WEDDERBURN, ALEXANDER, homme d’affaires, fonctionnaire et auteur, né vers 1796 à Aberdeen, Écosse ; le 15 janvier 1823 à Saint-Jean, Nouveau-Brunswick, il épousa Jane Heaviside, fille de Thomas Heaviside, marchand de bois, et sœur de Mary Heaviside*, et ils eurent un fils et trois filles ; décédé le 17 juin 1843 à Saint-Jean.

Selon une légende qui avait cours dans la famille, peu de temps après la bataille de Waterloo l’officier de marine Alexander Wedderburn vit une jeune fille s’embarquer sur un paquebot en partance pour l’Amérique. L’histoire veut que, la trouvant attirante, il s’enquit de son nom et de sa destination, la rejoignit à Saint-Jean en 1815 et, par la suite, l’épousa. Wedderburn s’établit dans cette ville comme marchand de vins et spéculateur foncier ; il se porta acquéreur de plusieurs portions de terrain en copropriété avec des compatriotes, les marchands de bois William* et Thomas Black. En août 1829, probablement grâce à l’influence des Black, il fut nommé agent des douanes à St Andrews puis, en février 1831, il obtint un poste analogue à Saint-Jean. Durant les années 1820, il agit à titre de secrétaire de la Saint John Agricultural and Emigrant Society et aida effectivement les immigrants à s’établir. Il déclara avoir payé de fortes sommes de sa poche pour les aider et reçut une compensation de £100 de la chambre d’Assemblée en 1827 et 1828. L’année suivante, il demanda qu’on lui concède une terre de 12 000 à 14 000 acres à titre de compensation supplémentaire pour ses services. William Black, qui dirigeait le gouvernement en l’absence du lieutenant-gouverneur sir Howard Douglas*, appuya sa requête, et le ministère des Colonies consentit à une concession de 1 000 acres.

Comme le nombre d’immigrants augmentait au Nouveau-Brunswick après 1826, le ministère des Colonies décida d’ouvrir un poste d’agent d’immigration à Saint-Jean, le premier de la province, et en juillet 1831 William Black y nomma Wedderburn au salaire annuel de £300, ce qui représentait une très bonne rémunération pour un petit fonctionnaire. Pendant un certain nombre d’années, Wedderburn semble s’être acquitté consciencieusement de ses obligations. Cependant, le nombre d’immigrants diminua au début des années 1830, et Wedderburn passa de plus en plus de temps à s’occuper de ses propres affaires, ce qui ne manqua pas de lui attirer la défaveur du successeur de Douglas, sir Archibald Campbell, qui réduisit son salaire à £100 en 1834.

Après la nomination de sir John Harvey* au poste de lieutenant-gouverneur, en 1837, Wedderburn fit appel à lui pour obtenir son salaire original. Il prétendit avoir été emprisonné pour les dettes qu’il avait contractées depuis 1831 au nom de certains immigrants, et qu’on ne l’avait pas dédommagé de ses frais. Harvey appuya sa demande et déclara qu’il serait préférable d’abolir le poste plutôt que de payer un salaire insuffisant pour les services d’un gentleman à temps plein. Le ministère des Colonies refusa toutefois d’intervenir. En 1839, le gouvernement britannique reprocha à Wedderburn d’envoyer ses rapports directement à Londres et l’informa qu’il devrait à l’avenir les soumettre au lieutenant-gouverneur. Wedderburn se mit également à dos le successeur de Harvey, sir William MacBean George Colebrooke*, et en 1842 il reçut l’ordre de se limiter à sa charge d’agent d’immigration et de ne plus s’occuper de « ce qui n’avait rien à voir avec la dite fonction ». D’autre part, certains indices permettent de croire que son penchant pour l’alcool nuisit à la bonne marche de son bureau. En 1843, il était si malade que, le 1er juin, on désigna Moses Henry Perley* pour le remplacer temporairement. Wedderburn mourut au cours du mois et Perley lui succéda.

En 1835, Alexander Wedderburn avait fait imprimer par Henry Chubb*, de Saint-Jean, Statistical and practical observations relative to the province of New-Brunswick, published for the information of emigrants. En annonçant la parution prochaine, un journal de St Andrews avait alors loué « le talent reconnu » de l’auteur et ses « efforts infatigables pour obtenir tous les renseignements officiels [jugés] nécessaires ».

William A. Spray

APNB, RG 1, RS345, A2 : 85 ; RG 2, RS8, immigration, 1/1, Wedderburn à sir John Harvey, 24 janv. 1838 ; 1/4, undated information, collected 1841 for the commissioners of colonial lands and emigration ; 6/2 ; RG 3, RS13, A3, W. F. Odell à Wedderburn ; RS538, B5 : 36, 39 ; RG 10, RS108, Alexander Wedderburn, 1820, 1825, 1830, 1835, 1840.— Musée du N.-B., Day family, cb doc, information on Alexander Wedderburn ; J. C. Webster papers, packet 1, Sir Howard Douglas, letter-book, Douglas à R. W. Hay, 18 sept. 1829 (copie dactylographiée).— PRO, CO 188/39 : 441–442 ; 188/41 :198, 314–320 ;188/50 : 90–92 ; 188/60 : 250–253 ; 188/62 : 457–458 ; 188/67 : 274.— N.-B., House of Assembly, Journal, 1827 : 104 ; 1828 : 120.— Gleaner (Miramichi, N.-B.), 25 août 1835 (qui cite le Standard de St Andrews).— Royal Gazette (Fredericton), 23 janv. 1823, 28 juin 1843.

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William A. Spray, « WEDDERBURN, ALEXANDER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 16 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/wedderburn_alexander_7F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
Année de la révision:    1988
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