MACBETH, GEORGE, propriétaire foncier, entrepreneur et homme politique, né le 4 novembre 1825 à la Rivière-Rouge, aîné des huit enfants de George Macbeth et de Catherine Sutherland, décédé le 3 juin 1870 à London, Ontario.

Les parents de George Macbeth durent quitter Leirobol, dans le Kildonan, comté de Sutherland, en Écosse, lorsque les grands propriétaires fonciers expulsèrent les petits fermiers des Highlands ; ils arrivèrent dans la colonie de la Rivière-Rouge en 1815. En 1838, les Macbeth se rendirent dans le Haut-Canada en canot et exploitèrent une ferme dans le canton de Dunwich, à Port Talbot, puis dans le canton d’Euphemia.

Vers 1839, le jeune George fut embauché par un voisin, le colonel Thomas Talbot*, et il finit par devenir, selon l’expression d’Edward Ermatinger*, « à la fois serviteur particulier, directeur commercial et gérant de la ferme ». En 1848, tandis que le neveu de Talbot, Richard Airey, gérait la propriété de Port Talbot, le colonel et Macbeth se rendirent en Grande-Bretagne et sur le continent, et revinrent en 1849. L’année suivante, Talbot se querella avec son neveu ; il conclut alors avec lui un arrangement en vertu duquel il lui cédait la moitié de sa propriété et il fit un testament dans lequel il nommait Macbeth bénéficiaire de presque tout le reste, soit une valeur de £50 000 environ. Ce legs n’avait rien d’étonnant pour qui connaissait la rupture des rapports entre Talbot et sa famille, la haute opinion qu’il avait de la force morale et de la loyauté de Macbeth, et l’affection sincère que Macbeth éprouvait pour lui. Furieux, les membres de la famille Airey, qui n’ignoraient pas les dispositions du testament, protestèrent avec vigueur contre le fait qu’un simple serviteur s’emparait ainsi d’un bien qui leur revenait de plein droit. Puisque Talbot vécut encore trois ans, qu’il pouvait en tout temps consulter son avocat, Henry Corry Rawley Becher*, et qu’il fit un deuxième testament similaire en 1852, il est clair que la décision venait bien de lui.

En 1852, au retour d’un second voyage qu’il fit en Angleterre avec Talbot, Macbeth épousa Anne Gilbert Sanders (décédée en 1911), fille de John Sanders qui avait loué la vieille résidence du colonel à Port Talbot. Les Macbeth déménagèrent bientôt à London, Haut-Canada, et ils amenèrent Talbot avec eux. Celui-ci mourut dans leur maison en février 1853. Macbeth était alors un riche propriétaire foncier qui avait des intérêts dans les cantons de Bayham, Dunwich, London, Malahide et Southwold. C’est vers cette époque qu’il se construisit une vaste résidence à London, « Bleak House », et qu’il se joignit à la petite bourgeoisie de la région.

Lorsque la nouvelle circonscription d’Elgin-Ouest fut établie en 1854 dans un secteur comprenant une bonne partie de ses propriétés, Macbeth se porta candidat du parti conservateur et il défit Archibald McIntyre. En 1857, il fut réélu en battant W. A. McKinnon, directeur du Daily Banner de Hamilton. Il eut moins de chance en 1861 : il remporta la victoire sur John Scoble, mais il perdit son siège le 23 février 1863, à la suite d’une fraude électorale. Il se tourna alors vers la politique municipale. Lorsque Frank Smith* résigna ses fonctions d’échevin du 6e quartier de London en mars 1867, Macbeth fut élu à ce poste. Il fut réélu en 1869.

En raison de ses vastes propriétés foncières, il était naturel que Macbeth s’intéressât au développement de la navigation à la vapeur et des chemins de fer. En 1855, il fut parmi ceux qui constituèrent en société l’Amherstburg and St Thomas Railway – il participa au fusionnement de cette société avec la Niagara and Detroit Rivers Railway Company en 1859 – ainsi que la St Clair, Chatham and Rondeau Railway ; de 1857 jusqu’au milieu des années 60, il fut aussi l’un des administrateurs de la London and Port Stanley Railway Company. Durant les années 60, il participa également à la constitution de plusieurs autres sociétés : la Petroleum Springs Road Company en 1861, la City of London Oil Company, la Bank of London et la North Shore Transportation Company en 1866, la Canada Chemical Manufacturing Company en 1867 et la Merchants’ Express Company of the Dominion of Canada en 1868. On peut croire que la plupart de ces entreprises ne lui rapportèrent pas de profits.

Macbeth s’occupa activement de la milice et il fonda en 1866 le 25e corps des volontaires d’Elgin, dont il fut lieutenant-colonel jusqu’à sa mort. Il devint membre de la loge St George des francs-maçons de London en 1854 et il siégea au premier conseil d’administration de l’église presbytérienne St James en 1860, quoiqu’il semblât parfois appuyer l’Église d’Angleterre. Même s’il souffrait du foie et avait des habitudes d’intempérance, sa mort survint de façon inattendue en 1870. Il fut enterré auprès de Talbot. Ses biens furent évalués à $120 000 ; il laissait six enfants, dont le plus âgé, Thomas Talbot Macbeth, fut juge du comté de Middlesex de 1904 à 1930.

George Macbeth demeure un personnage controversé en raison de l’héritage qu’il reçut de Talbot. Il avait pourtant un caractère aimable et bienveillant ; il était généralement apprécié par les gens de la région de London et d’ Elgin, et accepté par la société des propriétaires terriens de l’endroit.

Frederick H. Armstrong

APC, RG 9, I, C6, 20, p.63 ; RG 68, 1, General index, 1841–1867, pp.124, 126s.— London Public Library and Art Museum (London, Ont.), Edwin Seaborn coll., Diaries, diary of William Elliot, III : 5226, 5468s.— Middlesex County Surrogate Court (London), testament de George Macbeth, 28 nov. 1866 ; codicille, 2 juin 1869 ; homologué le 15 juin 1870.— UWO, 1 (Sir Richard Airey papers) ; 10 (H. C. R. Becher papers).— Canada, Statutes, 1868, c.91.— Canada, prov. du, Legislative Assembly, Journals, 1862, 79s., 301 ; 1863, 36 ; Statutes, 1855, c.182 ; 1861, c.88 ; 1866, c.90.— Edward Ermatinger, Life of Colonel Talbot, and the Talbot settlement, its rise and progress [...] (St Thomas, Ont., 1859), 217–220, 225.— The Richard Airey-Henry C. R. Becher correspondence, M. A. Garland, édit., Western Ontario History Nuggets (London), 36 (1969).— Daily Advertiser (London), 3, 6 juin 1870.— London Free Press, 4, 6 juin 1870.— George Bryce, The romantic settlement of Lord Selkirk’s colonists, [the pioneers of Manitoba] (Toronto, 1909), 325–327.— F. C. Hamil, Lake Erie baron : the story of Colonel Thomas Talbot (Toronto, 1955), 255, 266–268, 273–291.— History of the county of Middlesex (Brock), 120, 251 s., 317, 332, 893s.— J. J. Watts, Political personalities and politics in western Ontario from 1854 to 1867 (thèse de m.a., University of Western Ontario, London, 1958), 19, 21s., 24s.

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Frederick H. Armstrong, « MACBETH, GEORGE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 17 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/macbeth_george_9F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
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