WIX, EDWARD, ministre de l’Église d’Angleterre, missionnaire et auteur, né le 1er février 1802 à Faulkbourne, Essex, Angleterre, fils aîné du révérend Samuel Wix et de E. Walford ; il épousa en 1828 une demoiselle Browne, de Lowestoft, Angleterre, et ils eurent deux filles et un fils ; décédé le 24 novembre 1866 à Swanmore, île de Wight, Angleterre.

Edward Wix étudia à la Merchant Taylors’ School de Londres et au Trinity College d’Oxford, et reçut le titre de bachelier ès arts en 1824. Il fut ordonné prêtre en 1825 et reçut l’autorisation d’exercer la fonction de vicaire auprès de son père, auteur et polémiste connu, défenseur de la tendance High Church, président du Sion College de Londres et rector d’Inworth, Essex. L’année suivante, Edward Wix se rendit à Halifax à titre de missionnaire dans le diocèse de la Nouvelle-Écosse dont l’évêque était John Inglis e, un ami de son père. Wix contracta le typhus en 1828 et retourna en Angleterre en convalescence, mais il se remit promptement. Il prit ensuite une maîtrise ès arts à Oxford et se maria avant de s’embarquer pour la Nouvelle-Écosse. Presque aussitôt arrivé, on le muta à Terre-Neuve ; il exerça son ministère d’abord à Bonavista puis à St John’s où il succéda à George Coster* comme archidiacre en 1830. Il s’employa pendant huit ans à mettre sur pied des organisations, à prêcher, à voyager et à recueillir des fonds.

Il visita les établissements de la baie de la Trinité et des environs de St John’s en 1830. Au cours de 1835, il consacra six mois à la tournée missionnaire des côtes est, sud et ouest ; le journal qu’il tint de ses pérégrinations parut à Londres en 1836 sous le titre de Six months of a Newfoundland missionary’s journal. Publié à l’intention d’éventuels bienfaiteurs de la mission de Terre-Neuve, ce journal contient d’intéressants commentaires sur la vie insulaire de l’époque. Wix y critique les catholiques de St John’s « qui sont entraînés à de fréquentes atteintes à l’ordre public par un clergé papiste des plus séditieux » ; il fait ressortir le contraste entre leur conduite et celle des sympathiques catholiques de Placentia. Il se plaint de l’état des communications, affirmant qu’il en coûte 25 shillings pour expédier une lettre de Trinity à St John’s. La décadence matérielle, morale et spirituelle qu’il rencontra le scandalisait. Sur l’île de Valen, il trouva des femmes malpropres et presque nues et administra le baptême dans les maisons privées parce que les mères de famille n’avaient pas de vêtements pour aller à l’église. Un homme qui habitait la baie de Fortune n’avait pas vu de ministre depuis 56 ans. Partout il avait à lutter contre les débits de boissons. Dans la baie des Îles, il ne trouva que débauche, beuveries, inceste, et « le blasphème y tenait lieu de dialecte ». Son journal se voulait un appel au secours pour empêcher Terre-Neuve de sombrer dans le paganisme et il contribua grandement à convaincre l’Église d’Angleterre de la nécessité d’y nommer un évêque.

À St John’s, Wix fut un membre actif du comité de la Society for Promoting Christian Knowledge ; il distribua des livres de prières, des bibles et des brochures. Il fut également agent de la succursale nouvellement formée de la British and Foreign Bible Society, établie en 1835. Il aida à mettre sur pied une société de tempérance qui tint des réunions presque tous les mois entre 1833 et 1838 et publia le Newfoundland Temperance Journal. On le nomma au conseil de l’Instruction publique de St John’s en 1836, et, peu de temps avant son départ, il devint commissaire des ponts et chaussées. Il fut aussi le premier vice-président de la Church Society de l’archidiaconé de Terre-Neuve, qu’il contribua à organiser en mars 1837. Toutefois, il consacra ses plus grands efforts à recueillir de l’argent. Il était d’avis qu’une seule église était insuffisante pour la population qui augmentait rapidement à St John’s, et, au cours d’un voyage en Angleterre, à la fin de 1833, il rassembla les fonds nécessaires au moyen de quêtes dans les églises. Le gouvernement anglais ayant concédé le terrain nécessaire, on fut en mesure de construire l’église St Thomas. Elle contenait 700 places et fut inaugurée en 1836 comme desserte de l’église paroissiale St John the Baptist ; on y célébrait l’office trois fois le dimanche, dans la soirée du vendredi de même que les jours de fête. On voulait manifestement en faire un lieu de prédication. En 1848, l’Ecclesiologist, de tendance High Church, remarquait en termes mordants « que les intentions étaient certainement meilleures que les résultats » mais notait que l’autel et le baptistère de marbre que Wix avait obtenus de l’Italie étaient « les seuls objets de nature à rehausser la solennité des rites, voire la décence, qu’ait possédés l’île entière jusqu’à tout récemment ».

En octobre 1838, Wix quitta Terre-Neuve avec une hâte furtive, d’une façon qui, selon le révérend Thomas Finch Hobday Bridge*, « surprit et consterna les membres de l’Eglise ». Il quitta l’île en mauvais état de santé et endetté pour une somme de £1 300, et après avoir été vu en compagnie d’une prostituée. Durant les cinq années qui suivirent, il fut en repos en Angleterre et, en 1843, il occupa la charge de vicaire à St Leonard, Shoreditch, dans le Middlesex. Il alla se fixer à All Saints, Poplar, Middlesex, mais dut abandonner ses fonctions au bout de trois ans pour raison de santé. Il passa 14 ans à se soigner à Madère, en Italie, sur la Riviera, à Alger et à Malte, tout en collaborant occasionnellement au Gentleman’s Magazine et à la Church Review. Il rentra en Angleterre en 1864 et, en 1866, se fixa dans la paroisse de son fils, à Swanmore, île de Wight.

Homme de grand talent, Wix fit beaucoup pour faire connaître la mission de Terre-Neuve en Angleterre tant par son livre que parles nombreuses lettres qui accompagnaient les rapports envoyés à la Society for the Propagation of the Gospel et à la Society for Promoting Christian Knowledge. Son travail de missionnaire, les organisations qu’il mit sur pied et l’église qu’il construisit préparèrent la voie au premier évêque de l’Église d’Angleterre à Terre-Neuve, Aubrey George Spencer*.

Frederick Jones

Edward Wix est l’auteur de An address delivered at an examination of the St. John’s Church Sunday schools, June 15, 1832 (St John’s, 1832) ; Divine visitations : a sermon (St John’s, 1832) ; The guilt of a denial of God’s providence ; a sermon on Zephaniah I.12 (St John’s, 1832) ; A retrospect of the operations of the Society for the Propagation of the Gospel in North America ; a sermon preached Sunday, March 31, MDCCCXXXIII, at St. John’s Church, Newfoundland (St John’s, 1833) ; A sermon (St John’s, 1831) ; et Six months of a Newfoundland missionary’s journal, from February to August, 1835 (Londres, 1836).

PRO, CO 194/140, K. B. Hamilton to Newcastle, 31 oct. 1853.— USPG, C/CAN/Nfl 5, f.268, T. F. H. Bridge to Campbell, 26 oct. 1838.— Soc. for Promoting Christian Knowledge, Annual report (Londres), 1830–1839.— Soc. for the Propagation of the Gospel in Foreign Parts, Report (Londres), 1830–1839.— Times and General Commercial Gazette (St John’s), 30 janv. 1867.— Alumni Oxonienses : the members of the University of Oxford, 1715–1886 [...], Joseph Foster, édit. (4 vol., Oxford et Londres, [1888]).— DNB.— H. W. LeMessurier, The Church of Saint Thomas and its rectors, 1836–1928 (St John’s, [1928]).— Colonial church architecture, Ecclesiologist (Londres), VIII (1847–1848) : 274–279.

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Frederick Jones, « WIX, EDWARD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 16 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/wix_edward_9F.html.

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Auteur de l'article:    Frederick Jones
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
Année de la révision:    1977
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