PORTEOUS, ANDREW, marchand, officier de milice, fonctionnaire et juge de paix, né vers 1780, peut-être à Montréal, fils de John Porteous, marchand, et de Josepha Carqueville ; il épousa Anne Mompesson, et ils eurent au moins trois enfants ; décédé le 16 décembre 1849 à Toronto.

Déjà dans les affaires à Montréal à l’âge de 17 ans, Andrew Porteous était peut-être associé à son frère William avant 1807, année où Dominique Rousseau* leur devait £1 500. Par la suite, il fut copropriétaire de la Porteous and Hancox and Company de Montréal ainsi que de la Cringan, Porteous and Company de Québec, qui négociaient des marchandises sèches, de l’alcool, du vin, de la poudre à canon, de la cire et du verre. En juin 1817, il put se porter acquéreur d’un vaste lot et d’une maison de pierre dans le faubourg Sainte-Marie. La même année, il acheta un banc de jubé à l’église Scotch Presbyterian (future église St Gabriel Street) ; en 1820, il faisait partie du comité des affaires séculières de sa congrégation. L’année suivante, il devint capitaine dans le 1er bataillon de milice de la ville de Montréal, où il était entré à titre d’enseigne en 1811.

Cependant, par suite d’une série de revers, Porteous était devenu moins fortuné qu’il ne le semblait. Les compagnies auxquelles il était associé avaient été dissoutes en octobre 1817, on avait dérobé en décembre plus de £200 en argent et en marchandises dans son magasin de la rue Saint-Paul, et en mars 1819 le shérif annonçait la mise aux enchères de sa propriété du faubourg Sainte-Marie. En outre, à compter de la fin de 1826, il assuma la charge des sept enfants de deux frères défunts. En janvier 1827, avec le soutien d’un grand nombre d’éminents Montréalais, il demanda au gouverneur lord Dalhousie [Ramsay] de lui porter assistance en lui donnant une charge dans l’administration publique. Un an et demi plus tard, le 1er juillet 1828, il devenait maître de poste de Montréal.

La réorientation professionnelle de Porteous s’accompagna bientôt d’un renouveau dans sa vie religieuse. Henry Esson* et Edward Black desservaient les fidèles de St Gabriel Street, mais la congrégation, incapable d’entretenir plus longtemps ses deux ministres, se divisa violemment sur la question de savoir lequel devait rester [V. William Caldwell*]. Porteous se rangea du côté de Black, évangélique de forte carrure. Après que des arbitres eurent tranché en faveur d’Esson, en 1832, Porteous se joignit à la nouvelle congrégation de Black, qui ouvrit l’église St Paul en 1834, et en devint par la suite un membre influent.

Porteous connut encore des difficultés financières au début des années 1830, mais en mars 1835 il n’avait apparemment plus de dettes, et en novembre il reçut une concession d’une centaine d’acres dans le canton de Shefford. Ce redressement découlait en grande partie des revenus de toutes provenances qu’il réalisa au bureau de poste de Montréal. Leur total s’éleva à £754, dont £200 cependant servirent à payer le salaire de ses trois aides et l’achat de fournitures. Toutefois, ses conditions de travail ne l’enchantaient pas. À la fin de 1834, il convainquit les marchands de la ville de réclamer pour lui une hausse de salaire (il touchait £346), puis en janvier 1835 il signala son mécontentement au maître général des Postes adjoint, Thomas Allen Stayner*, à propos du « caractère insuffisant et peu sûr du [...] bureau de poste ». Le service était situé au-dessus d’une boutique de tailleur et d’un magasin de marchandises sèches, entre une imprimerie et une maison de pension ; Porteous redoutait donc « le danger d’incendie auquel le bureau de poste, avec son contenu précieux, [était] exposé à chaque heure ». Il se plaignait aussi que pour se rendre jusqu’à lui les clients devaient emprunter un escalier sans lumière puis se frayer un chemin dans un petit vestibule encombré de bois de chauffage. Ses récriminations n’eurent peut-être aucun effet, car le gouvernement britannique considérait le département des Postes davantage comme une source de revenu que comme un service public. Les marchands montréalais avaient d’ailleurs déposé une plainte semblable plus de 15 ans auparavant. En septembre 1840, « affligé de plus en plus par les infirmités de la vieillesse et convaincu de ne pas être à la hauteur [...] des devoirs de plus en plus lourds de sa charge », Porteous démissionna en faveur de son neveu James Porteous, qui le soutint à même son salaire.

Installé dans le Haut-Canada, Andrew Porteous obtint en avril 1846 une commission de juge de paix dans le district de Newcastle. Vers la fin de sa vie, il habita à Toronto, chez l’une de ses filles et son gendre. C’est là qu’il mourut en décembre 1849, à l’âge de 69 ans, « de la rupture d’une des grandes artères du cœur ». Son inhumation eut lieu au printemps.

Myron Momryk

ANQ-M, CN1-134, 24 juill. 1834, 30 janv., 28 avril 1835 ; CN1-321, 30 déc. 1846 ; CN1-353, 5 janv. 1842.— APC, MG 17, A7-2-3, 13 ; MG 24, L3 : 30618 ; MG 25, 321 ; MG 44, L, 4 : 444 ; 9 : 308 (copies) ; RG 1, L3L : 65065, 77970 ; RG 4, A1, 247 : 63 ; RG 9, I, A5, 4 : 74 ; RG 68, General index, 1841–1867.— B.-C., chambre d’Assemblée, Journaux, 1835–1836, app. GG.— Canadian Courant and Montreal Advertiser, 26 août, 22 oct. 1814, 18 mars, 2 sept., 14 oct. 1815.— La Gazette de Québec, 13 nov. 1817, 1er janv. 1818, 18 mars 1819, 24 mai, 13 sept. 1821, 25 juill. 1822, 9 janv. 1823.— Globe, 20 déc. 1849.— Montreal Witness, Weekly Review and Family Newspaper, 31 déc. 1849.— Montreal directory, 1819.— Officers of British forces in Canada (Irving).— Campbell, Hist. of Scotch Presbyterian Church.— F.-J. Audet, « Andrew Porteous », BRH, 42 (1936) : 712–713.

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Myron Momryk, « PORTEOUS, ANDREW », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 21 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/porteous_andrew_7F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
Année de la révision:    1988
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