Le 1er juin 1916, les bataillons des Canadian Mounted Rifles tenaient pour les Alliés la dernière portion de la crête d’Ypres, du mont Sorrel à la cote 62, point culminant d’un éperon qui se prolongeait vers l’ouest jusque dans la ligne alliée entre le bois d’Armagh et le bois du Sanctuaire. Ce terrain était de toute première importance. Les Allemands, prévoyant que les Britanniques lanceraient une offensive sur la Somme, plus au sud, étaient résolus à attaquer. À l’aube du 2 juin, les Allemands déclenchèrent un tir de barrage d’une intensité sans précédent. « Toute la position ennemie, écrivit un témoin allemand, n’était qu’un nuage de poussière et de terre d’où surgissaient constamment des madriers, des troncs d’arbre, des armes et des pièces d’équipement, et à l’occasion des corps d’homme. » Peu après midi, les Allemands avancèrent, sans presque rencontrer de résistance. Des sections et des pelotons entiers furent anéantis, et des positions clés furent cédées. Le même jour, une contre-attaque canadienne maladroite échoua. Le commandant britannique sir Julian Hedworth George Byng, en colère et frustré, en ordonna une autre pour le 3 juin, laquelle ne se déroula pas mieux. Les 12 et 13 juin, les Canadiens reprirent le terrain perdu.