STEWART, WILLIAM JAMES, ingénieur, hydrographe et fonctionnaire, né le 23 janvier 1863 à Ottawa, fils de John Stewart et de Mary Renney ; le 9 novembre 1886, il épousa à Cataraqui (Kingston, Ontario) Clara Louise Lasher, et ils eurent deux filles ; décédé le 5 mai 1925 à Ottawa.

William James Stewart était le fils aîné d’un entrepreneur de construction et officier de l’Ottawa Field Battery. Élevé dans une famille irlandaise anglicane, il reçut la médaille d’or de l’Ottawa Collegiate Institute en 1879 et du Royal Military College of Canada de Kingston en 1883, où l’on mettait l’accent sur l’ingénierie et l’entraînement militaire. Il travailla d’abord dans l’est de l’Ontario comme ingénieur-arpenteur pour le département des Chemins de fer et Canaux et, ensuite, en mars 1884, il entra au département de la Marine et des Pêcheries en tant qu’assistant d’un arpenteur de l’Amirauté britannique, John George Boulton, qui effectuait un relevé hydrographique de la baie Géorgienne. Cette entreprise avait été motivée par un nombre croissant de morts et de bateaux perdus, dont le vapeur Asia en 1882. À titre d’officier responsable, Stewart succéda à Boulton en 1893, bien qu’à ce moment ses travaux sur le terrain se soient étendus jusqu’à la côte Ouest [V. William Smith*] ; en 1891, il refit l’arpentage de l’inlet Burrard, ce qui constitua le premier relevé hydrographique effectué en eau salée par des autorités canadiennes. Dans le but de renforcer sa compétence, il obtint en 1897 une attestation de capitaine de marine pour naviguer sur les eaux intérieures. Comme il n’existait aucun levé géodésique national qui puisse être utilisé comme base aux études hydrographiques, rapporta Stewart la même année, lui et ses équipes utilisaient systématiquement théodolites réitérateurs, sextants, tracés triangulaires, sondages effectués par des baleiniers ou de petits vapeurs et échantillonnage du fond marin. Dans une saison normale, de mai à novembre, il était possible de sonder 800 milles carrés.

Lorsque les services d’hydrographie de la Marine et des Pêcheries, des Travaux publics et des Chemins de fer et Canaux fusionnèrent pour former le service hydrographique du Canada au sein du ministère de la Marine et des Pêcheries en 1904, Stewart fut nommé arpenteur en chef. Pendant son mandat, le service publia des cartes marines, des instructions nautiques et des tables des marées qui améliorèrent la sécurité de la navigation. Fait impressionnant, Stewart produisit lui-même quelque 170 cartes marines ou en supervisa la production. Entre 1910 et 1922, sa section relevait du ministère du Service naval, ce qui fut le cas également de la nouvelle marine du dominion, de la protection des pêches, des levés marégraphiques, des relevés de courants et de la radiotélégraphie.

En 1907, Stewart succéda à William Frederick King* à la Commission internationale des voies d’eau limitrophes, qui deviendrait la Commission mixte internationale [V. sir George Christie Gibbons*]. Il participa à la délimitation de la frontière maritime entre le Canada et les États-Unis. Du même coup, l’entretien des bornes placées dans le fleuve Saint-Laurent et les Grands Lacs fut confié à sa section. En 1912, l’année où la responsabilité des indicateurs de niveau d’eau automatiques lui revint également, Stewart fut nommé ingénieur-conseil auprès du premier ministre et du ministère des Affaires extérieures pour les questions liées à la commission. On reconduisit sa nomination à ce poste en 1921. Stewart atteignit peut-être le point culminant de sa carrière en 1919 lorsqu’on lui demanda de conseiller le gouvernement britannique au sujet des frontières internationales délimitées par le traité de Versailles.

Homme de taille moyenne au teint sombre, William James Stewart aimait le curling, mais on ne lui connaît pas beaucoup d’autres champs d’intérêt. En 1910, il souffrit d’un mal qui le rendit impotent du bras droit. Il avait la réputation d’être un fonctionnaire exigeant et parcimonieux, ainsi qu’un bon mathématicien ; il travailla en étroite collaboration avec William Frederick King et Otto Julius Klotz, de l’Observatoire national d’astronomie du Canada, sur les problèmes de levés des côtes. La plupart de ses adhésions à des associations étaient de nature professionnelle : la section d’océanographie du comité national canadien de l’Union astronomique internationale, l’Union géodésique et géophysique internationale, l’Institut canadien des ingénieurs, l’American Society of Civil Engineers, l’Institution of Civil Engineers de Grande-Bretagne, le Bureau de géographie du Canada et la Société royale d’astronomie du Canada. Stewart mourut en mai 1925 à l’Ottawa Civic Hospital à la suite d’une opération d’urgence, conséquence d’un cancer de la vésicule biliaire ; il fut inhumé au cimetière Beechwood. Selon l’Ottawa Morning Journal, on se rappellerait de lui comme d’un mathématicien et d’un expert en hydrographie.

Patrick Burden

William James Stewart est l’auteur de « The Canadian Hydrographic Survey », article paru dans British Assoc. for the Advancement of Science, Handbook of Canada, Ramsay Wright et James Mavor, édit. (Toronto, 1897), 61–66.

AO, RG 80-5-0-141, nº 3298 ; RG 80-8-0-988, nº 9305.— BAC, RG 25, A-3-a, 1296 : dossier 1921-426 ; RG 32, C2, 554 : dossier 1863.01.23 ; RG 48 ; RG 51 ; RG 139, 30–31.— Ottawa Morning Journal, 6 mai 1925.— Canada, Parl., Sessional papers, 1892, nº 10 : 146.— Canadian who’s who, 1910.— « Friends of hydrography » : www.canfoh.org. (consulté le 6 avril 2004).

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Patrick Burden, « STEWART, WILLIAM JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 21 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/stewart_william_james_15F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2005
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