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SIMPSON, JOHN, marchand, meunier, banquier et homme politique, né le 12 mai 1812 à Rothes (région de Grampian, Écosse), fils de John Simpson et de Margaret Petrie, décédé le 21 mars 1885 à Bowmanville, Ontario.
En Écosse, la famille Simpson comptait principalement des trafiquants, des entrepreneurs de bâtiment et des médecins. James Simpson, chirurgien renommé, était cousin au second degré de John Simpson, fils. En 1815, John et ses parents immigrèrent au Haut-Canada. Ils s’établirent d’abord sur la Scotch Line, près de Perth, et plus tard à Brockville, où John fit ses études à l’école publique élémentaire. En 1825, il fut embauché en qualité de commis au « magasin général » et au moulin de Charles Bowman à Darlington (Bowmanville), comté de Durham ; il demeurera associé aux intérêts de Bowman et de sa famille pendant quelque 37 ans.
Sous la tutelle de Bowman, Simpson se révéla rapidement très doué pour les affaires et il ne tarda pas à devenir son associé. Comme meunier, Simpson se classait parmi les premiers : en 1838, il mérita la médaille d’or offerte par lord Durham [Lambton*] pour la meilleure farine produite en Amérique du Nord britannique et, en 1851, il reçut la plus haute récompense décernée dans les concours pour un échantillon de farine présenté à l’Exposition universelle de Londres. Lorsque Bowman mourut en 1848, Simpson fut nommé administrateur de sa succession et, avec son beau-frère, John Burke, il continua d’exploiter le commerce et la meunerie.
En raison de ses intérêts dans le commerce des denrées, des grains et de la farine, Simpson collabora activement à toutes les tentatives visant à améliorer le transport dans le comté de Durham. En 1839, il fut nommé trésorier de la Port Darlington Harbour Company, qui, cette année-là, entreprit d’apporter des améliorations au port situé à environ deux milles de Bowmanville ; en 1848 il devint président de la compagnie. En 1858, il fut un des principaux défenseurs du projet de construction d’une route à péage entre Bowmanville et le canton de Carden, projet qui aurait entraîné la construction d’un pont traversant le lac Scugog. Le pont et la partie nord de la route ne furent jamais construits ; néanmoins, la route se rendit jusqu’à Caesarea, renforçant encore l’emprise économique qu’exerçait Bowmanville dans la région.
La fondation de la Banque d’Ontario, en 1857, fut toutefois la principale réalisation de Simpson dans le domaine des affaires. En partie dans le but de dominer la vie financière du Haut-Canada, la Banque de Montréal avait établi une succursale à Bowmanville en 1848 et avait nommé Simpson au poste de directeur. Peu après, on lui confia également la direction de la succursale de Whitby. Or, en 1856, un groupe de financiers intéressés dans la Banque d’épargne de la cité et du district de Montréal et dirigés par Henry Starnes* décidèrent de participer à la rapide expansion de l’activité bancaire dans le Haut-Canada. Ils choisirent d’établir leur base dans les prospères régions agricoles des comtés d’Ontario et de Durham. Lorsqu’ils obtinrent une charte pour la Banque d’Ontario, Simpson entreprit d’en faire la promotion au niveau local. Pour faciliter un accueil favorable dans la région, les liens montréalais de la banque furent gardés secrets. Simpson fut nommé président en 1857 et le siège social fut établi à Bowmanville. La banque s’avéra immédiatement une réussite et commença bientôt à attirer des investisseurs torontois. Au cours de la lutte qui s’ensuivit entre les actionnaires de Montréal et ceux de Toronto, laquelle allait se prolonger pendant presque 20 ans, Simpson se rallia au groupe de Toronto dans le but d’empêcher le transfert du siège social à Montréal. Ce dernier groupe l’emporta finalement et, en 1874, on déménagea le siège social à Toronto. Simpson démissionna du poste de président en 1878 ; néanmoins il conserva ses actions qui valaient approximativement $16 000.
Bien que Simpson restreignit sa participation active à ses investissements à Bowmanville, il n’en prit pas moins part aussi à la fondation et à l’administration d’un certain nombre d’autres entreprises importantes. Il fut un des fondateurs de la Bank of Western Canada en 1859, de la London and Canadian Loan and Agency Company en 1863 et de l’Ontario Central Railway Company en 1874. Il fut aussi actionnaire et membre du conseil d’administration de la Joseph Hall Manufacturing Company à Oshawa.
Libéral depuis toujours, Simpson entra dans la vie publique par la voie habituelle, c’est-à-dire nomination à la magistrature et élection à diverses fonctions au niveau du canton. En 1848, il fut élu au conseil du district de Newcastle et, en 1850, il fit partie du conseil du canton de Darlington. De plus, Robert Baldwin* le nomma commissaire de l’asile d’aliénés à Toronto.
Lorsque le Conseil législatif devint électif en 1856, la division de Queen fut créée à même les circonscriptions électorales d’Ontario North, de Victoria et de Durham West. Nommé candidat par les réformistes, Simpson fut élu sans opposition après le désistement du candidat conservateur Henry Jones Ruttan. En 1864, Simpson fut réélu sans opposition et, après la Confédération, il fut nommé au sénat où il siégea jusqu’à sa mort. On a attribué à l’influence politique et financière de Simpson dans le comté d’Ontario bon nombre de victoires remportées par d’autres candidats libéraux dans des luttes serrées. Les conflits entre Simpson et son associé mais principal adversaire politique, Thomas Nicholson Gibbs, furent particulièrement animés. À titre de leaders locaux de partis adverses, Simpson et Gibbs étaient immanquablement appelés à débattre les grandes questions de l’heure lors de chaque lutte électorale dans la région. Au parlement, les rares interventions de Simpson avaient pour objet les aspects pratiques des mesures bancaires et monétaires, ou encore la défense des organismes religieux et des sociétés de bienfaisance. C’est en tant que président du comité parlementaire sur l’imprimerie que Simpson remplit sa plus importante fonction. À sa mort, on reconnut au sénat que son travail au sein du comité, à partir de 1857, avait fait épargner plus de $100 000 au gouvernement. Les rapports du comité constituaient un véritable manuel de saine pratique des affaires.
En mai 1844, Simpson avait épousé Annie Burke, fille d’un ministre baptiste, et il adhéra à cette Église après la mort de son épouse en 1846. Le 2 novembre 1847, il épousa la sœur cadette de sa femme, Sarah ; ils eurent neuf enfants dont huit lui survécurent. Au cours de la dernière partie de sa vie, il se joignit aux Disciples du Christ, fut un évangéliste actif et enseigna à l’école du dimanche.
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Leo A. Johnson, « SIMPSON, JOHN (1812-1885) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 24 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/simpson_john_1812_1885_11F.html.
Permalien: | https://www.biographi.ca/fr/bio/simpson_john_1812_1885_11F.html |
Auteur de l'article: | Leo A. Johnson |
Titre de l'article: | SIMPSON, JOHN (1812-1885) |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1982 |
Année de la révision: | 1982 |
Date de consultation: | 24 nov. 2024 |