DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

LÉPINE, AMBROISE-DYDIME – Volume XV (1921-1930)

né le 18 mars 1840 à Saint-Boniface (Winnipeg)

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

PETITPAS, BARTHÉLEMY, navigateur, agent auprès des Micmacs, interprète, né en 1687, probablement à Mouscoudabouet (Musquodoboit Harbour, N.-É.), fils de Claude Petitpas* et d’une femme micmaque prénommée Marie-Thérèse ; il épousa vers 1715 Madeleine Coste qui lui donna six fils et deux filles ; décédé à Boston en janvier 1747.

Dès son enfance, le mode de vie et l’habitat de Barthélemy Petitpas furent ceux des Micmacs. Il parla leur langue avant même de parler français et, par suite de contacts réguliers avec les habitants de la Nouvelle-Angleterre qui venaient faire du commerce et pêcher en Acadie, il en vint à parler couramment l’anglais également. Par sa connaissance des trois langues, Petitpas se révéla un instrument précieux aux mains de la diplomatie tant anglaise que française en Acadie, non seulement auprès de sa propre tribu, celle des Micmacs, mais aussi auprès des Acadiens, semble-t-il. Il y a un côté ironique dans la carrière de Barthélemy Petitpas : d’une part, un Français, Pierre-Auguste de Soubras*, pouvait le cataloguer en 1717 de « mauvais [sujet capable] de ce qu’il y a de plus contraire à nos intérêts » et, d’autre part, à peu près vers la même époque, un fonctionnaire anglais, John Doucett*, l’accusait de causer « de grands dommages aux sujets de [son] maître en déchaînant la colère des sauvages contre eux ».

Lorsqu’il aida le capitaine Thomas Smart* à chasser un groupe de pêcheurs français de Canseau (Canso, N.-É.), en 1718, Petitpas était franchement dans le camp anglais. Il passa les trois années qui suivirent à Boston, invité des Anglais ; il y perfectionna sa connaissance de la langue puis il revint à la fin de 1721 avec la charge d’agent auprès des Micmacs de la Nouvelle-Écosse pour le compte des Anglais. Philippe de Rigaud* de Vaudreuil et Michel Bégon écrivirent qu’il était dans l’intention des Anglais de faire revenir Petitpas et d’en faire un missionnaire protestant auprès des Micmacs, « pour gagner cette nation et l’a faire changer de religion ».

Le retour de Petitpas causa de graves inquiétudes à l’île Royale (île du Cap-Breton). Le gouverneur Saint-Ovide [Monbeton], sachant que Barthélemy devenait rapidement plus dangereux encore que son père qui avait, lui aussi, aidé les Anglais, s’arrangea pour le faire capturer, probablement quand son schooner de 18 tonneaux fut confisqué à Louisbourg, en novembre 1721, pour trafic de marchandises de contrebande provenant de Canseau. En 1722, Saint-Ovide l’envoya au séminaire de Québec dans l’espoir qu’après quelques années d’étude, le zèle de Petitpas serait canalisé vers le travail missionnaire des Français. À Québec, toutefois, Petitpas confia à Mgr Saint-Vallier [La Croix*] qu’il désirait seulement s’initier à la navigation. À la fin de 1722, il fut donc envoyé en France, à Rochefort, où, aux frais du roi, il fut logé, nourri et mis en apprentissage chez un habile hydrographe. Néanmoins il resta indiscipliné et, à l’été de 1723, l’intendant à Rochefort, François de Beauharnois, recommanda que Petitpas fût envoyé à la Martinique comme soldat car, disait-il, il « ne s’attache à rien, les femmes et le vin l’ont perdu ». Sa conduite ne fut toutefois pas meilleure à la Martinique et les autorités craignaient tellement qu’il n’entraîne ses compagnons à la désertion qu’on finit par le renvoyer en France où on l’emprisonna au Havre.

Il fut élargi en juin 1730, mais il lui était toujours interdit de retourner en Nouvelle-France. Or, il est étonnant de le retrouver à l’île Royale dès l’été de 1731 et de voir, en outre, le commissaire ordonnateur, Jacques-Ange Le Normant de Mézy, le recommander chaudement au poste d’interprète auprès des Indiens. En réalité, c’est son père, Claude, qui fut nommé, mais à la suite de la mort de celui-ci l’été suivant, le poste, avec un traitement annuel de 300#, finit par échoir à Barthélemy.

À l’île Royale, Petitpas semble être rentré en grâce, dans l’intérêt de la colonie. Beauharnois avait volontiers reconnu son intelligence ; Saint-Ovide et Le Normant se rendirent rapidement à l’évidence qu’il n’y avait « aucun sujet ici propre à cet emploi », c’est-à-dire celui d’interprète. On appréciait ses capacités ; après qu’on l’eut dépêché, au début de 1734, pour piloter un vaisseau jusqu’à New York afin d’y acheter des vivres dont la colonie avait un sérieux besoin, il rappela aux autorités qu’il pourrait gagner plus de 1 000# en faisant du commerce côtier. On doubla sur-le-champ son traitement et celui-ci atteignit 600#.

Les 12 dernières années de la vie de Barthélemy Petitpas demeurent obscures. Nous ne savons pas dans quel sens il exerça son influence auprès des Micmacs ni quels furent ses rapports avec les autorités coloniales, mais nous sommes informés toutefois qu’il travailla en qualité de pilote en 1745, l’année de la capture de Louisbourg par les troupes de la Nouvelle-Angleterre [V. William Pepperrell]. Petitpas fut capturé puis mis en prison à Boston. Le gouverneur, William Shirley, s’arrogea le droit de le retenir captif même après l’échange de prisonniers parce que, prétendait-il, Petitpas « n’avait pas le droit de renier son allégeance et passer au service du roi de France ». Petitpas mourut en janvier 1747, toujours incarcéré à Boston. Un recensement effectué en 1752 indique que sa femme et six de ses enfants vivaient à l’Ardoise, dans l’île Royale.

Bernard Pothier

AD, Charente-Maritime (La Rochelle), B 265, ff.20–21 (Amirauté de Louisbourg).— AN, Col., B, 45, ff.200, 205 ; 54, f.42 ; 59, f.516 ; 63, ff.535–537 ; Col., C11B, 2, f.38v. ; 5, f.43 ; 6, ff.107–108 ; 12, ff.53–53v. ; 14, ff.3–7 ; 15, ff.12–14, 90v., 139 ; Col., F2C, 3, ff.556–557, 576 ; Marine, C7, 244 ; Section Outre-Mer, G3, 2 041, f.52 ; 2 047/ 1, f.90.— PRO, CO 217/2, f.215.— Coll. de manuscrits relatifs à la N.-F., III : 379.— RAC, 1905, II, ire partie, 12.— Arsenault, Hist. et généal. des Acadiens, I : 477s.— Coleman, New England captives, I : 97s.

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Bernard Pothier, « PETITPAS, BARTHÉLEMY », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 18 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/petitpas_barthelemy_3F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/petitpas_barthelemy_3F.html
Auteur de l'article:    Bernard Pothier
Titre de l'article:    PETITPAS, BARTHÉLEMY
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1974
Année de la révision:    1974
Date de consultation:    18 mars 2024