WILLIAMS, JAMES MILLER, carrossier, manufacturier, entrepreneur et homme politique, né le 14 septembre 1818 à Camden, New Jersey ; en 1842, il épousa M. C. Jackson, de London, Haut-Canada, et ils eurent trois fils et une fille ; décédé le 25 novembre 1890 à Hamilton, Ontario.

James Miller Williams fit son apprentissage de carrossier dans sa ville natale avant d’immigrer avec sa famille à London en 1840. Il y exerça son métier et, moins de deux ans plus tard, s’associa avec Marcus Holmes pour fabriquer des carrosses. Il acheta bientôt la part de son associé et exploita seul l’entreprise avant de déménager à Hamilton. En 1851, il dirigeait la Hamilton Coach and Carriage Factory, qui employait 70 hommes et produisait dix véhicules par semaine, dont beaucoup étaient destinés au transport public. Le nombre croissant de passagers payants sur les circuits urbains et interurbains amenait les carrossiers à ne plus se concentrer sur les véhicules destinés à l’usage individuel. Williams participa aussi à la fabrication de voitures pour la Great Western Railway. En 1857, Williams et son associé, H. G. Cooper, fondèrent la Williams and Cooper, qui fabriquait des carrosses.

Dans les années 1850, Williams commença de s’intéresser au pétrole. Peu de personnes à l’époque en savaient beaucoup sur le sujet, bien que les travaux de James Young en Écosse et d’Abraham Gesner* en Nouvelle-Écosse suscitaient un certain intérêt dans ce domaine. Les questions d’offre et de demande, et d’utilisation ainsi que les problèmes techniques de récupération, de raffinage et de transport demeuraient encore sans réponses, et il était incertain que le pétrole puisse devenir la base d’une industrie viable. Depuis bon nombre d’années, on connaissait l’existence de pétrole dans le sud-ouest de l’Ontario, et la Commission géologique du Canada avait attiré l’attention sur les gisements pétrolifères, mais les possibilités commerciales restaient inexplorées. Cependant, vers 1850, les frères Henry et Charles Nelson Tripp, de Woodstock, se montrèrent intéressés à la possibilité de produire de l’asphalte à partir des gisements de bitume du canton d’Enniskillen dans le comté de Lambton. Ils devinrent propriétaires d’un terrain sur le ruisseau Black, commencèrent à produire de l’asphalte, et, en 1854, obtinrent que l’International Mining and Manufacturing Company soit constituée juridiquement. L’année suivante, ils reçurent une mention honorable pour leur asphalte à l’Exposition universelle de Paris. Néanmoins, les Tripp échouaient financièrement, et la compagnie passa à Williams. En 1857, la J. M. Williams and Company raffinait du pétrole, quoique de façon rudimentaire, à Oil Springs, comté de Lambton, et, en 1860, Williams avait mis sur pied une raffinerie à Hamilton ; l’année suivante, lui et ses associés, travaillant sous le nom de Canadian Oil Company, avaient investi, à ce qu’on rapporta, plus de $42 000 dans l’entreprise.

Il y a eu beaucoup de débats stériles pour savoir si Williams fut le premier homme en Amérique du Nord à obtenir du pétrole par forage. Ce titre fut revendiqué pour Edwin Laurentine Drake, de Pennsylvanie. Williams travailla à des gisements de pétrole avant Drake, mais, n’ayant laissé aucun compte rendu de son travail et, au début, ses entreprises étant de peu d’intérêt pour les journalistes contemporains, il n’existe aucun moyen de savoir si ses premiers puits étaient forés ou creusés et boisés. Il demeure que Williams fut le premier entrepreneur ayant suffisamment de capitaux, de sens des affaires, de discernement technique et de ténacité pour s’attaquer à l’exploitation du pétrole dans le comté de Lambton. Stimulé par l’augmentation soudaine de l’utilisation de lubrifiants à base de pétrole et de l’éclairage, il réussit dans son entreprise, démontrant par là la viabilité d’une industrie pétrolière en Ontario.

Comme beaucoup de ses contemporains, Williams fut un entrepreneur aux intérêts diversifiés. Ses investissements dans l’industrie du pétrole, par l’intermédiaire de compagnies telles que la J. M. Williams and Company et la Canadian Oil Company, ne représentent qu’une partie de ceux qu’il effectua au cours de sa carrière. Il transmit graduellement la direction de ses entreprises pétrolières à son fils, Charles Joseph Williams, et, en 1879, lui vendit la Canadian Oil Company. Ses réussites dans l’industrie pétrolière l’amenèrent dans le domaine de la finance et des investissements. Il joua un rôle actif dans la Hamilton Provident and Loan Society, l’Association d’assurance mutuelle sur la vie du Canada, la Victoria Mutual Fire Insurance Company of Canada, la Bank of Hamilton (fondée en 1872), la Hamilton and Lake Erie Railway, la Hamilton and North Western Railway et la Wellington, Grey and Bruce Railway.

Jouissant du succès et de la sécurité financière, Williams se tourna vers la politique. D’abord élu échevin à Hamilton, il obtint, sous la bannière libérale, le siège de Hamilton à l’Assemblée de l’Ontario en 1867, 1871 et 1875. À son départ de la politique en 1879, il fut nommé receveur de l’enregistrement pour le comté de Wentworth, poste qu’il occupa jusqu’à sa mort en novembre 1890.

Norman R. Ball et Edward Phelps

Baker Library, R. G. Dun & Co. credit ledger, Canada, 25 : 107, 147, 166, 208, 213, 287.— [J. F. Tyrrell], The oil districts of Canada ; compiled from official and other reliable sources (New York, 1865).— Hamilton Spectator, 30 août 1851.— Times (Hamilton), 26 nov. 1890.— Canada directory, 1851 ; 1857–1858.— Hamilton and its industries : being a historical and descriptive sketch of the city of Hamilton and its public and private institutions, manufacturing and industrial interests, public citizens, etc., E. P. Morgan et F. L. Harvey, compil. (Hamilton, Ontario, 1884).— Robert Bell, « The petroleum field of Ontario », SRC Mémoires, 1re sér., 5 (1887), sect. iv : 110–113.— Fergus Cronin, « North America’s father of oil », Imperial Oil Rev. (Toronto), 39 (1955), n2 : 16–20 ; publié une seconde fois, 42 (1958), n3 : 22–25.— « The driller that history forgot : unsung and unpraised, Dr. H. C. Tweedel drilled New Brunswick’s first oil well and beat « Col. » Drake as the first American oil driller », Imperial Oil Rev., 39, n1 : 21.— T. S. Hunt, « Notes on the history of petroleum or rock oil », Canadian Naturalist and Geologist, 6 (1861) : 241–255.— Charles Robb, « On the petroleum springs of western Canada », Canadian Journal, nouv. sér., 6 (1861) : 313–323.

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Norman R. Ball et Edward Phelps, « WILLIAMS, JAMES MILLER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/williams_james_miller_11F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
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