Services de renseignements du Canada du xixe siècle
En 1865, vers la fin de guerre de Sécession, des recrues de la « Western Frontier Constabulary » travaillaient clandestinement dans la région frontalière, soit à bord des trains ou dans les localités haut-canadiennes. Ces hommes devaient déceler « l’existence de tout complot, conspiration ou organisation qui pourrait menacer la paix, insulter Sa Majesté la Reine ou aller à l’encontre de sa proclamation de neutralité », et signaler tout attroupement séditieux, tout exercice militaire et toute tentative clandestine de la part d’agents de l’armée des Nordistes pour recruter des sujets britanniques dans le Haut-Canada. Au début de 1866, les forces policières de la province du Canada déployèrent des efforts majeurs afin d’améliorer leur réseau d’informateurs dans des villes américaines d’importance stratégique. Par conséquent, elles purent prévenir leur chef Gilbert McMicken de deux attaques des fenians : une tentative d’invasion de l’île Campobello, au Nouveau-Brunswick, en avril, et une offensive plus vaste lancée le 1er juin contre Fort Erie, dans le Haut-Canada. Ces événements causèrent un tel émoi qu’on approuva la constitution d’un fonds régulier pour un service secret et l’autorisation de placer des agents à Lockport, à Rochester, à New York et à Brooklyn, ainsi qu’à Chicago, à Buffalo et dans quelques autres des principaux points de la frontière canadienne.