et publicitaires.
Livernois prépare en 1878 un recueil de prestige sur le Chemin de fer du gouvernement, province de Québec [...], comportant 13 épreuves de grand format, qui sera remis au lieutenant-gouverneur de la province de Québec, Théodore Robitaille*. À l’été, le département de l’Agriculture et des Travaux publics envoie à l’Exposition universelle de Paris deux albums sur les chantiers de construction des chemins de fer au Québec (lignes, ponts et gares), grâce auxquels le photographe, Livernois, décroche une mention honorable. En septembre 1888, ce dernier couvre l’inauguration, par le premier ministre Honoré Mercier* – devenu un ami intime –, des nouvelles liaisons entre Rivière-à-Pierre-Station (Rivière-à-Pierre) et le lac Bouchette, puis, en juin 1889, pour le Dominion Illustrated de Montréal, du tronçon de Roberval à Chicoutimi (Saguenay). Il en profite pour capter la beauté des paysages naturels du Lac-Saint-Jean. Ses photographies serviront à vanter ces territoires éloignés auprès des citadins tentés de s’établir aux États-Unis. Au diapason de la mission idéologique, économique et sociale du temps, ses paysages laurentiens et scènes de la vie rurale appuieront une campagne de propagande pour la colonisation dans divers prospectus, ouvrages et périodiques. Ses prises de vue commencent à être publiées de façon répétée dans le Dominion Illustrated (une vingtaine de clichés) à partir de 1889 et dans le Monde illustré (8) de Montréal dès 1890, année où Arthur Buies* en intègre aussi, notamment, dans la Région du lac Saint-Jean, grenier de la province de Québec [...] (14), paru à Québec. Dans la foulée, ses reportages illustrent également des brochures qui promeuvent des paradis sportifs de chasse et de pêche.
L’apparition d’appareils plus faciles à manipuler, de plaques sèches et d’épreuves à la gélatine révolutionne à cette époque la pratique et le commerce photographiques. Comparativement aux procédés antérieurs, les plaques sèches industrielles sont plus rapides et plus simples à employer, en particulier pour le travail en extérieur, et les épreuves à la gélatine sont, entre autres, plus durables.
Aussi le studio de Livernois doit-il adopter de nouveaux procédés et diversifier ses activités. À partir de 1881, il offre, par exemple, le service d’encadrement. En 1883, en plus d’une vue de l’intérieur de la chambre de l’Assemblée législative, Livernois prend, comme le rapporte le 30 avril l’hebdomadaire de Québec le Canadien, « quatre magnifiques photographies » de groupe de tous les députés et conseillers législatifs. L’atelier tire en 1886 les portraits officiels du cardinal Elzéar-Alexandre Taschereau* dans un décor en trompe-l’œil peint par le célèbre artiste new-yorkais Lafayette W. Seavey. Livernois couvre également les constructions éphémères et les cérémonies grandioses entourant le sacre du nouveau prélat. En septembre de l’année suivante, il présente une version en couleurs de l’un de ces portraits en pied à l’Exposition provinciale de Québec.
En 1888, en plus de ses photos des ruines de la chapelle incendiée du séminaire de Québec, Livernois réalise une grande carte mosaïque des portraits de tous les membres du clergé séculier de l’archidiocèse de Québec, dont il enregistre le droit d’auteur, et l’offre à Mgr Taschereau. Outre des vues diverses, des portraits individuels ou de groupes, il prépare l’année suivante, pour le Dominion Illustrated, des reportages d’actualités avec des images sensationnelles, d’abord sur le feu de Saint-Sauveur (Québec) et sur les funérailles du major Charles John Short, mort en héros dans ce désastre, puis sur le rassemblement du 8th Royal Rifles sur les plaines d’Abraham et, enfin, sur l’éboulis du cap Diamant. Le 26 octobre, le Canadien fait une offre à ses abonnés : obtenir gratuitement, parmi une sélection de cinq, un portrait d’une personnalité politique prestigieuse tiré par la maison J. E. Livernois, « dont la réputation n’est plus à faire ». Durant cette période, Livernois participe au livre illustré les Hommes du jour : galerie de portraits contemporains avec une fameuse photographie d’Honoré Mercier en costume d’hiver, publie deux brochures touristiques – l’une sur le parcours entre Québec et Sainte-Anne-de-Beaupré, l’autre sur ce célèbre lieu de pèlerinage –, et fait enregistrer le droit d’auteur des images liées à la dévotion à sainte Anne.
Alors qu’il connaît un sommet dans les affaires avec une encaisse annuelle de plus de 16 000 $, Livernois s’établit en 1889 à une adresse centrale et stratégique de la haute ville, soit au carrefour des rues Saint-Jean, Couillard, de la Fabrique (côte de la Fabrique) et Garneau. Dans cet immeuble imposant, visible depuis la porte Saint-Jean, le photographe aménage le studio le plus sophistiqué de la capitale. En effet, l’édifice, dont il est locataire, comporte entre autres une riche galerie d’art, un atelier de pose avec une grande baie du côté nord-est, ainsi qu’une salle de développement solaire des épreuves, dans les combles, avec une verrière au sud-ouest. Il commence à vendre des produits chimiques et des appareils photo tout en faisant paraître une première liste de prix.
En 1891, la maison J. E. Livernois poursuit dans la veine du portrait de groupe, avec celui des membres de la Chambre des notaires de la province de Québec, et du reportage, avec celui sur les commissaires et l’auditoire de la commission royale d’enquête dans l’affaire du chemin de fer de la baie des Chaleurs [V. Honoré Mercier ; Ernest Pacaud*]. En 1892, l’entreprise acquiert l’édifice emblématique auquel le nom de la famille est toujours associé au début du xxie siècle. Livernois tient un véritable magasin de gros et de détail, par vente ou location, d’appareils photo, d’accessoires et d’autres articles photographiques et chimiques, dont le fameux Kodak portatif manufacturé par la Eastman Kodak Company, appareil accessible aux amateurs, qui feront alors concurrence aux professionnels. L’année suivante, il agrandit son commerce et y ajoute la vente au détail de produits pharmaceutiques. Malgré l’embauche du pharmacien Léandre Renaud, la riposte de l’Association pharmaceutique de la province de Québec est virulente en raison, notamment, des bas prix des médicaments préparés et importés d’Europe ou des États-Unis. Mais Livernois en sortira indemne, et même victorieux, puisque les profits associés à la vente de ces produits supplanteront peu à peu ceux des studios.
En août 1893, lord Stanley*, à la fin de son mandat de gouverneur général, fait appel à la maison J. E. Livernois pour exécuter son portrait et celui de sa femme lady Constance Villiers ; comme le rapporte le Courrier du Canada, journal de Québec, le 7 août 1893, il veut laisser « un riche et artistique souvenir à nos sommités canadiennes ». Le 19 septembre, l’Électeur de Québec mentionne que Livernois, « représentant différents journaux illustrés américains et canadiens », a photographié le jour précédent la prestation du serment d’office de lord Aberdeen [Hamilton-Gordon] comme nouveau gouverneur général ; il a de plus tiré son portrait et celui de son épouse lady Aberdeen [Marjoribanks] à son atelier, ainsi que celui d’un groupe du parti vice-royal à la citadelle.
Jules, fils aîné de Jules-Ernest et Maria, entre au studio comme photographe en 1893. On annonce que des vues de la capitale prises par les Livernois seront présentées à l’Exposition universelle de Chicago cette année-là. Au début de 1894, l’entreprise couvre les constructions et les festivités entourant le premier carnaval d’hiver de Québec [V. Frank Carrel]. À la même époque, la maison publie, notamment avec un éditeur new-yorkais, une série de brochures illustrées de photogravures sur la capitale, dont Quebec illustrated in photo-gravure (1894) et Quebec of to-day : photo-gravures (1897), de même que des catalogues publicitaires comportant une liste de sujets et de prix (Views of Quebec and environs [...], par exemple, paru à Québec en 1896, compte près de 700 titres).
En 1897, Jules-Ernest dresse un inventaire exhaustif de son entreprise et, l’année suivante, délaisse la pratique de la photographie au profit de Jules. La maison est constituée en corporation en 1909 sous la raison sociale J. E. Livernois, Limitée, avec un capital total de 300 000 $. Le père assume, semble-t-il, la gestion des affaires jusqu’à son décès. Riche et comblé, il coule des jours tranquilles avec sa famille dans sa somptueuse résidence de la rue Sainte-Ursule et dans sa luxueuse villa d’été de Petite-Rivière-Saint-Charles (Québec), avant de s’éteindre à la suite d’une crise d’angine de poitrine, à Québec, à l’âge de 81 ans.
Après avoir célébré avec faste son quatre-vingtième anniversaire en 1934, puis son centième en 1954, la maison J. E. Livernois, Limitée n’a plus de relève familiale en photographie (Jules est mort en 1952). Dix ans plus tard, elle ne fait plus ses frais, en raison de la vive concurrence et de la perte de clientèle. En 1974, elle ferme les portes de l’atelier avant de déclarer faillite au début de 1979. Le Musée du Québec consacre, à l’été de 1987, une importante rétrospective aux Livernois, accompagnée d’un riche catalogue, le tout placé sous le commissariat de l’historien Michel Lessard.
Jules-Ernest Livernois a dirigé, à n’en pas douter, le plus fameux studio francophone de la province de Québec dans le dernier quart du xixe siècle. Contrairement à ses contemporains, plus interpellés par les sites pittoresques, Livernois a porté un regard neuf, dynamique, moderne, voire avant-gardiste, sur la vieille capitale, sans négliger les clientèles locale et touristique. Plusieurs de ses clichés illustrent des constructions et des édifices de Québec qui n’existent plus, et constituent donc de précieux documents pour l’histoire de l’architecture. Certains paysages somptueux, savamment composés, atteignent littéralement au sublime. À cet égard, nombre d’entre eux soutiennent la comparaison avec ceux des photographes Alexander Henderson* et William Notman*, de Montréal. Témoins importants de la culture matérielle du temps, des reportages et de superbes vues intérieures des différentes institutions religieuses, d’un intérêt exceptionnel, étonnent par leur sujet inusité, leur organisation très étudiée ou leur qualité esthétique, obtenue parfois par l’effet visuel très réussi de la lumière naturelle, parfois par les jeux de perspective proches de l’abstraction. Quelques épreuves peuvent même compter parmi les chefs-d’œuvre de l’histoire de la photographie canadienne. Son grand ami Arthur Buies ne l’a-t-il pas consacré en 1887 « le plus artiste des photographes » ?
Le fonds J. E. Livernois Ltée, BAnQ-Q, P560, comprend 2,6 mètres linéaires de documents textuels et près de 110 000 photographies de Jules-Ernest Livernois. La base de données « Artefacts Canada », accessible en ligne à app.pch.gc.ca/application/artefacts_hum/indice_index.app?lang=fr, répertorie des milliers d’images. On trouve d’importantes collections de photographies du sujet à BAC (notamment 1 824 photographies dans le fonds Coll. de photographies par Jules-Ernest Livernois (R670-0-2)), au Musée de la civilisation de Québec (2 602 pièces dans la Coll. du séminaire de Québec), au Musée national des beaux-arts du Québec (Québec) (principalement dans les donations d’Yves Beauregard et de Michel Lessard), à BAnQ-CAM, à BAnQ-SLSJ, aux AVQ et aux Arch. de l’archidiocèse de Québec. Des communautés religieuses de la région de Québec, comme les ursulines, les Augustines de la miséricorde de Jésus, les Sœurs de la charité de Québec et les rédemptoristes, possèdent également des photographies. Livernois a fait l’objet d’un film intitulé Ernest Livernois, photographe, réalisé par Arthur Lamothe, en 1988, et d’un timbre émis par la Société canadienne des postes l’année suivante.
Grâce à la thèse de doctorat de Michel Lessard, « le Studio Livernois, 1854–1974 : un commerce familial d’art photographique à Québec », déposée à l’univ. Laval en 1986, et à ses nombreuses publications dans les années 1980, notamment le catalogue de l’exposition présentée au Musée du Québec, à Québec, en 1987, les Livernois, photographes, on connaît bien la carrière et la production de cette famille de photographes, et plus particulièrement celles de Jules-Ernest. Ces deux ouvrages comportant chacun une bibliographie détaillée, la nôtre ne recense que les principales publications parues depuis 1987.
Par ailleurs, notre recherche constitue essentiellement une mise à jour des sources citées par Lessard. Nous avons toutefois monté, au Musée national des beaux-arts du Québec, d’importants dossiers de recherche sur chacun des membres de la famille Livernois. Ceux-ci comptent plusieurs éléments inédits, comme un dépouillement des journaux de Québec, qui ont évidemment été mis à contribution pour la rédaction de la présente biographie.
BAnQ-MCQ, CE403-S16, 19 août 1851.— BAnQ-Q, CE301-S1, 15 août 1876, 28 sept. 1882, 19 juin 1883 ; CE301-S22, 24 sept. 1880, 28 févr. 1887.— FD, Cimetière Saint-Charles (Québec), 12 juin 1933.— J.-L. Allard et Jacques Poitras, les Photographes québécois (1839–1950) : la première liste officielle (Longueuil, Québec, 2006).— Mario Béland, « la Dynastie Livernois », Continuité (Québec), 122 (automne 2009) : 39–44 ; « Edith Hemming, au service des Livernois », Cap-aux-Diamants (Québec), no 96 (2009) : 51 ; « les Livernois chez les ursulines de Québec », Cap-aux-Diamants, no 123 (automne 2015) : 47 ; Québec et ses photographes, 1850–1908 : la collection Yves Beauregard (catalogue d’exposition, Musée national des beaux-arts du Québec, 2008) ; « Une “star” du clergé québécois », Cap-aux-Diamants, no 90 (été 2007) : 53.— Arthur Buies, Sur le parcours du chemin de fer du lac St-Jean : 2ème conférence faite à la salle St-Patrick, le 28 avril 1887 (Québec, 1887).— Cap-aux-Diamants, 3 (1987–1988), no 2, numéro spécial intitulé 150 ans de photographie : images oubliées de la capitale ; 33 (printemps 1993), numéro spécial intitulé Ah ! Les belles vacances !— Les Hommes du jour : galerie de portraits contemporains, L.-H. Taché, édit. (32 sér. en 16 vol., Montréal, 1890–[1894]).— Karel, Dict. des artistes.— Michel Lessard, la Photo s’expose : 150 ans de photographie à Québec ([Québec ?, 1987 ?]) ; Québec, ville du patrimoine mondial : images oubliées de la vie quotidienne, 1858–1914 ([Montréal], 1992).— Michel Lessard et al., Québec éternelle : promenade photographique dans l’âme d’un pays (Montréal, 2013).— Zoë Tousignant, « Jules-Ernest Livernois : le regard moderne d’un photographe », dans Québec, une ville et ses artistes, sous la dir. de Denis Castonguay et Yves Lacasse (catalogue d’exposition, Musée national des beaux-arts du Québec, 2008), 202–213.
Mario Béland, « LIVERNOIS, JULES-ERNEST (baptisé Jules-Ernesse-Edmond) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 29 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/livernois_jules_ernest_16F.html.
Permalien: | https://www.biographi.ca/fr/bio/livernois_jules_ernest_16F.html |
Auteur de l'article: | Mario Béland |
Titre de l'article: | LIVERNOIS, JULES-ERNEST (baptisé Jules-Ernesse-Edmond) |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 2021 |
Année de la révision: | 2021 |
Date de consultation: | 29 déc. 2024 |