Le traité de Versailles de 1919 fut l’un des plus importants règlements négociés après la Première Guerre mondiale. Le 27 octobre 1918, le premier ministre britannique David Lloyd George rappela le premier ministre canadien sir Robert Laird Borden en Grande-Bretagne pour préparer d’éventuels pourparlers de paix. Deux jours plus tard, Borden répondit que « la presse et la population [du] pays [tenaient] pour acquis que le Canada serait représenté à la Conférence de paix ». Lloyd George se montra ouvert, mais prédit de « difficiles problèmes ». En décembre, il fut convenu que des représentants des dominions et de l’Inde seraient présents quand il serait question de sujets concernant directement leurs intérêts et qu’un des cinq délégués britanniques aux pourparlers de paix serait toujours un représentant des dominions ou de l’Inde. Un mois plus tard, après la rencontre des représentants à la conférence à Paris, Lloyd George persuada le président américain Woodrow Wilson et le premier ministre français Georges Clemenceau que le Canada, l’Australie, l’Afrique du Sud et l’Inde aient deux délégués et la Nouvelle-Zélande, un, aux réunions plénières. Borden fit remarquer que ces arrangements relevaient plus de la forme que de la substance du principe en cause et que la représentation était « largement une question de sentiment ». Charles Joseph Doherty et Arthur Lewis Watkins Sifton signèrent le traité de Versailles, en juin 1919, au nom du Canada, alors que le contenu du traité avait été rendu public dès le mois de mai. Borden retourna à Ottawa, après avoir confié au ministre du Commerce sir George Eulas Foster la responsabilité des Canadiens restés à Paris. À la conférence, il exprima franchement ses réserves quant à la dureté de certaines conditions du traité. Il s’opposa aux lourdes réparations commandées à l’Allemagne et à son exclusion de la Société des nations. Il pensait qu’il restait beaucoup à faire, et le monde, en particulier l’Europe, se trouvait dans les bouleversements de l’après-guerre. L’appartenance de l’Allemagne à la Société des nations « aurait grandement facilité la solution à bon nombre de ces problèmes ».