READ, JOHN LANDON, milicien, fermier, marchand, juge de paix et fonctionnaire, né vers 1787 dans le canton no 7 (Augusta, Ontario), fils d’Obediah Read et de Lydia Landon ; vers 1812, il épousa Jennet Breakenridge (décédée en 1832), et ils eurent quatre fils, dont David Breakenridge Read*, et quatre filles, puis le 23 juillet 1835 Hannah Elizabeth Harper, d’Ogdensburg, New York (décédée en 1836), et le couple n’eut pas d’enfants, et finalement le 12 septembre 1837 Ann Miller (décédée en 1845), et de ce mariage naquirent deux enfants ; décédé le 19 février 1857 à Chatham, Haut-Canada.

Le père de John Landon Read et son grand-père, Moses, quittèrent le Connecticut et arrivèrent au Canada en tant que loyalistes non inscrits sur les listes officielles. Ni l’un ni l’autre n’avaient fait de service militaire. Obediah s’établit sur le lot 37, dans le rang 3 du canton no 7 (appelé Augusta en 1788), où il construisit une maison en pierre, Readholme, qui est encore debout. Diacre de l’Église baptiste, il tint souvent des réunions dans sa maison. John Landon grandit dans une famille de neuf enfants. Il servit pendant la guerre de 1812 et, d’après ce qu’on dit, était présent à la prise d’Ogdensburg, en février 1813. À partir de cette année-là et jusqu’en 1829, il vécut sur le lot 36 du rang 2, à Augusta ; il mit 40 acres en culture et devint suffisamment prospère pour vivre dans une maison à charpente de bois. En 1819, il était devenu méthodiste et il avait fondé une entreprise commerciale à Maitland.

En 1830, Read et sa famille qui grandissait s’installèrent plus au nord, à Merrickville, centre doté de plusieurs moulins et fondé vers 1800 sur les rives de la rivière Rideau, dans le canton de Wolford. Avec la construction du canal Rideau (1826–1832), les occasions d’affaires dans le secteur tertiaire comme les magasins avaient augmenté. Rapidement, Read s’établit comme marchand ; il approvisionnait non seulement les colons de Wolford et du canton voisin de Montague, mais aussi ceux qui se trouvaient aussi loin que Perth. En 1836, Read et trois autres marchands adressèrent au gouvernement une pétition, au nom du village, pour demander du terrain où une société par actions pourrait construire d’autres moulins. La pétition, qui fut finalement présentée au capitaine Daniel Bolton, du génie royal, et responsable du canal, peut être interprétée comme un défi que la nouvelle élite lançait à la vieille. En 1838, Read, alors membre de l’Église d’Angleterre, était le premier signataire d’une pétition adressée à l’évêque George Jehoshaphat Mountain*, lui demandant de consacrer l’église Trinity, à Merrickville.

Read s’engagea de bonne heure dans les affaires municipales. Il reçut sa première charge de juge de paix le 22 juillet 1833. Durant les élections générales de 1836, qui furent très agitées, il fut directeur du scrutin dans la circonscription de Grenville. À Merrickville, le quatrième jour du scrutin, le bureau de vote fut attaqué par un groupe de cavaliers venus de la circonscription voisine de Leeds, où une puissante coalition anti-réformiste avait été formée pour soutenir le lieutenant-gouverneur sir Francis Bond Head*. Ils s’emparèrent des registres du scrutin et se mirent à les déchiqueter sur la place du village. Read savait que les candidats réformistes Hiram Norton et William Benjamin Wells* étaient en tête au moment de l’attaque, et il confirma leur élection, malgré qu’il ait été lui-même un tory inflexible. Pendant quelques années, Read exerça aussi la fonction de commissaire de la voirie du canton de Wolford, et fut, en 1850, le premier président du conseil de ce canton.

En 1848, le deuxième fils de John Landon Read, William Case Read, semble avoir repris l’exploitation du magasin de son père construit près de la rivière Rideau, dont les hautes eaux créaient de temps en temps des problèmes. Le recensement de 1851 indique que Read était encore marchand à Merrickville et vivait avec son plus jeune fils. En 1853, il avait déménagé, et il est probable que c’est vers ce temps-là qu’il alla à Chatham, où son fils aîné, James, avait vécu. Read mourut dans cette ville le 19 février 1857, mais il fut enterré à Merrickville. Issu d’une éminente famille de pionniers, il avait fait la preuve de son intégrité et avait acquis des biens.

Shirley C. Spragge

AO, RG 21, United counties of Leeds and Grenville, Augusta Township, list of inhabitants and assessment rolls ; Wolford Township, assessment rolls, 1830, 1844–1848 ; RG 22, sér. 179, Moses Read.— APC, RG 1, L3, 423 : R3/3 ; 427 : R11/10 ; 435A : R20/58 ; RG 5, Al : 105277–105279 ; RG 68, General index, 1651–1841 : 479.— ÉÉC-O, Merrickville parish records, J. L. Read et al., pétition adressée à G. J. [Mountain], 4 nov. 1838 ; reg. of baptisms, marriages, and burials.— QUA, United counties of Leeds and Grenville, land registry copy book, liber F, instrument 321.— A summary of the proceedings of the council of the District of Johnstown and the council of the united counties of Leeds and Grenville, 1842–1942, William Jelly, compil. (Brockville, Ontario, 1943), 11, 58.— Chatham Planet (Chatham, Ontario), 19 févr., 6 mars 1857.— Christian Guardian, 7 mars 1832.— Church, 8 août 1845.— Correspondent and Advocate (Toronto), 20 août 1835, 26 juill. 1844.— Chadwick, Ontarian families.Illustrated historical atlas of the counties of Leeds and Grenville (Belleville, Ontario, 1973).— Marriage notices of Ontario, W. D. Reid, compil. (Lambertville, N.J., 1980), 115.— Ella Read Wright, Reed-Read lineage ; Captain John Reed of Providence, R.I., and Norwalk, Conn., and his descendants through his sons, John and Thomas, 1660–1909 (Waterbury, Conn., 1909).— T. W. H. Leavitt, History of Leeds and Grenville, Ontario, from 1749 to 1879 [...] (Brockville, 1879 ; réimpr., Belleville, 1972).— D. B. Read, The Canadian rebellion of 1837 (Toronto, 1896).

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Shirley C. Spragge, « READ, JOHN LANDON », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/read_john_landon_8F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
Année de la révision:    1985
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