THOMSON, JOHN, médecin, né en 1808, probablement dans le Perthshire, Écosse, fils du révérend James Thomson et de Catherine McKay ; le 17 février 1835, il épousa Mary Ann Abrams, et ils eurent neuf fils et une fille qui atteignirent l’âge adulte ; décédé le 13 février 1884 à Chatham, Nouveau-Brunswick.

En septembre 1816, les parents de John Thomson amenèrent celui-ci, encore enfant, dans la région de la rivière Miramichi, au Nouveau-Brunswick. Son père, qui exerçait les fonctions de ministre presbytérien scissionniste dans le Perthshire, avait décidé de se joindre au vaste mouvement d’immigration et avait accepté une charge dans la région de Newcastle et de Chatham. John Thomson retourna en Écosse pour y étudier la médecine et, au début des années 1830, il reçut de l’University of Edinburgh l’autorisation de pratiquer. Il revint ensuite dans la région de la Miramichi et s’installa à Chatham. Peu après son arrivée, il fut nommé surintendant médical du Seaman’s Hospital à Douglastown, poste qu’il occupa pendant plus de 50 ans. En 1832, on lui confia la direction de la station de quarantaine pour les immigrants dans l’île Sheldrake, dans la baie de Miramichi ; il dirigea de nouveau la station en 1847, laquelle avait été transférée à l’île Middle dans la même région. Au mois de juin de cette année-là, un navire chargé d’immigrants arriva en provenance de Liverpool ; sur les 467 passagers, 117 moururent au cours du voyage et une centaine étaient atteints du typhus lorsqu’ils débarquèrent au Nouveau-Brunswick. L’épidémie, qui était également apportée par d’autres navires, fit périr non seulement les passagers mais également des membres du personnel médical qui les approchèrent, notamment le collègue de Thomson, le docteur John Vondy*.

Dans l’accomplissement des diverses tâches qu’on lui confia, Thomson ne disposa pas des installations requises pour héberger ou soigner les nombreux immigrants malades ; son travail était de plus entravé par des propriétaires de navires impatients et par l’absence de règlements concernant la santé publique au Nouveau-Brunswick. En juillet 1848, par exemple, il recommanda à titre d’officier de santé pour le port de Miramichi la mise en quarantaine d’un vaisseau, parce que ce dernier avait à son bord « deux cas de typhus de la pire espèce ». À la demande des propriétaires du navire, un magistrat modifia la consigne de mise en quarantaine donnée par Thomson, en permettant à tous les passagers de débarquer à Chatham ; ce fonctionnaire soutenait que « l’intérêt des propriétaires du navire devrait souffrir le moins possible d’un arrêt dû à la mise en quarantaine », ce qui aurait retardé la livraison des marchandises à bord et immobilisé le bateau au plus fort de la saison maritime. Bien qu’il existât des bureaux de santé dans bien des comtés du Nouveau-Brunswick, ceux-ci faisaient souvent preuve d’inertie et répondaient aux situations d’urgence sans le concours de procédés établis ou de fonds adéquats. Ce n’est que vers la fin de la carrière médicale de Thomson que le gouvernement commença de s’occuper sérieusement de la lutte contre les maladies contagieuses. À la fin des années 1870, on adopta une loi établissant des bureaux de santé dans les comtés et réglant le partage des coûts entre les gouvernements des comtés et de la province. Enfin, en 1887, on créa un bureau provincial de santé, et la province fut divisée en districts sanitaires.

Ironie du sort, la préoccupation croissante à l’égard de la santé publique aurait donné lieu, semble-t-il, à l’échange animé qui eut lieu entre Thomson et le rédacteur en chef du Miramichi Advance (Chatham) en 1879. Ce dernier critiqua l’hôpital de Thomson à Douglastown (le Seaman’s Hospital avait été rebaptisé Marine Hospital lorsqu’il tomba sous la juridiction du département fédéral de la Marine et des Pêcheries au moment de l’entrée en vigueur de la Confédération). Thomson défendit publiquement son travail, à la suite de quoi le budget de l’hôpital fut augmenté d’un tiers l’année suivante ; les nouveaux fonds permirent de faire des travaux de rénovation à l’établissement et de réduire les conditions de désordre et d’insalubrité qui y régnaient.

La place en vue occupée par John Thomson dans la région de la Miramichi résultait de nombreuses années de pratique et de sa participation active dans maints organismes et associations communautaires. À partir de 1840 et pendant plus de 20 ans, il servit comme chirurgien du 2e bataillon de la milice de Northumberland ; il fut coroner de comté dans les décennies 1870 et 1880. Il donna également des conférences au Douglastown Mechanics’ Institute et aida à mettre sur pied la Young Men’s Christian Association locale, tout en siégeant à son bureau. Pendant toute sa vie, Thomson joua un rôle actif au sein des fidèles de l’église presbytérienne St John à Chatham, communauté scissionniste fondée en 1832 par son beau-frère, le révérend John McCurdy.

Elizabeth W. McGahan

APNB, Northumberland County papers, Coroners lists and appointments ; file 11/2/8 (papiers concernant l’établissement de la station de quarantaine dans l’île Sheldrake, 1832–1849).— St Andrew’s United Church (Chatham, N.-B.), Birth records (mfm aux APNB).— St James and St John United Church (Newcastle, N.-B.), Burial records (mfm aux APNB).— Canada, Parl., Sessional papers, 1877, IV, n5 ; 1878, I, n1 ; 1879, III, n3 ; 1880–1881, VI, n11.— Gleaner and Northumberland Schediasma (Chatham), 1835.— Miramichi Advance (Chatham), 1879, 1884.— Union Advocate (Chatham), 1884.— World (Chatham), 1884.— Genealogical record & biographical sketches of the McCurdys of Nova Scotia, H. P. Blanchard, compil. (Londres, 1930).— New-Brunswick almanac, 1835 ; 1843 ; 1865 ;1868–1884.— F. E. Archibald, « Contribution of the Scottish church to New Brunswick Presbyterianism from its earliest beginnings until the time of the disruption, and afterwards, 1784–1852 » (thèse de ph.d., Univ. of Edinburgh, 1933).— Esther Clark Wright, The Miramichi : a study of the New Brunswick river and of the people who settled along it (Sackville, N.-B., 1944).— J. A. Fraser, By favourable winds : a history of Chatham, New Brunswick ([Chatham], 1975) ; Gretna Green : a history of Douglastown, New Brunswick, Canada, 1783–1900 ([Chatham], 1969).— W. B. Stewart, Medicine in New Brunswick [...] (Moncton, N.-B., 1974).

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Elizabeth W. McGahan, « THOMSON, JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 4 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/thomson_john_11F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
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