PRICE, BENJAMIN, marchand, membre du conseil de James Murray*, maître des requêtes à la Cour de chancellerie, décédé entre les mois de septembre 1768 et mai 1769.

Benjamin Price était marchand à Québec après la Conquête ; son honnêteté et sa renommée lui valurent de se voir confier d’importants mandats par le gouverneur Murray. Malheureusement, tout ce que nous savons à son sujet consiste en de brèves références tirées des procès-verbaux et documents du conseil de Murray, où figure une plainte, déposée par lui contre son homme de confiance en 1767, où sont contenues les informations que nous avons concernant ses origines.

Il était apparemment Anglais. En mars 1761, il envoya de Plymouth à Québec un navire chargé surtout de ses propres marchandises, sous la responsabilité d’un subrécargue. En 1762, il s’embarqua lui-même sur un navire transportant d’autres marchandises et se fixa à Québec, tout en faisant également des affaires avec Montréal, par l’intermédiaire d’un homme de confiance. Il fut parfois confondu par certaines autorités avec le marchand James Price de Montréal. À l’automne de 1764, il fut nommé membre du nouveau conseil formé par le gouverneur Murray, ainsi que juge de paix. Il devint également, avec Thomas Dunn*, maître des requêtes à la Cour de chancellerie, entouré d’Adam Mabane* et de François Mounier comme juges instructeurs à la Cour de chancellerie et du gouverneur comme chancelier.

Cependant, les principaux états de service de Price auprès du gouvernement furent reliés au désastreux incendie qui fit rage à Montréal en mai 1765, détruisant 121 maisons et une grande quantité de marchandises, en plus d’exposer les entrepôts des marchands au pillage. Aucun fonctionnaire supérieur du gouvernement ne se trouvait à Montréal à ce moment-là, de sorte que les marchands se plaignirent au conseil que les mesures prises par le général de brigade du département du Nord, Ralph Burton, qui y avait ses quartiers généraux, étaient insuffisantes. Le conseil accepta d’envoyer Adam Mabane, accompagné de Price, pour faire un rapport sur l’ensemble de la situation et de distribuer la somme de £300 – bientôt augmentée à £400 grâce à un don de Murray – aux victimes les plus pauvres.

Mabane et Price remirent leur rapport à la fin de juin. Ils y critiquaient vigoureusement certains juges de paix de l’endroit qui, par « orgueil et obstination, résultat de disputes antérieures avec les militaires », n’avaient même pas demandé de gardes pour prévenir le pillage. Mabane et Price, de concert avec l’armée et les juges, prirent des mesures pour assurer la restitution des biens volés et firent immédiatement des arrangements pour venir en aide aux institutions de charité et soulager les nécessiteux. Le rapport présenté au conseil soulignait la nécessité d’une aide plus importante et d’une administration civile mieux structurée pour pallier l’incompétence, voire même la corruption chez les fonctionnaires subalternes.

Presque immédiatement après la présentation du rapport, Benjamin Price partit pour Londres, présumément pour affaires personnelles, mais en réalité avec un mandat du conseil visant à obtenir des autorités et des individus des contributions destinées aux victimes du feu. Quoique apparemment de retour à l’été de 1766, il était absent du conseil lorsque celui-ci accueillit Guy Carleton* comme gouverneur en septembre. Il fut également absent des réunions qui se tinrent à l’automne durant la crise qui aboutit à la destitution par Carleton du colonel Paulus Æmilius Irving* et d’Adam Mabane. On le retrouve cependant au conseil en janvier 1767. Au cours de la même année, il engagea des poursuites contre son homme de confiance qu’il accusait d’incompétence et de fraude. Il fut aussi, avec Daniel Robertson de Montréal, l’objet d’une pétition envoyée à Carleton par Samuel MacKay, hydrographe adjoint de la marine. Celui-ci avait réclamé, pour la marine, 200 arbres dans la région du lac Champlain, les avait coupés et flottés jusqu’à Québec où ils avaient été saisis par Robertson et Price sous prétexte qu’ils avaient été coupés sur leurs terres.

Benjamin Price assistait encore aux réunions du conseil en septembre 1768. Il mourut, semble-t-il, l’hiver suivant, puisque l’ameublement du « défunt M. Price » fut vendu aux enchères en mai 1769.

Hilda Neatby

APC, RG 1, E1, 1–6 ; RG 4, A1, 2–18.— Neatby, Quebec.— F.-J. Audet, Les législateurs de la province de Québec, 1764–1791, BRH, XXXI (1925) : 485.

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Hilda Neatby, « PRICE, BENJAMIN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/price_benjamin_3F.html.

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Auteur de l'article:    Hilda Neatby
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1974
Année de la révision:    1974
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