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VALLÉE, LOUIS-PRUDENT (baptisé Louis-François-Charles-Prudent), photographe, né le 6 novembre 1837 à Saint-Roch de Québec, aîné des enfants du premier mariage de Prudent Vallée et d’Henriette Cazeau (Casault) (1816–1856) ; le 16 novembre 1870, il épousa au même endroit Elizabeth McAvoy (1843–1926), fille d’un tailleur prospère de la capitale, et ils eurent six enfants ; décédé le 22 décembre 1905 à Québec.

Le photographe Louis-Prudent Vallée appartient à cette poignée d’artistes de la lumière qui, dans la deuxième moitié du xixe siècle, tracent le portrait de la ville de Québec. Avec Jules-Isaïe Benoît*, dit Livernois, Jules-Ernest Livernois* et George William Ellisson, Vallée offre ses services hautement artistiques de portraitiste et accapare le marché de la vue touristique de Québec et des alentours, à un moment où l’industrie du voyage et de la villégiature dans la vallée du Saint-Laurent connaît un premier élan. De 1867, date d’ouverture de son premier atelier, à 1900, les visiteurs qui s’arrêtent à Québec ou fréquentent l’un ou l’autre des lieux de villégiature de Charlevoix et de Kamouraska repartent avec des cartes de visite, des cartes stéréoscopiques, des photographies de moyens et grands formats, toutes signées Vallée.

Vallée appartient à une famille de la petite bourgeoisie d’affaires de Québec, bien intégrée à la vie socio-économique de la capitale. Son père, maître menuisier, entrepreneur de construction et marchand de bois, est conseiller municipal de 1853 à 1858. Il participe activement au réseau des caisses d’économie et des banques locales tant comme actionnaire que comme membre de conseils d’administration ; on le retrouve à la tête de différents comités de secours et de groupes de pression qui font la promotion de certaines lignes de chemin de fer. Cette aisance financière et l’engagement social de leur père expliquent en bonne partie les carrières et l’action de certains des enfants. Ainsi, Charles-Amédée deviendra gouverneur de la prison de Montréal et renouvellera le milieu carcéral en y introduisant la réhabilitation ; Arthur, après des études en Europe, sera médecin, professeur à l’université Laval et surintendant de l’asile de Beauport, où il s’emploiera à améliorer le traitement des malades. Quant à Louis-Prudent, il amorce en 1870, au moment où sa réputation de photographe ne cesse de grandir, une période active au sein de l’Institut canadien de Québec. Trois ans plus tard, il en devient le trésorier et, en 1878, vice-président, tandis que son frère Arthur est président. Esprit curieux – Vallée est un assidu de la bibliothèque –, entomologiste à ses heures, il monte une collection d’insectes qu’il lègue en 1874 à son association... ainsi que des animaux naturalisés. Vallée est également membre actif de la Société Saint-Jean-Baptiste de la cité de Québec, notamment en 1879–1880 où il fait partie du comité chargé d’organiser la convention nationale des Canadiens français à Québec en juin 1880. Un peu avant le décès de son père en 1881, il quitte le bureau de direction de l’institut tout en demeurant membre. Il consacre alors son temps à ses seules activités de photographe et à la gestion de biens qu’il vient d’hériter.

La pratique photographique de Vallée se divise en quatre temps. Un premier, étalé sur la décennie 1860, est consacré à l’apprentissage du métier et à l’établissement du studio. L’exercice du dessin, un stage à New York et probablement un séjour au studio de Jules-Isaïe Benoît, dit Livernois, en affaires depuis 1854, lui inculquent les règles de l’art. En 1867, il ouvre un studio au 10, rue Saint-Jean, en association avec François-Xavier Labelle. Le tandem fait de la vue de Québec sa spécialité. Un an plus tard, Vallée reprend l’affaire en main.

Le deuxième temps de la pratique occupe les années 1870. C’est l’époque de la grande production pour Vallée, suivie généreusement par la presse locale. Après son mariage, il s’est installé avec sa femme rue Saint-Jean. Les Vallée passeront leur vie à différents numéros de cette artère, dont la majeure partie du 39 au 43, intégrant dans leur propriété le magasin du sculpteur Louis Jobin* en 1882. Plusieurs membres de l’élite viennent se faire photographier et le maître mène une rude concurrence aux Livernois, ses voisins. Vers 1878, il publie Catalogue of photographic views of Quebec and vicinities, qui contient près de 200 titres de vues de la capitale historique qu’il a réalisées ainsi que ceux d’une soixantaine de paysages maritimes de La Malbaie, du Saguenay, de Tadoussac, de Cacouna et de nombreux villages à l’est de Québec.

Vallée consacre les années 1880 à raffiner des techniques et à mettre en marché une iconographie élaborée précédemment ainsi que celle du vieux fond d’Ellisson qu’il a acquise dans des circonstances mal connues et qui porte dorénavant sa signature. Entre 1890 et 1905, dernier temps de la pratique photographique de Vallée, les affaires de l’artiste vont au ralenti. Le photographe Jules-Ernest Livernois, qui s’est réinstallé dans de somptueux locaux tout près, est en pleine lancée et monopolise la pratique. De plus, l’élargissement de la rue Saint-Jean a obligé Vallée à suspendre momentanément ses activités, et le réaménagement semble avoir été lourd. Sa femme ouvre une boutique de modiste, voisine de son studio, afin d’améliorer leur situation financière, mais, en novembre 1901, Vallée n’a d’autre choix que de vendre sa propriété.

Dans sa longue carrière de photographe, Louis-Prudent Vallée a posé un regard académique sur la capitale et sur l’est du Québec. Ses compositions s’inscrivent dans une conception toute classique de l’image. Sa production montrant la ville de Québec avant le départ des troupes britanniques en 1871 et après la démolition des installations militaires de la ville fortifiée, à un moment sans précédent de réaménagement urbain, demeure une documentation exceptionnelle sur la ville, non dénuée d’intérêt artistique.

Michel Lessard

ANQ-Q, CE1-22, 7 nov. 1837, 16 nov. 1870.— Louise Désy, « l’Histoire de la photographie au Québec à travers les périodiques, 1839-c.1880 » (thèse de m.a., univ. du Québec à Montréal, 1984).— Michel Lessard, la Photo s’expose ; 150 ans de photographie à Québec (Québec, 1987) ; « le Stéréogramme au Québec ; Louis-Prudent Vallée (1837–1905) », Photo sélection (Sillery, Québec), 5 (1985), n° 1 : 14s.— Monique Rémillard, « Louis-Prudent Vallée, 1837–1905, photographe ; la vue stéréoscopique au service de l’industrie touristique à Québec dans le dernier quart du xixe siècle ; l’exotisme culturel » (thèse de m.a., univ. du Québec à Montréal, 1988).

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Michel Lessard, « VALLÉE, LOUIS-PRUDENT », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/vallee_louis_prudent_13F.html.

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Auteur de l'article:    Michel Lessard
Titre de l'article:    VALLÉE, LOUIS-PRUDENT
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1994
Année de la révision:    1994
Date de consultation:    19 mars 2024