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Titre original :  John Ware. Image courtesy of Glenbow Museum, Calgary, Alberta.

Provenance : Lien

WARE, JOHN, cow-boy et propriétaire de ranch, né le 14 mai 1850, probablement dans le nord du Texas, avant-dernier de 11 enfants ; le 2 mars 1892, il épousa à Calgary Mildred Lewis, et ils eurent deux filles et quatre fils ; décédé le 11 septembre 1905 près de Brooks, Alberta.

John Ware vécut au Canada à l’âge d’or du ranch, à l’époque où les grandes compagnies d’élevage allaient s’établir dans une région pionnière dont le cœur était le sud-ouest de l’Alberta [V. Matthew Henry Cochrane]. Les histoires qui ont contribué à faire de cet homme d’action, peu loquace, un héros populaire de l’Ouest vantent ses remarquables talents de cavalier, sa force prodigieuse, son humour bon enfant, son amabilité, sa loyauté envers ses amis et voisins, et l’empressement avec lequel il acceptait de conseiller les jeunes bouviers. Toutes ces qualités sont celles des héros qui, parmi les cow-boys, ont marqué la culture de l’Ouest. Ce qui distingue Ware, c’est qu’il était Noir et qu’il est devenu un symbole de tolérance raciale.

Ware naquit dans une famille d’esclaves et, selon les meilleures indications que l’on ait, il passa son enfance dans un petit ranch quelque part dans le nord du Texas. Après la fin de la guerre de Sécession en 1865, l’industrie de l’élevage connut une expansion rapide dans les plaines arides de l’intérieur, et cette expansion lui donna probablement la chance de trouver du travail comme cow-boy et de se perfectionner dans ce métier. Au printemps de 1882, il rencontra Tom Lynch dans le sud de l’Idaho. Lynch venait du Canada pour acheter un premier troupeau pour la North-West Cattle Company de sir Hugh Allan* (connue généralement sous le nom de Bar U). Ayant obtenu plus de 3 000 bêtes, il cherchait des bouviers d’expérience qui l’aideraient à ramener le troupeau vers le nord, à son nouveau pâturage des contreforts des Rocheuses. Il embaucha Ware. Le départ eut lieu en mai et, en septembre, Ware arriva au ranch, dans le district de l’Alberta, à l’ouest de la région de High River.

Les cow-boys expérimentés étaient rares dans les pâturages canadiens au début des années 1880, et Ware se laissa convaincre de rester au Bar U. Il y demeura jusqu’en 1884. Puis, il alla travailler non loin de là, au Quorn Ranch, qu’on venait d’établir sur le ruisseau Sheep (rivière Sheep). Ce ranch appartenait à des membres d’un club du Leicestershire, en Angleterre, le Quorn Hunt Club, et quoique son troupeau de vaches ait été assez important, il faisait avant tout l’élevage de chevaux pour le marché anglais. On importa à grands frais des animaux destinés à la reproduction et l’on confia à Ware la charge du troupeau de chevaux, ce qui montre bien l’importance qu’il prenait auprès des éleveurs.

À la fin de mai 1885, 100 cavaliers accompagnés de 500 chevaux et de 15 chariots de nourriture quittèrent Fort Macleod dans le dernier des grands rassemblements du printemps, afin de ratisser les collines qui s’étendent de la frontière du Montana jusqu’à Calgary. Ware était du groupe pour représenter le Quorn, et la Macleod Gazette écrivit à son sujet : « John n’est pas seulement l’un des hommes les plus accommodants et les plus serviables du pays, il est aussi l’un des plus habiles bouviers, et celui dont il protège les intérêts est considéré comme un homme bien chanceux. Il n’y a pas encore dans la prairie de cheval que John ne puisse monter. » Edward J. F. Hills, gentilhomme et apprenti cow-boy récemment arrivé d’Angleterre, participait aussi à ce rassemblement. Dans les lettres qu’il envoya à sa famille, Hills parla des « rudes » cow-boys du Montana, de la réputation de Ware, « meilleur dompteur de chevaux du Nord-Ouest », et de la gentillesse avec laquelle Ware l’avait aidé à apprendre ce qu’il fallait pour vivre dans la prairie.

Le 25 mai, juste avant le début du rassemblement, Ware avait enregistré sa propre marque de bétail, la 9999. (Connue sous le nom de quatre neuf ou walking-stick, cette marque serait réenregistrée le 3 janvier 1898 sous le nom de trois neuf.) Peut-être envisageait-il alors d’accepter qu’une partie de son salaire lui soit payée en bétail. Il est probable que Ware avait déjà les éléments de base d’un petit troupeau quand il ouvrit son propre ranch trois ans plus tard. Situé sur le bras nord du ruisseau Sheep, non loin du Quorn, ce ranch était une petite exploitation familiale, comme on en voyait de plus en plus à l’époque. Cette nouvelle étape dans la vie de Ware se confirma par son mariage, en 1892, avec Mildred Lewis, fille de Daniel V. Lewis, fermier et ébéniste noir de l’Ontario récemment installé dans la région de Calgary. À l’occasion du mariage, qui eut lieu dans l’église First Baptist de la ville, le Calgary Tribune offrit ses « plus sincères félicitations », soulignant qu’il n’y avait « probablement dans le district aucun homme qui ait autant de bons amis personnels que le marié ».

La fin de la construction du chemin de fer entre Calgary et Fort Macleod en 1892 ouvrit les contreforts des Rocheuses à la colonisation. Ainsi, les pâturages devinrent de moins en moins étendus, et certains éleveurs décidèrent d’aller s’installer plus à l’est, là où la prairie était moins peuplée. En 1902, Ware prit part à l’exode. Il vendit sa propriété et, pour 1 000 $, acheta une ferme isolée sur la rivière Red Deer, au nord-est de Brooks. Là, dans le ranch qu’il voulait bâtir, il pourrait augmenter son troupeau et mieux subvenir aux besoins de sa famille. Il avait alors deux filles et deux fils ; deux autres fils, dont un mourut en bas âge, naquirent peu après son arrivée.

Le rêve de Ware fut toutefois de courte durée. En avril 1905, sa femme mourut de typhoïde et de pneumonie, et presque tous ses enfants durent aller vivre dans sa famille à elle, à Blairmore, en Alberta. Le malheur frappa de nouveau en septembre : en tentant de séparer un bœuf d’une partie du troupeau, Ware fut écrasé par son cheval, qui avait trébuché contre un terrier de blaireau. Des fermes éloignées, les gens vinrent nombreux pour assister à ses funérailles à Calgary, le 14 septembre, et tous, au pays des ranchs, pleurèrent l’un de leurs éleveurs les plus respectés.

Le 8 décembre 1943, on reconnut officiellement les noms locaux de deux entités géographiques situées à proximité du premier ranch de Ware : le ruisseau Ware et une crête montagneuse (dont le toponyme combinait le nom de Ware à un terme raciste). En 1970, cette dernière fut rebaptisée John Ware. Le mont Ware, dans la même région, avait aussi été reconnu officiellement le 6 septembre 1951.

David H. Breen

L’histoire de John Ware est difficile à retracer. C’était un illettré et les documents de l’époque sur cet homme sont peu nombreux. La principale source de documentation était des réminiscences dont certaines, avec leurs imprécisions habituelles, ne faisaient que brouiller les pistes. Les enfants de Ware étaient relativement jeunes à la mort de leur père, et les commentaires qu’on trouve de ses amis cowboys sont datés seulement de la fin des années 1930. [d. h. b.]

On peut voir une excellente photographie de John Ware et de sa famille aux GA (voir l’image numérisée plus haut).

GA, M572 ; M1281, plus particulièrement le dossier 2 ; M7988, 6, 25 mai, 6 oct. 1885 ; M8119, file 224.— Calgary Herald, 14 sept. 1905.— Calgary Tribune, 2 mars 1892.— Macleod Gazette (Fort Macleod, [Alberta]), 23 juin 1885, 15, 22 sept. 1892.— D. H. Breen, The Canadian prairie west and the ranching frontier, 1874–1924 (Toronto, 1983).— Canadian Cattlemen (Calgary), 1 (1938–1939) : 67, 82, 89 ; 2 (1939–1940) : 247, 274 ; 5 (1943–1944) : 145.— Leaves from the medicine tree ; a history of the area influenced by the tree, and biographies of pioneers and old timers who came under its spell prior to 1900 (Lethbridge, Alberta, 1960).— [J. W.] G. MacEwan, John Ware’s cow country (Calgary, 1960 ; réimpr., 1974).

Bibliographie de la version modifiée :
Calgary Herald, 1
2 sept. 1905.— Find a Grave, « Memorial no 122746083 » : www.findagrave.com (consulté le 24 juin 2019).

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

David H. Breen, « WARE, JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/ware_john_13F.html.

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Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/ware_john_13F.html
Auteur de l'article:    David H. Breen
Titre de l'article:    WARE, JOHN
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1994
Année de la révision:    2021
Date de consultation:    19 mars 2024