ABRAMS, WILLIAM, homme d’affaires, juge de paix, juge, fonctionnaire et officier de milice, né vers 1785 à Plymouth, Angleterre ; en 1807, il épousa Sarah Trigholon, et ils eurent deux fils et huit filles ; décédé le 6 février 1844 à Newcastle, Nouveau-Brunswick.
En 1818, William Abrams, qui était dans les affaires à Greenock, en Écosse, décida de s’établir dans la région de la Miramichi, au Nouveau-Brunswick, pour ouvrir un établissement commercial. En février 1819, il y loua des magasins pour 12 mois puis quitta l’Écosse sans délai pour Miramichi. Sa famille le suivit peu après, et ils s’installèrent à Rosebank (Nordin). Moins de quatre semaines après son arrivée, il achetait des biens pour une valeur de plus de £1 300 et fondait la William Abrams and Company. Ses cinq associés résidaient tous en Écosse. Après la dissolution de la compagnie en 1830, Abrams continua seul dans les affaires jusqu’à sa mort.
La compagnie avait des magasins à Chatham et à Newcastle, mais son principal établissement se trouvait à Rosebank, où Abrams avait deux vastes magasins et un chantier naval prospère. Ayant fait venir d’Écosse des artisans qualifiés, il dirigeait dès 1825 le plus grand chantier naval de la rivière Miramichi. Il n’existe malheureusement pas de documents sur les navires construits avant 1822, mais à partir de cette année-là et jusqu’en 1832 Abrams en construisit 12 d’une valeur totale de £34 570. De 1833 à sa mort, au moins 15 autres navires sortirent de son chantier. Au moment de l’incendie de Miramichi, en octobre 1825, il avait deux navires sur cale qui furent détruits, tout comme ses magasins et des marchandises d’une valeur de £9 354. Le total de ses pertes fut estimé à £40 000, ce qui correspondait à celles du plus gros exportateur de bois de la région, la Gilmour, Rankin and Company. Pire encore, deux de ses enfants moururent après avoir été brûlés et exposés au froid.
Abrams fit partie du comité d’aide aux victimes de l’incendie avec, entre autres, Alexander Rankin* et Francis Peabody. Il s’employa à rebâtir son entreprise, et en 1826, son chantier naval de Rosebank reconstruit, il lançait le Phoenix. Son maître constructeur était John Harley* qui, en 1834, construisit deux navires pour lui sans « recourir à des spiritueux » ; jusque-là, c’était la coutume de payer une partie du salaire en alcool, que les hommes buvaient en travaillant.
Homme d’affaires actif, Abrams joua aussi un rôle au sein de sa communauté. Nommé juge de paix en 1821, il devint juge à la Cour inférieure des plaids communs en 1824. Il fut élu en 1826 président de la chambre de commerce de Miramichi, dont il était l’un des fondateurs. En 1828, il était membre de la Chatham Joint Stock Company, dont le but était de vendre des lots dans la ville. Deux ans plus tard, il devint commissaire du Seaman’s Hospital de Douglastown (son gendre John Thomson* en serait le surintendant pendant de nombreuses années). Commissaire du phare qui allait être construit dans l’île St Paul en 1830, il superviserait en 1841 la construction d’un autre à la pointe Escuminac, avec Rankin et Joseph Cunard*. Capitaine dans le 2nd battalion of the Northumberland County militia au début des années 1830, il fut aussi capitaine du port de Miramichi de 1832 à 1835. En 1833, il entra au bureau de santé du comté de Northumberland et devint commissaire chargé des bouées du port et du havre de Miramichi ainsi que de celles de la rivière du même nom. De plus, en 1836, il contribua à l’ouverture d’une succursale de la Banque de l’Amérique septentrionale britannique à Newcastle et fut à la fin des années 1830, avec le constructeur de navires Joseph Russell*, l’un des promoteurs de la Miramichi Bank, qui ne vit jamais le jour. Enfin, il était membre des sociétés d’agriculture de la région et donna un terrain à la ville de Chatham pour la construction d’un hôpital.
Abrams tenta d’entrer à la chambre d’Assemblée en 1827 en se présentant à l’un des deux sièges de la circonscription de Northumberland. Il avait comme adversaires deux de ses amis intimes, Rankin et Richard Simonds. Ayant essuyé une défaite sans équivoque, il n’essaya plus jamais d’accéder à la scène politique.
Marchand prospère, membre de l’élite locale, William Abrams fut aussi, parmi les premiers constructeurs de navires du Nouveau-Brunswick, l’un des plus importants.
APNB, MC 216/15, notes sur William Abrams. Ce document est rempli d’erreurs. [w. a. s.] ; RG 3, RS538, B5 ; RG 4, RS24, S28-P35 ; S36-P31 ; RG 10, RS 108, William Abrams, 20 juin 1823.— Northumberland Land Registry Office (Newcastle, N.-B.), Registry books, 14 : 248–250 ; 15 : 116–119 ; 27 : 437–446 ; 30 : 193–195 ; 31 : 309–313 (mfm aux APNB).— Robert Cooney, Acompendious history of the northern part of the province of New Brunswick and of the district of Gaspé, in Lower Canada (Halifax, 1832 ; réimpr., Chatham, N.-B., 1896), 86, 96, 109.— [Beamish Murdoch], Anarrative of the late fires at Miramichi, New Brunswick [...] (Halifax, 1825), 17, 28, 43.— Gleaner (Miramichi [Chatham]), 14 sept. 1830, 15 févr., 2 août 1831, 28 févr., 3 avril, 5 juin 1832, 7 mai 1833, 13 mai 1834, 19 mai, 8 sept. 1835, 19 déc. 1837, 7 févr. 1844.— Mercury, 21 févr. 1826, 5, 26 juin, 3 juill. 1827.— Royal Gazette (Fredericton), 7 avril, 8 sept. 1830, 17 avril 1833, 18 juill. 1838.— J. A. Fraser, By favourable winds : a history of Chatham, New Brunswick ([Chatham], 1975), 30, 56, 60, 140, 157–158, 170–171.— Louise Manny, Ships of Miramichi : a history of shipbuilding on the Miramichi River, New Brunswick, Canada, 1773–1919 (Saint-Jean, N.-B., 1960).
WilliamA. Spray, « ABRAMS, WILLIAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/abrams_william_7F.html.
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Auteur de l'article: | WilliamA. Spray |
Titre de l'article: | ABRAMS, WILLIAM |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1988 |
Année de la révision: | 1988 |
Date de consultation: | 2 déc. 2024 |