Provenance : Avec la permission de Wikimedia Commons
WILLIAMS, JOHN, pasteur puritain qui fut pendant un certain temps prisonnier des Indiens, né le 10 décembre 1664 (ancien style) à Roxbury, Mass., fils de Samuel et Theoda (Park) Williams et le petit-fils de Robert Williams, qui en 1638 émigra de Norwich, Angleterre, et s’installa à la baie de Massachusetts. John Williams mourut le 12 juin 1729 à Deerfield, Mass.
John Williams étudia à la Roxbury Latin School et fut diplômé du Harvard College en 1683. Il enseigna pendant deux ans à Dorchester et fit des études de théologie. Choisi comme prédicateur à Deerfield en mars 1686, ordonné en octobre 1688, il devint le premier pasteur de cette ville. Il épousa, le 21 juillet 1687, Eunice Mather, fille du révérend Eleazar Mather de Northampton, et ils eurent neuf enfants dont deux moururent en bas âge.
Deerfield avait été incendiée par les Indiens et abandonnée durant la guerre appelée King Philip’s War (1675–1676), du nom d’un chef indien ; puis, pendant la guerre de la ligue d’Augsbourg (King William’s War), la ville fut attaquée presque tous les ans par les Français et les Indiens. Après le début de la guerre de Succession d’Espagne (Queen Anne’s War), Williams persuada le gouverneur Dudley d’y établir une garde de 20 soldats. Mais le 29 février 1703/1704 (Il mars 1704, nouveau style), avant l’aube, un détachement composé de 200 Français et de 142 Abénaquis et Agniers de Caughnawaga (d’autres ont dit 50 Français et 200 Indiens), sous les ordres du major Jean-Baptiste Hertel de Rouville, s’approcha silencieusement de la ville endormie. La neige accumulée le long des palissades lui permit d’entrer facilement dans la ville et de passer à l’attaque. Selon une estimation parmi d’autres, ils tuèrent 47 habitants, firent 112 prisonniers, soit environ le tiers de la population, et incendièrent 17 maisons. Faisant irruption dans la maison de Williams, ils tuèrent deux de ses fils, dont un n’avait que six semaines, ainsi que leur nourrice noire, et emmenèrent la famille en captivité. Au cours du rude voyage vers le Nord jusqu’à Montréal, Mme Williams fut tuée avec 17 autres prisonniers. Williams, ses filles et ses fils furent séparés, puis gardés dans des familles indiennes et françaises en vue d’être échangés contre rançon. Le gouverneur Rigaud de Vaudreuil libéra Williams et essaya d’obtenir la remise en liberté de ses enfants. Un certain temps, Williams fut gardé à Québec, où l’on fit beaucoup pour le convertir au catholicisme. En octobre 1706, tous ses enfants, sauf Eunice*, ayant été libérés, il s’embarqua pour Boston avec 54 autres captifs affranchis. Pierre Maisonnat, dit Baptiste, faisait partie des prisonniers français relâchés par la Nouvelle-Angleterre à cette époque.
Williams reprit ses fonctions de pasteur à Deerfield et écrivit un récit de l’attaque de Deerfield et de son séjour au Canada, qui fut publié à Boston en 1707 sous le titre : The redeemed captive, returning to Zion... Selon Sibley, il aurait été nommé aumônier de l’expédition infructueuse qu’entreprit la Nouvelle-Angleterre contre Port-Royal (Annapolis Royal, N.-É.) en 1707, puis des troupes locales participant à l’expédition de l’amiral Walker contre Québec en 1711. À la fin de la guerre, en novembre 1713, Williams et le major John Stoddard furent envoyés au Canada par le Massachusetts pour racheter d’autres prisonniers, mais n’eurent pas beaucoup de succès dans leurs négociations avec Vaudreuil : après avoir séjourné à Montréal et à Québec jusqu’à la fin d’août 1714, ils ne purent ravoir que 26 prisonniers.
En septembre 1707, Williams épousa en secondes noces la cousine de sa première femme, Abigail Bissell, fille du capitaine Thomas Allen de Windsor, Connecticut. Le couple eut cinq enfants. Williams garda ses fonctions de pasteur à Deerfield jusqu’à sa mort survenue le 12 juin 1729, à la suite d’une attaque d’apoplexie. Trois enfants de son premier mariage devinrent pasteurs.
La principale source de renseignements concernant la capture de Williams et sa captivité à Québec est sa propre narration, dont il est fait mention plus haut, The redeemed captive returning to Zion : or, a faithful history of remarkable occurrences in the captivity and deliverance of Mr. John Williams [...] (1re éd., Boston, 1707 ; 6e éd., Boston, 1795, réimprimée à Springfield, Mass., 1908) ; on ne connaît aujourd’hui que huit exemplaires de la première édition. Quelques lettres de Williams se trouvent à la bibliothèque de la Massachusetts Historical Society. Il existe un journal des négociations entre Stoddard, Williams et Vaudreuil à la bibliothèque Houghton, Harvard Univ., MS Am 1201.
DAB.— J. L. Sibley, Biographical sketches of graduates of Harvard University... (3 vol., Cambridge, Mass., 1873–1885), III : 249–262.— Coleman, New England captives.— Parkman, A half-century of conflict (1893), I.— S. W. Williams, A biographical memoir of the Rev. John Williams, first minister of Deerfield, Mass. (Greenfield, Mass., 1837).
Howard H. Peckham, « WILLIAMS, JOHN (1664-1729) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 22 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/williams_john_1664_1729_2F.html.
Permalien: | https://www.biographi.ca/fr/bio/williams_john_1664_1729_2F.html |
Auteur de l'article: | Howard H. Peckham |
Titre de l'article: | WILLIAMS, JOHN (1664-1729) |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1969 |
Année de la révision: | 1991 |
Date de consultation: | 22 nov. 2024 |