O’HARA, EDWARD, marchand, homme politique, juge de paix, fonctionnaire et officier, né vers 1767 à Gaspé, Québec, fils de Felix O’Hara* et de Martha McCormick ; le 10 mai 1796, il épousa à Québec Elizabeth Cameron ; décédé le 24 juin 1833 dans la région de Londres.

Edward O’Hara était issu de l’une des premières familles de langue anglaise à s’établir en Gaspésie. Il passa probablement son enfance et son adolescence à Gaspé. Pendant les années 1780, il s’installa à Québec où il s’associa au négociant Robert Woolsey. La firme Woolsey and O’Hara, dont le magasin était situé sur la place du Marché (place Notre-Dame) dans la basse ville, se spécialisait dans la vente de tissus, de chaussures et de vêtements. La société fut dissoute par consentement mutuel en juin 1790 et le fonds de commerce mis en vente par l’encanteur John Jones* le mois suivant. Les associés confièrent à Simon Fraser et à John Young* l’administration de leurs créances.

Le 10 juillet 1792, O’Hara devint député de la circonscription de Gaspé à la chambre d’Assemblée du Bas-Canada. Il fut élu avec une majorité de trois voix sur un total de cinq votes. Son adversaire dépité, George Longmore*, n’apprécia pas les manœuvres du commerçant jersiais Charles Robin dans cette élection. Ce dernier travaillait à faire élire des gens, comme O’Hara, favorables aux intérêts de sa compagnie. Il faisait en outre pression sur les maîtres de graves et les pêcheurs liés à lui qui devaient voter à main levée. Il n’est donc pas surprenant, devant ces moyens d’intimidation, que les électeurs de Gaspé ne se soient pas prévalus de leur droit de vote. Ces irrégularités entraînèrent trois requêtes de contestation de l’élection qui furent présentées à la chambre d’Assemblée. Deux d’entre elles étaient le fait d’électeurs tandis que l’autre venait du docteur Longmore. Elles furent toutes ignorées, faute de preuves. En outre, faire venir à Québec des témoins à charge aurait été une entreprise trop onéreuse.

À titre de député, O’Hara prêta une oreille attentive aux doléances des loyalistes émigrés sur la côte gaspésienne et désireux d’y obtenir des terres. En mars 1793, par exemple, il transmit au gouverneur 25 requêtes de personnes voulant des terres en Gaspésie, demandes qui furent d’ailleurs accueillies favorablement. Bien intégré à son milieu d’origine, O’Hara obtint une commission de juge de paix pour le district de Gaspé le 13 octobre 1795. L’année suivante, il fut nommé grand voyer du même district, mais il n’avait que peu de chemins à inspecter. En dépit des objections que sa première élection avait suscitées, il fut réélu député en 1796 avec une majorité de quatre voix sur son unique adversaire, qui en obtint une seule. Il conserva son poste jusqu’au 4 juin 1800, bien qu’il ne semble pas avoir assisté aux sessions de 1798, de 1799 et de 1800.

Délaissant la politique, Edward O’Hara entra dans l’armée britannique en 1800. D’abord lieutenant dans le 7th Foot, il obtint, en 1803, grâce à l’appui du prince Edward* Augustus, une commission de capitaine dans les York Rangers. Il fut ensuite muté dans le lst Foot en 1805, puis dans le 46th Foot l’année suivante. Promu major dans les York Light Infantry Volunteers le 12 avril 1807, il devint, le 3 juin 1813, le lieutenant-colonel de son régiment pour ensuite servir dans le 63rd Foot à partir du 19 décembre 1816. En plus de faire du service en Inde, O’Hara participa à la prise de la Guadeloupe en 1810. Cinq ans plus tard, il reçut la médaille commémorant cette victoire et fut fait compagnon de l’ordre du Bain. Il prit sa retraite le 16 mai 1822.

Réginald Day

ANQ-Q, CE1-61, 10 mai 1796 ; CN1-256, 16 juin 1790 ; CN1-262, 26 juin 1797.— APC, MG 24, F86 ; RG 68, General index, 1651–1841.— La Gazette de Québec, 19 juin, 9 oct. 1788, 17 déc. 1789, 17, 24 juin 1790, 15 oct. 1795, 18 mars 1802, 28 août 1806.— F.-J. Audet, « les Législateurs du B.-C. ».— Desjardins, Guide parl.— Jules Bélanger et al., Histoire de la Gaspésie (Montréal, 1981).— C.-E. Roy, Percé, sa nature, son histoire (Percé, Québec, 1947).— C.-E. Roy et Lucien Brault, Gaspé depuis Cartier (Québec, 1934).— F.-J. Audet et Édouard Fabre Surveyer, « les Députés au premier parlement du Bas-Canada : Edward O’Hara », la Presse, 27 août 1927 : 53, 63.— Réginald Day, « Il y a deux siècles : les O’Hara à Gaspé », Rev. d’hist. de la Gaspésie (Gaspé, Québec), 9 (1971) : 342–397 ; 10 (1972) : 31–35.

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Réginald Day, « O’HARA, EDWARD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/o_hara_edward_6F.html.

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Auteur de l'article:    Réginald Day
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1987
Année de la révision:    1987
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